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Rollerball
Film américano-japonais-allemand de John McTiernan (2002)
Sortie nationale le 13 mars 2002

**



Genre :Action
Durée
:1h39

Avec Chris Klein (Jonathan Cross), Jean Reno (Petrovich), LL Cool J (Marcus Ridley), Rebecca Romijn-Stamos (Aurora), Oleg Taktarov (Denekin), Naveen Andrews (Sanjay), David Hemblen (Serokin), Janet Wright (Coach Olga), Andrew Bryniarski (Halloran), Kata Dobó (Katya)

Jonathan Cross (Chris Stein), jeune surdoué du hockey, voit ses espoirs de carrière s’obscurcir en raison de petits démêlés avec la justice. Suivant les conseils de son ami, Marcus Ridley (LL Cool J), il choisit de s’expatrier pour monnayer ses talents de patineur dans le Rollerball. Son look de « WASP », plutôt beau gosse, et ses allures désinvoltes lui doivent bien vite de devenir la coqueluche des amateurs de ce nouveau sport extrême qui déchaîne les passions de l’Europe orientale à l’Asie centrale. Mais tout se gâte lorsque le naïf américain comprend que Petrovich (Jean Reno), son employeur et propriétaire des « Hoursemen », truque les matchs et complote de spectaculaires accidents pour booster l’audimat et se faire une place sur les grands networks de télévision.

Loin d’être un simple remake du célèbre film de Norman Jewison, ce « Rollerball » selon John McTiernan se présente au contraire comme une adaptation très libre du matériau d’origine, à savoir la nouvelle de William Harrison. En effet, le réalisateur de « Predator » et de « Piège de cristal » gomme les aspects futuristes de ce récit d’anticipation pour concocter un action-movie engagé, fortement ancré dans nos réalités contemporaines.
Du coup, le maître du jeu n’est plus le directeur du Cartel de l’Energie mais un ancien agent du KGB ayant flairé l’opportunité de ces nouveaux jeux du cirque, dans le contexte politico-économique de l’année 2005. Son objectif n’est plus d’évincer un joueur dont la renommée et la réussite dénaturent la raison d’être politique du Rollerball, mais d’éliminer la star du moment qui, en crachant dans la soupe, devient un témoin fort gênant. Rien à voir non plus avec le complot savamment orchestré du film de 1975, puisque ici, les techniques employées s’apparentent aux méthodes maffieuses et les magouilles sont nettement plus instinctives et directes (elles se jouent dans les tribunes). Et il faut reconnaître que dans la dernière demi-heure, on finit par se demander si John McTiernan n’a pas choisit de faire de son insipide Jonathan un martyr plutôt qu’un héros.
Ce qui, somme toute, aurait pu faire un excellent film d’action si le réalisateur de « Une journée en enfer », (trop occupé à dresser un implacable constat sur le monde et l’hypocrisie de l’industrie de l’image dirigée par le sacro-saint Audimat) ne s’était pas mis à délirer (je ne vois pas d’autre explication) en massacrant totalement sa réalisation.
Tout au long du métrage, il s’escrime à nous balancer des gros plans aux cadrages suspects, venant ponctuer des scènes exemptes de toute profondeur de champs. Le match, les vestiaires, les cabines de presses, les tribunes, tout y passe, d’un objectif à l’autre, sans oublier le système de caméras internes et les écrans de télévision. Le commentateur a beau nous expliquer les règles inhérentes au Rollerball, le jeu n’est absolument pas mis en scène, et les séquences sur la spectaculaire piste en forme de « 8 » ne servent finalement qu’à nous montrer les costumes délirants des joueurs, les manigances et les altercations, sur fond de commentaires sponsorisés : un peu à la façon de « L’enfer du dimanche » (un bien meilleur film du reste) qui, en surdose d’amphétamine, aurait muté en show grand-guignolesque pour public des réunions du WWF (la fédération mondiale de catch). Tout cela est totalement surfait, indigeste, et « claustrophobiquement » brouillon.

On entend dire, de ci, de là, que ce désastre serait dû aux résultats des projections-tests. Que John McTiernan, amené à radicalement revoir sa copie, aurait remonté dans l’urgence son sujet. Peut-être. Et franchement, on ne peut que le lui souhiater, parce que là, à part la longue séquence tournée en caméra infra-rouge et la prestation de Jean Reno (toujours aussi jubilatoire), il n’y a vraiment pas grand chose à garder.
S’il reste donc à attendre l’éventuelle sortie d’un Director’s Cut, « Rollerball », dans ce premier montage névrotique, est à oublier au plus vite et à ranger, juste au dessus de « Futuresport » (Ernest R. Dickerson), au rayon des échecs navrants.

20 mars 2002

FICHE TECHNIQUE
Titre original :Rollerball

Réalisation : John McTiernan
Scénario
 : Larry FergusonJohn Pogue d’après la nouvelle de William Harrison
Producteurs : John McTiernan, Charles Roven, Beau St. Clair
Producteur exécutif : Michael Tadross
Musique originale : Eric Serra
Image  : Steve Mason
Montage : John Wright
Distribution des rôles : Pat McCorkle
Création des décors : Dennis Bradford, Norman Garwood
Direction artistique
 : Helen Jarvis
Création des costumes : Kate Harrington
Décorateur de plateau : Hilton Rosemarin
Maquillages : Fran Cooper

Production : Atlas Entertainment, Helkon Media AG, Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), Mosaic Media Group, Toho-Towa,Yorktown Productions
Distribution : MGM
Effets spéciaux  : Digital.Art.Media, Howard Anderson Company, OCS/Freeze Frame/Pixel Magic, Pacific Title Art Studio, Panopoly Pictures, RIOT Pictures, Tube Studios


Bruno Paul
13 mars 2002



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