Un leurre ! Les hommes qu’Hercule et les siens ont massacrés n’étaient qu’un leurre pour tester leur puissance. Et c’est un roi Cotys tout sourire, accompagné de sa catin de fille Ergénie, qui leur ouvre les portes de son véritable palais. Il attend d’Hercule qu’il forme ses troupes et qu’il les aide à vaincre la rebellion qui croit au sein du peuple. Malgré une certaine réluctance, le fils de Zeus accepte ce marché et l’or qui attend les siens après qu’ils aient débarrassé les terres de Thrace de Rhésos. Mais leur ennemi est plein de ressources et les troupes de Cotys sont plus proches de bouchers que de véritables combattants. Pourtant, la victoire d’Hercule ne fait aucun doute puisque le devin Amphiaraos l’a vue.
Comme l’explique si bien Steve Moore dans son introduction, Hercule est certainement le héros de la mythologie grecque qui est le plus populaire. Car contrairement aux Dieux, il est véritablement humain dans ses réactions. Fils de Zeus et d’Alcmène, ses aventures ont inspiré de nombreux péplums italiens et la série télévision dans laquelle l’acteur Kevin Sorbo va immortaliser pour longtemps une vision plus moderne de ce héros.
Steve Moore, homonyme et ami du célèbre Alan Moore, s’attaque donc aux aventures du demi-dieu, en inventant de toute pièce cette croisade en terres Thrace. Toutefois, comme pour la série télé, Moore va reprendre de véritables compagnons d’Hercule : Iolaos, fidèle ami et neveu du fils de Zeus, Autolycos, le voleur, Amphiaraos le devin...Même Tydée, mais Moore fait de ce héros un barbare cannibale n’ayant aucun sens moral. Son récit épique est parfaitement mené, rappelant le passé et certaines légendes autour des personnages, ne lésinant pas sur les scènes d’action et les retournements de situations. Car en ces temps, trahisons et assassinats sont monnaie courante et pain béni pour les scénaristes.
Le récit de Steve Moore est violent, sans complaisance mais aussi passionnant. C’est un récit oral et son découpage est clairement celui d’un conte récité par un orateur de talent. Notons que Cotys 1er fut réellement roi unificateur de la Thrace mais n’eut pas de déméler avec le fils de Zeus.
Les dessins d’Admira Wijaya associés aux couleurs de Sixth Creation et Imaginary Friends Studios sont tout bonnement époustouflants. Ultra réalistes, à la limite du portrait, ils créent une atmosphère d’une force incroyable. Les expressions des personnages sont détaillés à l’extrême et donnent l’impression que ces derniers sont en train de prendre vie. On peut reprocher un côté un peu trop statique des dessins, comme des photos perdant leur mouvement. Toutefois, cela ne gène pas vraiment la lecture si on prend vraiment cette histoire comme un récit qu’un orateur nous déclame en projetant dans notre esprit sa vision des combats.
« Hercule, les Guerres Thraces » est un excellent comics qui associe un très bon scénario à des dessins magnifiques. Un must à posséder.
Hercule, les Guerres Thraces
Scénario : Steve Moore
Dessin : Admira Wijaya
Couleurs : Sixth Creation et Imaginary Friends Studios
Couverture : Kevin Chin
Illustration de page de titre : Greg Broadmore
Traduction : Philippe Tullier
Éditeur : Milady
Collection : Graphics
Dépôt légal : 24 septembre 2010
Pagination : 160 pages couleurs
Prix public : 12,90 €
Numéro ISBN : 9782811203511
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