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Mariana… Une guerre après
Pierre-Marie Darsse
Éditions Normant, roman (France), Anticipation - Politique Fiction, 344 pages, octobre 2010, 21€

Peu avant la naissance de Mariana, un conquérant des temps modernes autoproclamé « Grand Civilisateur » a soumis le pays à un régime totalitaire.
Seule au monde depuis ses 10 ans et l’arrestation de sa mère par la police politique du tyran, la jeune fille est embauchée à sa majorité par la manufacture de tissage des étoffes de luxe. Un établissement d‘état qui travaille pour les hautes sphères du pouvoir.
Bientôt repérée par le despote en personne pour ses talents de tapissière, elle fait la connaissance d’Elena, une collègue un brin dévergondée avec laquelle se noue une relation ambigüe mais salvatrice.



« Mariana... Une guerre après », est le deuxième roman paru aux éditions Normant de Pierre-Marie Darsse. N’ayant pas lu « Terre Aimée, Terre maudite », son précédent, c’est sans idées préconçues que je me suis donc attaqué à ce récit.

Cela se présentait plutôt bien. La quatrième de couverture est accrocheuse et le style des premiers paragraphes soigné. C’est d’ailleurs tout le problème de cette publication. Le résumé annonce l’émergence d’une artiste dans une société tombée sous le joug d’une dictature, alors que le récit, passée une introduction retraçant le parcours de Mariana (il faut bien planter le décor), s’enlise dans une chronique des atermoiements, tergiversations et autres crises identitaro-suicidaires d’une ado mal dans sa peau.

Le monde totalitaire et l’oppression de tous les instants décrits dans le pitch ne sont finalement que prétextes, que dis-je, décorums à une nouvelle illustration des traumatismes de l’enfance, du passage de l’adolescence à l’âge adulte, de la quête de l’amour, de sa sexualité…

Car il faut savoir que dans cette dictature post-moderne, les sites de rencontres sont toujours tendances. Et forcément, Elena, jeune femme moderne bien dans sa peau, va pousser sa petite protégée à s’y inscrire.
Cette dernière, de plus en plus insupportable au fil des pages, fait tout d’abord l’autruche quelques chapitres, puis la girouette quelques autres, une fois son prince charmant trouvé. Un type qui forcément habite un pays hostile, compliquant d’autant la réunion des futurs amants au grand dam du lecteur attendant qu’il se passe enfin quelque chose.

Certes, au bout, un rebondissement à en perdre une partie de sa chevelure, si vous n‘avez pas encore égaré tout intérêt pour Mariana, héroïne sans personnalité, sinon d‘être égocentrique, jalouse maladive, dépressive chronique, et prête à se renier au premier émoi venu.

C’est d’autant plus frustrant qu’Elena, et sa vie plus « vécue », aurait été un formidable personnage pour faire pénétrer le lecteur dans les arcanes et jeux de pouvoirs du régime fasciste en place...
Mais il aurait fallu que l’auteur se livre à un travail de documentation et d’imagination sur le sujet au lieu de se contenter d’injecter toutes les 50-70 pages un événement directement inspiré d’une des pages rouges ou noires de notre sombre passé.


Titre  : Mariana... Une guerre après (roman, France)
Auteur  : Pierre-Marie Darsse
Éditeur  : Éditions Normant, 2, rue Crucy, 44005 Nantes
Genres  : Anticipation, politique fiction
Site Internet : fiche roman (site éditeur)
Format (en cm) : 23 x 15
Pages  : 336
Dépôt légal : octobre 2010
ISBN  : 978-2-915685-47-3
Prix : 21 €



Bruno Paul
8 mars 2011


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