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Bamboo Blade (T6 à 9)
Masahiro Totsuka
Ki-oon

Toraji Ishida alias Kojiro est professeur de politique et d’économie au lycée Muroé. Il s’occupe également du club de Kendo de l’école. Longtemps laissé à la dérive, le club retrouve une seconde jeunesse lorsqu’un ancien senpaï de Kojiro lui propose de gagner un an de sushi, s’il arrive à constituer une équipe de Kendo féminin capable de battre la sienne.

Mu par cette perspective alléchante, il décide de recruter de nouveaux membres et de prendre les choses en main. C’est ainsi qu’il constitue une équipe de cinq filles dont Tamaki Kawazoe, une fluette lycéenne de première année qui s’avère être un génie du Kendo.

Ce qui n’était au début qu’un stupide pari entre professeurs finit par prendre une tout autre dimension quand Kojiro redécouvre peu à peu son amour du Kendo et les valeurs ancestrales du Bushido.



Rappelez-vous !
Il y a quelques temps nous consacrions un dossier complet aux cinq premiers tomes de la série « Bamboo Blade », Seinen Manga original qui mêlait habilement les frasques de la vie de jeunes lycéennes de Tokyo aux valeurs traditionnelles du Bushido véhiculées par le Kendo. Il s’illustrait notamment par sa capacité à insérer des situations burlesques au milieu de combats sérieux et codifiés.
Depuis, quatre nouveaux tomes sont sortis en France aux éditions Ki-oon et il est temps pour nous de faire un nouveau point sur la situation du club de Kendo du lycée Muroe.

De l’importance du Bushido.

Ces quatre tomes mettent en évidence l’importance indiscutable de l’esprit du Bushido (code moral des samouraïs) dans la pratique du Kendo. Nous l’avions déjà souligné lors de la parution des premiers opus, mais son importance n’a fait que croître au fil des épisodes.
Cela passe par des anecdotes de combats. Par exemple, Kirino, qui est une combattante plutôt bonne mais qui n’a rien d’exceptionnel, devient invincible lorsque, à cause des problèmes de santé de sa mère, elle cesse enfin de s’occuper des problèmes des autres pour ne se concentrer que sur le combat et fait le vide dans son esprit.

Le professeur Kojiro lui-même redécouvre l’importance du Bushido en préparant un combat contre son senpai. Il se rend compte à quel point les difficultés de la vie de tous les jours (factures, travail, préparer ses cours) l’empêchent de faire le vide dans son esprit et se concentrer sur sa pratique.

Enfin c’est également par le rappel de l’histoire du Kendo que l’auteur met en avant l’importance du code moral. Kenzaburô, que Kojiro doit affronter, s’inspire pour s’entrainer de la technique des deux sabres de Musashi Myamoto. Ce samouraï légendaire a notamment laissé un témoignage vibrant de l’esprit du Bushido dans son « Gorin ni sho » ou « Traité des roues », ouvrage de référence sur le sujet.

Quêtes et Antagonistes

A mesure que l’histoire progresse, on peut voir de nouveaux objectifs se dessiner, que ce soit pour le club ou pour les personnages eux-mêmes. On a déjà parlé de celui du professeur Kojiro, qui est de redécouvrir et comprendre la voie du Bushido, ainsi que celui de Tamaki, qui est de s’ouvrir à l’extérieur et de faire partie intégrante du monde qui existe en dehors du Kendo.

Mais la plus grande révélation de ces derniers tomes, c’est l’apparition de la mystérieuse Ura Sakaki, qui est présentée dès le début comme l’antagoniste de Tamaki. Une jeune fille du même âge aussi forte qu’elle. Tout les oppose, Ura vient de Kyushu (une autre des quatre îles principales du Japon), elle a arrêté le Kendo et semble très à l’aise dans son environnement. L’auteur rajoute même une couche en créant une histoire entre le père d’Ura et la mère décédée de Tamaki. Les prochains tomes devraient donc mettre en avant ce nouvel opposant.

Ressorts humoristiques

Enfin, il faut concéder à « Bamboo Blade » une dernière originalité qui est celle des différents ressorts humoristiques auxquels il fait appel. Si de nombreux gags reposent sur un classique comique de situations (chutes, maladresses, quiproquos), il en est un beaucoup plus original qui traverse l’aventure : le comique extradiégétique ou la conscience qu’on les personnages de leur nature de personnage.

Par exemple, dans le tome 7, Dan, le copain de Mya, lui propose de porter ses sacs de courses. Elle lui répond alors : « Comme tu es dessiné en SD (NDLR : super deformed) tout traîne par terre ». Plus tard, dans le même tome, l’un des personnages dit à Tamaki à propos de Ura, son antagoniste : « Tu n’as pas envie de l’affronter ? C’est pourtant la base de tout bon manga sportif ».

« Bamboo Blade »a donc trouvé son rythme, les objectifs à moyen et long terme sont définis et l’humour continue de fonctionner sans s’essouffler. Les attentes des prochains tomes sont nombreuses, que ce soit la confrontation entre Ura et Tamaki, l’évolution du club en championnat ou encore les prises de conscience de Kojiro.


Bamboo Blade (T6 à 9)
- Scénario : Masahiro Totsuka
- Dessin : Aguri Igarashi
- Editeur : Ki-oon
- Parution : Septembre 2009 à mars 2010
- Prix : 7,50 €


A lire sur la Yozone :
Bamboo Blade (T1 à T5)


© Masahiro Totsuka, Aguri Igarashi / SQUARE ENIX CO., LTD
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Gianni Zablot
24 février 2011




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