Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Robocop
Film américain de Paul Verhoeven (1987)
1987


Genre  : anticipation
Durée  : 1h45

Avec Peter Weller (Alex J. Murphy/Robocop), Nancy Allen (Anne Lewis), Dan O’Herlihy (Doyen OCP), Ronny Cox (Dick Jones), Kurtwood Smith (Clarence Boddicker), Miguel Ferrer (Bob Morton), Robert DoQui (Sergent Reed), Ray Wise (Leon Nash), Felton Perry (Johnson), Paul McCrane (Emil Antanowsky), Jesse D. Goins (Joe), Del Zamora (Kaplan), Calvin Jung (Minh), Rick Lieberman (Walker) ...

Abattu dans des conditions barbares, (car il faut qu’il soit atrocement massacré et que cela marque le spectateur, pour qu’il réapparaisse en héros), un policier nommé Murphy est ramené à la « vie » sous la forme d’une créature mi-homme mi-robot chargée de servir les intérêts publics (To Serve and Protect qu’ils disent...), de faire respecter la loi et de protéger les innocents : Robocop.

Doté de réflexes électroniques imparables, d’un système de circuits intégrés à l’épreuve de toute défaillance et de l’expérience acquise sur le terrain avant sa mort, ce « robot-flic » est donc une machine parfaite, un inspecteur Harry à la puissance mille, une sorte de Terminator à l’envers. Mais chez Terminator, les composantes humaines sont externes et purement matérielles, à contrario, la part la plus humaine de Robocop (la conscience de Murphy) est enfouie au plus profond, sous une carapace de métal.
« Robocop » est d’abord un film d’action, mais ce n’est pas que cela, c’est aussi une fable sur un homme qui est transformé en machine et qui retrouve son humanité. Que reste-t-il de l’homme dans la machine ? Telle est la question que l’on peut se poser tout en rongeant son frein, tellement cette question est primordiale...

Paul Verhoeven situe d’emblée la portée véritable de son film. Pas de message lourd à digérer mais la démonstration d’une humanité connaissant le renouveau, un esprit parvenant à retrouver les souvenirs effacés par des toubibs bricoleurs. Ce qui fait que Robocop n’appartient pas à la catégorie des super héros taillés dans le marbre et réagissant sur la base de quelques poncifs. Animé par le désir de vengeance, il revit surtout grâce à l’amour porté à sa femme et à son fils.

Paul Verhoeven a un humour corrosif, brossant à coups de spots télévisés (hilarants mais terribles) le tableau d’un futur calamiteux, qui ne déplairait pas à John Carpenter : Santa Barbara est rayé de la carte par un satellite et le président des États-Unis flotte stupidement dans une capsule spatiale. Robocop tape sur les méchants, démonte les magouilles policières et se rit de la gente politique ; plus rien ne l’arrête. « Verhoeven a conçu »Robocop« pour le public américain, mais l’humour et l’esprit satirique du film sont typiquement européens. » Nous dit le scénariste du film, qui sait de quoi il cause...

On y croit à cette société future, à cette multinationale supplantant la police dans son boulot, et à ces méchants irrécupérables, haineux, sadiques, lesquels ne lèvent pas le petit doigt dans le sens du rachat. Quant ils mettent Murphy à mort c’est dans la plus franche rigolade. La violence du film est souvent tellement extravagante, outrancière, qu’elle prête à sourire (jaune évidemment !).
Paradoxalement, le premier geste prouvant que la personnalité de Murphy persiste en Robocop est celui par lequel le policier se préparait (inconsciemment) à devenir un robot : faire tourner son revolver avant de le rengainer, pour imiter un robot de série TV, adulé par le son fils. (« Les phrases longues peuvent être difficiles à lire et à comprendre » me dit monsieur Bill Gates... Non mais de quoi je me mêle !!!) C’est ainsi que débute pour le malheureux prototype une quête d’identité en forme de calvaire. Découvrant son visage dans ses fichiers informatiques, traversant sa maison désertée, le cyborg devra assumer sa double nature et déjouer les pièges de sa programmation.
Les artères éclatent, une balle perfore l’entrejambe d’un violeur, un comparse se liquéfie littéralement suite à une aspersion d’acide avant d’exploser contre un pare-choc...Le cinéaste hollandais se devait d’apporter au genre une violence inédite. Au service d’une telle histoire, Verhoeven fait des merveilles. « Robocop » c’est le western urbain, un délire qui prend parfois des consonances de cartoon ou de Comics et qui, grâce à cette sensibilité et à cet humour, ne perd jamais contact avec la réalité.
La violence ici n’est qu’une extrapolation de notre monde contemporain et c’est peut-être en cela que « Robocop » touche si bien au but. Mais le film ne trouve pas l’essentiel de son extraordinaire impact dans la violence. C’est le rythme qui cloue, secoue, remue et renverse le spectateur sur son fauteuil. Les scènes d’action fourmillent mais ne sont jamais envahissantes au détriment des personnages.

« Robocop » est ce que l’on peut appeler un « film culte » instantané.

Signalons enfin, pour la petite histoire, que le réalisateur Monte Hellman, non crédité au générique, tourna une grande partie des scènes d’action.

Christophe « Roy Batty » Benoist

FICHE TECHNIQUE

Titre original  : RoboCop

Réalisation
 : Paul Verhoeven
Scénario : Michael Miner, Edward Neumeier
Producteur : Arne Schmidt
Coproducteur  : Edward Neumeier
Producteurs associés : Phil Tippett, Stephen Lim
Producteur exécutif : Jon Davison
Musique originale : Basil Poledouris
Photographie  : Jost Vacano
Montage : Frank J. Urioste
Casting : Sally Dennison, Julie Selzer
Création des décors  : William Sandell
Direction artistique : Gayle Simon
Décorateur de plateau : Robert Gould
Costumes : Erica Edell Phillips
Maquillages : Rob Bottin

Production : Orion Pictures Corporation
Distribution : Orion Pictures Corp.

INTERNET
http://robocoparchive.com/


13 juillet 1996



JPEG - 15.8 ko



JPEG - 6.2 ko



JPEG - 5.9 ko



JPEG - 6.3 ko



JPEG - 5.8 ko



Chargement...
WebAnalytics