Qui est donc Rei Ogami ? Pour Sakura, c’est un assassin mais en classe, c’est le parfait élève, gentil et qui parvient à faire croire à tout le monde qu’il est devenu en un clin d’oeil son petit ami. Et pourquoi porte-t-il un gant à la main gauche ? Fétichisme ? Non, sa main est une arme terrifiante qu’elle va voir en action pour son malheur. Car Ogami n’est pas un bon élève travaillant comme éboueur après l’école mais un éliminateur de déchets humains, un Code:Breaker. Par le toucher de sa main gauche, il brûle du feu des enfers ceux qui ont commis des crimes... mais aussi les témoins de ses exécutions. La vie de Sakura serait donc en danger et pourtant, Ogami l’a épargnée. Pourquoi ? Et qui manipule ce bourreau peu banal ?

Akimine Kamijyo a connu un succès mondial grâce à son manga, « Samuraï Deeper Kyo », une série médiévale de 38 tomes. Il s’est lancé dans sa nouvelle série, « Code:Breaker », en 2008 et déjà 13 tomes sont parus au Japon.
Cette fois, nous voici dans le Japon contemporain. Une organisation secrète décide d’appliquer la loi du talion avec toutefois une petite rallonge dans la formule : oeil pour oeil, dent pour dent, mal pour mal. Une justice expéditive là où celle des hommes semble inopérante. Ce thème est un grand classique, que ce soit en littérature ou au cinéma. Le manga ne fait pas exception et les vengeurs sont nombreux, allant de l’irrésistible « City Hunter » au récent « Luck Stealer ». Ici, le bourreau est pourvu de pouvoirs surnaturels. Sa main gauche consume ses victimes avec des flammes bleues, beaucoup de références à des éléments démoniaques. Toutefois, nous n’en saurons pas plus sur Ogami et ses supérieurs, la mystérieuse personne à l’autre bout du téléphone.
Akimine Kamijyo nous présente un héros bien ambigu. On aime voir les méchants punis, mais comme Sakura, une part de nous ne peut approuver ce lynchage sans le moindre jugement. Avec ses dessins semi-réaliste, le mangaka ajoute au malaise, surtout que Ogami joue sur son ambiguïté, à la fois garçon adorable, souriant à la vie et un éliminateur implacable n’ayant aucun scrupule à tuer des innocents s’ils sont témoins de ses exécutions... En tout cas, c’est ce qu’il sous-entend. Si à aucun moment le dessin ne tourne au gore, la violence de Rei Ogami n’est pas édulcorée et éclate dans les planches aux graphismes toujours parfaitement maîtrisés par le mangaka.
Que de questions en suspend à la fin de ce premier tome. En tout cas, la confirmation du talent d’Akime Kamijyo.
Code : Breaker (T1)
Auteur : Akime Kamijyo
Traducteur : Taro Ochiaï
Éditeur français : Pika
Format : 120 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 2 février 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0418-9
Prix : 6,95 €
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