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Frères de sang (Taegukgi)
Film sud-coréen de Kang Je-Gyu (2004)
11 mai 2005


Genre : Guerre
Durée : 2h27

Avec Jang Dong-Gun (Jin-tae), Won Bin (Jin-suk), Lee Eun-Joo (Young-Shin), Lee Young-Ran (la mère)

Séoul, Corée du Sud, 1950.
Jin Tae, cireur de chaussures, fait tout pour envoyer son jeune frère Jin Suk à l’université. Lorsque la guerre éclate, ils sont enrôlés et combattent aux premières lignes. Ils laissent seules et sans ressources leur mère, veuve et la fiancée de Jin tae. Pour sauver son frère, Jin tae conclut un pacte avec ses chefs en se portant volontaire pour les missions dangereuses. Ignorant son geste, Jin Suk reproche à son frère son comportement héroïque.

Frères de sang est un film de guerre qui délaisse la dimension historique et le récit collectif pour s’attarder sur les destins tragiques des deux frères.
Le film commence simplement, les frères sont unis par la volonté de réussite sociale du plus jeune et par une famille aimante et travailleuse. Métaphore de la scission tragique de la Corée et de l’incompréhension des uns et des autres, Frères de sang est un film violent qui enchaîne les scènes sanglantes de combat.

Filmé caméra à l’épaule, l’image et son sujet semble échapper à l’œil du cameraman. De plus en plus frétillants, Les gros plans chargés de violence se succèdent. Les plans sont trop courts et le montage saccadé pour que les scènes soient lisibles. On n’en retient que les corps mutilés et le sang qui gicle jusque sur la caméra. Pour comparer le degré de violence, tout le film ressemble à la scène d’ouverture de Il faut sauver le Soldat Ryan, de Steven Spielberg. Aucune retenue dans cet acharnement à montrer la mort et la cruauté sous sa forme la plus rebutante. La façon de filmer dérange car elle n’apporte que noirceur et oblige le spectateur à voir sans pouvoir y réchapper. Frères de sang plonge dans une violence extrême et sauvage qu’il n’était pas forcément utile de montrer.

Face à toute cette violence, la relation fraternelle fait lourdement appel au pathos. Le scénario mélodramatique s’alourdit de nombreux clichés. A part une ou deux scènes touchantes, la musique omniprésente gâche les moments d’émotion générée par l’image ou le récit d’une guerre fratricide.

Le film montre la cruauté de l’homme en tant de guerre et la folie meurtrière mais au final, il ressemble plus à une machine hollywoodienne qu’à un film historique sensé se libérer de ses démons. Une bonne intention qui perd son identité et rate son objectif.
La grosse production sud-coréenne effraie à juste raison par sa longueur (2h27) mais a le mérite d’offrir une reconstitution d’une rare qualité dans les combats et les décors. Le souci du détail est sans contexte le point fort du film.

Pour les amateurs de genre hybride, ceux qui ont aimé Pearl Harbor, de Mickael Bay pourraient s’y retrouver, pour les autres, autant voir un documentaire sur la guerre de Corée. Terence Malick avait esthétisé le film de guerre avec La Ligne rouge, Kang Je-Gyu l’a rendu indigeste...

Céline Bouillaud

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Taegukgi

Réalisateur : Kang Je-Gyu
Scénario : Kang Je-Gyu, Han Ji-Hoon, Kim Sang-Don

Producteur exécutif : Kang Je-Gyu
Producteur délégué : Lee Sung-Hoon

Image : Hong Gyung-Jong
Décors : Shin Bo-Gyung
Musique : Lee Dong-Jun
Montage : Park Gok-Ji ; Chung Jin-Hee
Costumes : Lee Ya-Young ; Kim Jung-Won
Effets spéciaux : Chung Do-Ahn

Production : Universal Pictures, Kangjegyo Films
Distribution : UIP

Service de presse : Sylvie Forestier, Anne Crozat assistées de Florence Bebarbat.


Céline Bouillaud
4 mai 2005



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