Décidément, existe-t-il un mystère qui peut échapper à Victorica et sa fameuse fontaine du savoir ? Mais ce qu’elle déteste le plus, c’est bien l’inactivité et la fréquentation de ses semblables. Il n’y a que Kujo qui trouve grâce à ses yeux, mais ne comptez pas sur elle pour le lui avouer. En tout cas, elle a aussi le don d’exaspérer ce pauvre inspecteur Gréville de Blois. Pourtant, il n’hésite pas une seconde à utiliser les informations qu’elle peut dévoiler sur certaines affaires, comme celle du meurtre de la voyante, Roxanne. Un simple description de la scène du crime et voila Victorica qui vous trouve le coupable en une poignée de secondes. Mais en se mêlant de ce meurtre, Kujo et la jeune fille vont s’embarquer dans un complot bien plus important qu’un simple assassinat.
Nous retrouvons nos Sherlock et Holmes gothiques avec le même plaisir que celui avec lequel nous les avions laissé au milieu de cette affaire bien compliquée. Si le premier tome laissait planer une atmophère de fantastique autour du personnage de Victorica, Kazuki Sakuraba décide ici de lever toute ambiguïté et de revenir à une pure série policière à suspense. Vite, il va plutôt nous montrer la jeune fille comme une sorte d’autiste n’ayant quasiment jamais quittée sa bibliothèque, posant le mystère plus sur les raisons de cette forme de réclusion. En clarifiant la réalité de son personnage, le mangaka peut aussi mettre pleinement l’accent sur les enquêtes policières dans lesquelles se retrouvent nos héros.
La seconde histoire, celle de la voyante, est la preuve que le mangaka a trouvé son style et le rythme de son manga, se collant certes à une structure plus classique de manga policier mais devenant aussi bien plus intéressant en ne se noyant pas dans des considérations trop fantasques.
Les dessins de Sakuya Amano portent parfaitement le récit de Sakuraba, dosant habilement le rythme des cases pour accompagner les révélations, les scènes d’action et les moments de suspense. Sa maîtrise des personnages et des décors démontre le professionnalisme que Amano s’impose à chaque planche. L’homogénéité de la qualité des dessins est à souligner et apporte énormément à l’intérêt de ce manga.
« Gosick » est la série policière à suivre, avec ce petit gout gothique loin d’être désagréable, ses personnages bien campés et des histoires à la complexité savamment dosée.
Gosick (T2)
Scénario : Kazuki Sakuraba
Dessin : Sakuya Amano
Traducteur : Julie Gerriet
Éditeur : Soleil Manga
Dépôt légal : 15 décembre 2010
Format : 128x182 mm
Pagination : 160 pages
Prix public : 7,95 €
Numéro ISBN : 2-30201-394-0
A lire sur la Yozone : Gosick (T1)
©2008 SAKUYA AMANO © 2008 KAZUKI SAKURABA - HINATA TAKEDA / FUJIMISHOBO CO., LTD., TokyoS
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