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Back to Perdition (T1)
Damien Marie, Damien Vanders
Vents d’Ouest

Perdition, c’est la ferme de crocodiles où vit Angie, une jeune Australienne blanche, avec son père et leurs employés qu’il maintient sous un joug de terreur. Perdition, c’est ce à quoi elle se voue aux yeux de son terrible père en tombant amoureuse de Mayaw, un jeune aborigène. Perdition, c’est le lieu dont ils n’auront de cesse de fuir le plus loin possible. Mais la vengeance, après avoir frappé le père de Mayaw, les poursuit : Bruce, chasseur redoutable et amoureux éconduit d’Angie, a pour mission de ramener le couple de traîtres. Lequel de la haine ou de l’amour sera le plus puissant ? Un diptyque au souffle épique, un road-movie dans un pays où tout est démesuré, les sentiments comme les espaces.



Après nous avoir époustouflés avec leur fameux “Welcome to Hope”, le duo Damien Marie-Vanders semble remettre ça. Une histoire, somme toute assez classique, un remake de Roméo et Juliette, traité de la manière la plus sombre possible sans tomber dans un gore caricatural et inintéressant.

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Après les contrées perdues des USA, c’est le fin fond du bush australien, qui sera le lieu de cette tragique aventure. Damien Marie excelle dans la description et la mise en avant des plus vils instincts de l’homme. Cette histoire, qui pourrait ressembler à tant d’autres remix, prend une ampleur inattendue avec une ambiance aussi lourde qu’envoûtante. Car c’est bien ce ressenti qui fait la différence. La lecture nous entraîne immédiatement dans un univers où personne n’aimerait vivre.

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On est loin des photos des catalogues d’agences de voyages. D. Marie met immédiatement le doigt sur ce qu’il ne faudrait pas voir, ce que tous les pays cherchent à cacher, les bas fonds interdits au public. Ces lieux deviennent un véritable terrain de jeu où cet excellent scénariste vous entraînera à vos risques et périls.

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Pour le visuel Vanders associé à Cyril Saint Blanca aux couleurs, nous remplit les mirettes d’un flot d’images dures tout en restant subjectives. Un délice qui marque un cran de progression par rapport à “Welcome to Hope”, les tons sont bien sûr majoritairement sombres dans un décor quasi désertique, mais le doigt est pointé directement sur les images choc. Le rythme des plans larges et gros plans accentué par des cadrages au millimètre rendent le graphisme d’une puissance émotionnelle assez bluffante, qui fait froid dans le dos.

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L’orchestration et le rythme de l’ensemble, proche du scénario d’un film, sont une fois de plus parfaitement réussis. Si dans leur premier triptyque, l’esprit « Tarentinesque » était bien ressenti, ici ce serait plutôt l’univers des films traitant du Ku Klux Klan dans le Bayou Louisianais. Sensation accentuée par l’apparition en fin de volume d’une touche de mysticisme à venir.

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Un nouveau diptyque qui, dès le début, comble toutes nos espérances, nos poils se hérissent et la déglutition devient difficile. Images choc, ambiance ultra lourde, chasse à l’homme, racisme, bas fonds, un opus étouffant à ne pas mettre entre toutes les mains.


Back to Perdition (T1)
- Scénario : Damien Marie
- Dessin : Damien Vanders
- Couleur : Cyril Saint Blancat
- Éditeur : Vents d’Ouest
- Collection : Aventures
- Dépôt légal : 1er septembre 2010
- Pagination : 56 pages couleur
- ISBN : 9782749305400
- Prix public : 13,50€


© Illustrations : Damien Vanders - Vents d’Ouest.




Bison 13
18 janvier 2011




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