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Horloge (L’) (cycle en 3 tomes)
José Roosevelt
Paquet


Enigmatique est un terme approprié pour aborder le cycle construit par le peintre José Roosevelt, L’Horloge.
Le scénario, mené autour de douze tableaux à l’huile organisés autour du cadran d’une horloge, surprend et oblige à la réflexion tout comme le choix de personnages hybrides tels Juanalberto, cet étrange canard à la Donald Duck, ou Ian et Vi, ces humains aux allures d’elfes ou de lutins.
Le merveilleux affleure, après une introduction aussi sombre que noyée de symbolisme. Car c’est par le meurtre du Peintre que commence cette œuvre, un meurtre qui déclenche l’envie de savoir, de connaître le passé et les origines, une envie de connaissance qui s’affiche face au livre, ce réceptacle inouï qui conserve la mémoire de l’homme. Vient également le besoin de découvrir l’ailleurs, l’interdit, de pénétrer et de comprendre les cercles secrets. Une soif inextinguible qui pousse nos trois êtres vers l’aventure... et là, mes enfants, vous allez passer par de nombreux stades, allant de l’émerveillement à la déroute totale !
Car Roosevelt est complexe, alambiqué, dans une BD d’approche très simple par la forme, mais qui s’avèrera finalement peu évidente et ce dès le premier abord. Tant que l’auteur en reste aux clins d’œils ou à des métaphores simples, tout va bien, mais le bougre entremêle les symboles de fécondité, de nativité et tant d’autres signes, notamment bibliques... Il vous mène devant tant de portes secrètes que le doute peut s’installer et, à ce moment-là, comme pour ses personnages, la question se pose : est-ce que je continue cette quête ?

Oui, bien entendu...

Car L’Horloge est une quête complexe qui livre beaucoup d’émotions (on adopte et apprécie très vite les personnages), qui aborde une multitude de problèmes humains. Le scénario évolue toujours à petits pas qui déclenchent de nouvelles interrogations, comme si l’auteur avait fait évoluer la trame du récit au rythme de la réalisation graphique de ces trois albums. Il laisse au lecteur le soin de faire son interprétation, de participer tout en sachant qu’au long des trois albums, la pente se fait toujours plus abrupte.

C’est intriguant, énigmatique, intéressant, à lire et à relire, surtout pour moi qui ai lu les trois albums à suivre !... Le dessin souple, agréable et d’une grande lisibilité facilite l’immersion en cet univers où l’étrange et l’inattendu bouleverseront votre réflexion. Une lecture qui s’avère aussi intense qu’intelligente.

Roosevelt détonne vraiment avec cette histoire dont il a projeté les personnages centraux dans un autre cycle, La table de Vénus, une trilogie débutée mais malheureusement restée inachevée chez Paquet. Juanalberto, Vi et Ian se retrouvent dans un monde voué à l’oisiveté et aux plaisirs sensoriels. Un monde où la lecture a été abolie (le livre a un rôle majeur déjà dans L’horloge), mais nos amis les adorent !
Moi également !... et José Roosevelt encore plus, au point qu’il a développé sa propre structure éditoriale pour terminer cette aventure (Les éditions du Canard), avant qu’un passionné de bande dessinée ne l’invite à publier l’intégrale de cette Table de Vénus aux éditions La Boîte à Bulles.
Depuis ont suivi Derfal le Magnifique et À l’ombre des coquillages... tout ceci et bien plus à découvrir sur le site où les mondes de Juanalberto vous attendent.


L’Horloge - volumes 1, 2 et 3
- Paquet (normalement épuisé)
- couverture cartonnée
- format : 30 x 22 cm
- 58 pages en couleurs par volume
- Site internet de José Roosevelt
où vous trouverez en accueil les héros de L’Horloge (!), puis les travaux d’un peintre, d’un dessinateur et d’un véritable amateur de bande dessinée.
Beaucoup de plaisir en perspective...




Fabrice Leduc
20 avril 2005




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Tous en ballon, L’Horloge pour voir Ailleurs...



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La Table de Vénus.



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Derfal le Magnifique



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A l’ombre des coquillages



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