Et Rome fut la proie des flammes, un immense incendie qui allait ravager la capitale de l’Empire. Et contre toute attente, ce n’est pas Néron qui est l’investigateur de cette catastrophe. Si César en a rêvé, Murena a fait de son rêve une réalité. Les habitants de Rome vont devoir faire face à leur destin, fuyant devant le feu sans pitié, cherchant la protection des murs du Champs de Mars. Malheureusement, le Tibre se rougira d’abord du sang et des corps de ceux qui vont échouer dans cette fuite en avant, cette course contre la mort. Et en haut d’une maison, Murena va obtenir la chance qu’il n’espérait plus avoir depuis longtemps : la possibilité de tueur l’Empereur.
Difficile de résumer ce tome de fin de cycle de “Murena”. Jean Dufaux nous raconte la fin ou au contraire la nouvelle vie de nombreux personnages. Dufaux va jouer sur les faits historiques pour améliorer le côté « aventure » de ces différentes histoires. Pollius se sacrifiera pour sauver son fils Androclès, mais contrairement au récit antique, le lion qui s’attaque au garçon n’y survivra pas non plus. Endymion contre tout attente finira dans les flammes de la maison familiale pour accompagner sa mère dans la mort. Enfin, le centurion Ruffalo couvrira de sang le chemin qui le mène vers les ravisseurs de sa fille.
Jean Dufaux nous offre sa vision de l’incendie de Rome. Le scénariste nous démontre encore une fois qu’il ne prend pas un sujet au hasard ou à la légère, sa connaissance de cette période de l’Empire Romain a de quoi surprendre, mais avec Jean Dufaux, le lecteur n’est jamais à l’abri de très bonnes surprises. Ce 8e tome marque la fin d’un cycle, avec un Murena comme cherchant à se faire une nouvelle vie. Le scénariste tourne une page sur sa série, en achevant l’histoire de certains personnages, tout en offrant une nouvelle voie pour la vie d’autres.
Philippe Delaby continue de nous subjuguer avec ses dessins hyper réalistes, allant à la limite entre le dessin et la photo. Si certains personnages sont un peu caricaturaux comme Tigellin, aux mimiques un rien surjouées, les autres sont de véritables portraits dessinés. Il suffit de regarder celui en introduction sur la première page pour être subjugué par le niveau de détail que Philippe Delaby peut atteindre dans une case. Mais qui dit dessin très sophistiqué, implique un dessinateur avec un talent exceptionnel. Et c’est le cas de Jérémy Petiqueux. On en vient même parfois à ce dire que la couverture est la planche la moins réussi de l’album. Son rendu de l’incendie est grandiose, sous ce voile rouge, il met réellement en valeur chaque trait de Delaby. Sublime. Toutefois un bémol : Jérémy Petiqueux quitte la série et met beaucoup de pression sur les épaules de Dargaud pour trouver un dessinateur de son acabit pour le remplacer.
Un tome 8 qui vient clore un nouveau cycle de “Murena”, une série remarquable par son scénario et son dessin exceptionnel.
(T8) Revanche des cendres
Série : Muréna
Scénario : Jean Dufaux
Dessin : Philippe Delaby
Couleurs : Jérémy Petiqueux
Éditeur : Dargaud
Dépôt légal : 12 novembre 2010
Format : 225x298 mm
Pagination : 56 pages couleurs
Prix public : 12,50 €
Numéro ISBN : 9782505010166
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