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Prince des Ténèbres (Le) (T8 et 9)
Isaka - Osuga
Kurokawa

Junya n’a plus qu’un seul but dans la vie : venger la mort de son frère. Il a bien conscience que l’étrange pouvoir d’Ando a provoqué sa fin prématurée, mais Junya est certain que cette mort cache bien plus. Et grâce à l’assassin la Cigale, il réussit à obtenir l’identité de celui qui voulait tant voir son frère mort : le propriétaire du Duce. Alors soit, il va provoquer ce dernier sur son terrain. Mais il ne rencontre qu’un ancien ami de son frère : Shima. Qu’à cela ne tienne, il va attendre un rendez-vous en bonne et due forme. Mais là aussi, le destin va se jouer de lui car le propriétaire du Duce va être victime sous ses yeux d’un accident... un peu aidé par un tueur professionnel surnommé le Pousseur. Fou de rage, Junya part à sa poursuite et il va découvrir qu’il y a beaucoup de monde pourvu de pouvoir dans cette ville, lui le premier.

Malheureusement, un nouveau groupe entre dans le jeu de pouvoir auquel jouent Inukai et le maire. Un groupe de mafieux et d’assassins appelé la « Miss ». Et la mort du propriétaire du Duce est un énorme manque à gagner pour eux. Ils vont vouloir se venger sur Junya et Shima. Si le dernier sera torturé à mort pour rien, Junya va devenir leur pire ennemi. Et de son expérience avec les psychopathes de la « Miss » et surtout de la dangereuse Hiyoko, le jeune homme va retenir que tout a un prix, surtout la vie d’une personne. Et le pouvoir de Junya se révèle très utile pour gagner l’argent nécessaire pour venger Shima. Toutefois, avec la « Miss » ayant Inukai dans son collimateur, ce sera au plus rapide des deux pour avoir la peau de celui qui se croit élu des dieux.

A la fin du tome 7, Megumi Osuga nous laissait un peu septique sur la suite qu’il comptait donner à son histoire. Tuer son héros est toujours un acte suicidaire pour un auteur. Et pourtant, l’intensité de ces deux tomes nous rassure, s’il en était vraiment besoin, sur la qualité d’écrivain du mangaka. Mais surtout, ce n’est plus un esprit de justice qui pousse son héros à agir mais de la bonne vieille vengeance. Cela rend d’autant plus noire cette seconde et dernière partie de la série. Junya va se révéler prêt à tout pour venger son frère, même faire tuer des hommes, certes méritant leur sort, mais cela n’en est pas moins un meurtre. Toutefois, Inukai semble intouchable avec la Guèpe le protégeant.

Osuga introduit un nouveau personnage possédant un pouvoir et lui aussi très sombre : le Pousseur. Voila un personnage qui incarne à lui tout seul l’ambiguité du scénario du mangaka. Tueur sans pitié, il n’en parait pas moins humain et sympathique quand on le découvre en famille. Oui, la série a vraiment atteint une qualité dans son scénario, dans le suspense si bien entretenu et surtout dans le mystère sur la conclusion que nous réserve Megumi Osuga dans le 10e et ultime tome.

“Le Prince des Ténèbres” est certainement une des meilleures séries fantastico-policières, dans la lignée d’un “Death Note”, en moins bavard. Loin d’un manichéiste pesant, cette série s’est hissée au top des shonen.

Le Prince des Ténèbres (T8 et 9)
Auteur : Megumi Osuga
D’après l’œuvre de : Kotaro Isaka
Traducteur : Kayo Chassaigne-Nishino et Nathalie Bougon
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 14 octobre et 9 décembre 2010
Numéro IBSN : 2-35142-523-7 ; 2-35142-524-4
Prix : 6,50 €

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Frédéric Leray
21 décembre 2010