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Van Helsing
Film américain de Stephen Sommers (2004)
Sortie nationale et avant-première mondiale le 5 mai 2004


Genre : fantastique
Durée : 2h12

Avec Hugh Jackman (Van Helsing), Kate Beckinsale (Anna Valerious), Richard Roxburgh (le Comte Dracula), David Wenham (Carl), Shuler Hensley (la créature Frankenstein), Will Kemp (Velkan Valerious), Kevin J. O’Connor (Igor), les épouses de Dracula (Aleera -Elena Anaya, Silvia Colloca -Verona, Josie Maran -Marishka).

Van Helsing, mystérieux personnage, chasseur de montres en tout genre, est à la fois recherché par toutes les polices de la Terre et téléguidé par un Ordre secret du Vatican. Sorte de James Bond victorien, sa nouvelle mission est de secourir les derniers héritiers d’une famille de Gitans roumains tout en combattant le mystérieux Comte Dracula que personne n’arrive vraiment à localiser ni à tuer. Direction la Transylvanie, région de toutes les légendes et toutes les révélations.

Film de genre pur, film de distraction, film de monstres, production à gros budget, « Van Helsing » s’annonçait comme la première « grosse sortie » printanière. De fait, la première question à se poser était la suivante : en aura-t-on pour son argent ? La réponse est oui ! Définitivement et irrésistiblement !

Non qu’il s’agisse d’un chef-d’œuvre du 7ème art - ou tout simplement du genre fantastique - mais le pari est gagné et haut la main. 2h12 d’action, de rebondissements, de clichés, d’effets spéciaux et très peu de bla-bla, suffisent à séduire et à emballer le spectateur venu ici se défouler d’une longue journée de boulot. Le film débute à fond les manettes, se poursuit pied au plancher et termine au sprint !

En espérait-on plus ? Là est notre seconde question. Soyons clairs. Dire « Oui », eut été une erreur d’envergure ; répondre « Non », c’est faire preuve de réalisme et l’appliquer au cinéma hollywoodien moderne ! Ne nous berçons pas d’illusions inutiles, distraire le cochon de payeur en y mettant les moyens, était l’unique objectif du projet (en prévoyant quelques suites juteuses éventuellement), faire preuve de suffisamment de respect envers les classiques de la galerie des monstres développés par Universal depuis les années 30 et accessoirement promotionner la réédition DVD d’une partie de ces vrais chefs-d’œuvre s’inscrivait pour le coup plutôt dans le plan média et prospective commerciale.

Tout cela nous rend-il triste et amer ou gâcherait-il d’une quelconque manière la digestion cinéphilique du produit pourrait être notre troisième interrogation... Ben, non ! Même pas mal, même pas déçu !

De la première scène transylvanienne, décalque respectueuse de « La fiancée de Frankenstein », à la seconde située à Paris et mettant aux prises un Mr Hyde très « Ligue des Gentlemen » avec un Van Helsing « Indiana-jones-nisé », à la troisième, destinée à planter l’historique et les motivations du personnage dans un Vatican inconnu en forme de clin d’œil appuyé à « James Bond », on sait d’emblée que la tendance sera aux gros moyens et au second degré très appuyé.

Voir ce produit autrement qu’au second degré serait aussi une catastrophe ! On doit regarder tout cela comme on se cale dans son fauteuil. Grande salle, grand écran, de la place pour carrer ses jambes à l’aise, persuadé de passer un bon moment, le pop-corn à droite et son/sa copin(e) bien assis-serré à ses cotés. On sait qu’on n’aura pas peur (on sursautera une ou deux fois quand même), qu’on flirtera avec les rives du nanard (ils s’embrassent quand ? Hein ! Ils s’embrassent quand ? -à la fin, idiot !) et qu’on se dira souvent, « Ben mon gars, ils ont fait fort sur ce coup là ! ».

Donc, y-a Frankenstein (docteur, créature et affreux serviteur), Dracula (son château, ses meufs, ses serviteurs nains vicieux -cool, les nains vicieux !), des Loup-Garous (des poils et des pleines lunes), Dr Jekill et Mr Hyde (son gros chapeau, son cigare et sa finesse), un Ordre religieux mystérieux (style religions du monde unissez-vous contre le mal) et son Mister Q (« J’ai bien ce truc mais je ne sais pas encore à quoi cela peut servir ! »), des gitans (maudits, évidemment maudits), des paysans roumains (peureux, terrorisés, incultes, passablement libidineux et attardés), de superbes décors (dont certains sont fortement influencés par l’œuvre architecturale du Catalan Gaudi avec une sorte de « Sagrada Familia » noire), des acteurs faisant correctement leur boulot (un beau brun, une belle brune, des blondes démoniaques, etc,.), une mise en scène au service de l’action (dialogues réduits à leur plus simple expression, quelques longs plans-séquences permettant de savourer la beauté des décors et des paysages, une réelle volonté de servir le propos distrayant de l’entreprise sans que tout cela ne tourne au lavage de cerveau style PlayStation avec 4 plans speedés à la seconde), pas mal d’humour ainsi qu’une réelle culture cinématographique du fantastique et de la SF (tous les classiques du genre y compris « Indiana Jones », « Le bal des vampires », « James Bond », « La guerre des étoiles » et bien d’autres !).

Un film qui lave le cerveau, laisse la banane à la sortie (pour diverses raisons éventuellement) et offre ce qu’il promettait. Le genre de truc que la presse ciné n’aimera pas spécialement mais où les spectateurs ne seront pas déçus par l’achat de leur billet.

Jouissif, attrayant et à déconseiller aux grincheux !

Stéphane Pons


Van Helsing est l’un des films les plus attendus en ce début de siècle depuis la trilogie du Seigneur des Anneaux. Réussir la gageure de rassembler les plus grands monstres du fantastique, d’en faire un film homogène, d’action et divertissant semblait chose impossible à monter mais à la portée de Stephen Sommers, grand entertainer devant l’Eternel. C’est pourtant un échec, non pas que le film soit foncièrement mauvais, mais parce qu’on avait confiance dans le talent du réalisateur pour arriver à nous faire une Momie qualitative et que l’on se retrouve avec un film d’aventure, certes très beau, mais longuet, inégal, et passant à côté de son sujet : Van Helsing. On a le sentiment que le réalisateur/scénariste n’a pas su trancher, faire un bon film d’action/humour ou un film plus grave, plus sérieux dans sa conception. Il navigue d’un extrême à l’autre, comme le spectateur.

Comme c’est souvent le cas, une nuit réparatrice après l’avant-première mondiale au Grand Rex a permis à chacun d’éliminer de son « montage » personnel, les scènes qui alourdissent le fil de l’histoire sans vraiment rien y apporter (comme la poursuite du Mister Hyde, bien faite, il est vrai, mais vaine ; la course dans la forêt transylvanienne, etc.), de resserrer le scénario pour le rendre digeste et, à discrétion, épicer ou épaissir les histoires de chaque personnage. Une chose à laquelle nous ne pourront pas toucher est l’interprétation de la très jolie Kate Beckinsale. Si dans Underworld, son personnage froid, élégant, sans émotion collait bien au personnage, ici il fait toute la différence. Aucune alchimie entre Hugh Jackman et elle, aucune émotion ou presque ne parvient à faire plisser sa peau lisse. Ce qui faisait une grande partie de la force des deux précédents films de Stephen Sommers (The Mummy I et II) le couple vedette (Brendan Frazer et Rachel Weisz) est ici absent.

Néanmoins, nous pouvons être reconnaissants pour le plaisir que nous a toujours donné Stephen Sommers, sachons donc faire la part des choses et mettre à jour les pépites de ce long métrage. La mise en scène est plus que correcte, les scènes sont crédibles, l’esthétisme est cohérent et magnifique ainsi que les décors et costumes, les effets spéciaux sont particulièrement réussis et il a particulièrement soigné les déplacements des personnages en 3D.

En ce qui concerne la légende, il s’est permis des libertés qui feront frémir les apparatchiks, mais comment faire autrement lorsqu’on veut réunir autant de mythes dans une unité de temps. Il a développé des théories fantaisistes pour lier son histoire, mais qui ne devront pas gêner le spectateur moyen. Le grand reproche qu’on lui fera c’est d’avoir créer un nouveau mythe Van Helsing et laissé en suspens trop de choses (son passé, ses patrons, etc.) pour supposer que c’est uniquement dans le but de faire une prequel. On pense plutôt qu’un mauvais traitement du sujet.

Du côté des réussites, citons particulièrement la construction d’un Dracula plus que fascinant (d’ailleurs l’interprétation de l’acteur Richard Roxburgh y est pour beaucoup) avec des créations sur ses chroniques collant bien au comte tout en restant relativement crédible. Néanmoins, ses excès ne plairont pas à tout le monde, mais il a le mérite de vraiment renouveler un protagoniste vu et revu. C’est la biographie de Frankenstein qui a été le plus tordue pour s’attacher au scénario, mais l’humanité du personnage en fait un temps fort de l’oeuvre. Les loups-garous restent souvent la pierre d’achoppement de tout film, car la transformation doit demeurer réaliste et apporter quelque chose de neuf, le choix d’un acteurs portant une fourrure ou de l’animation par ordinateur peut changer la donne (d’un côté comme de l’autre). Ici, cela reste moyen avec un bon point pour le dernier loup-garou, réaliste et beau, on en voudrait un comme ça à la maison.

Du côté des acteurs, vous avez pu comprendre que l’on regrette le choix de Kate Bekinsale, c’est sûrement le talon d’Achille de l’ouvrage. Hugh Jackman est égal à lui même : bon, mais on l’a vu être bien plus charismatique. Il est accompagné d’un moinillon qui l’assiste et amène un comique bien venu. C’est avec surprise que l’on mettra un nom sur ce visage connu. Il s’agit de David Wenham, le Faramir du Seigneur des Anneaux : belle performance ! Comme cité plus haut, une prestation remarquable de Richard Roxburgh et ses trois Grâces, quelques fois un peu trop tragi-comiques, mais l’excessivité leur va bien.

Notre conclusion fait état d’une forte déception liée de l’attente forcenée que l’on pouvait avoir. Cela demeure un bon film d’action, ayant du mal à se situer, dont le montage aurait pu être optimisé. Si vous le pouvez, ne boudez pas votre plaisir en faisant en sorte que votre attente soit au diapason du spectacle proposé.

Valérie Revelut

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Van Helsing

Réalisation : Stephen Sommers
Scénario : Stephen Sommers
Producteurs : Stephen Sommers & Bob Ducsay
Producteur Exécutif : Sam Mercer
Musique originale : Alan Silvestri
Directeur de la Photographie : Allen Daviau, ASC
Montage : Bob Ducsay & Kelly Matsumoto
Directeurs Artistiques : Steve Arnold, Keith P. Cunnigham, Giles Masters, Tony Reading & Jaromir Svarc.
Décorateur de Plateau : Cindy Carr & Anna Pinnock
Chef Costumière : Gabriella Pescucci
Chef cascadeurs : R. A. Rondell
Directeur de la Photographie : Allen Daviau, ASC
Producteur Effets Spéciaux maquillage : Keith Vanderllaan
Consultant Effets Spéciaux maquillage : Greg Cannom
Producteur Effets Visuels : Jennifer Bell

Effets Visuels Spéciaux et Animation : Industrial Light & Magic (ILM)
Distribution : United International Pictures (UIP)
Production : Universal Pictures

INTERNET

http://www.vanhelsing.net


18 mai 2004



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