Evidemment, ce n’est pas par pure bonté que Shirogane a sauvé le jeune homme. Il a besoin de lui pour combattre les kokuchi. Toutefois, en signant ce pacte de dernières minutes, Akira découvre qu’il n’est plus humain. En pénétrant l’autre côté du miroir, il a détruit son doppleganger, son double de l’autre univers. Pour se maintenir dans sa réalité, il est transformer en shin, une ombre humaine pouvant être vue des humains, contrairement à Shirogane. Une nouvelle vie commence pour le garçon qui doit se récupérer une ombre pour exister. Toutefois, les fissures entre les deux univers se multiplient dangereusement, les kokuchi deviennent plus puissants et trop de personnes normales parviennent à voir les ombres.
Il va falloir vous accrocher pour vous plonger dans “Monochrome Factor”. L’idée de base est un classique : notre monde possède son négatif, le monde des ombres. Mais Kaili Sorano introduit des éléments intéressants avec les shin, les humains devenus ombre en perdant leur double de l’autre univers, sa gestion des ombres dans le monde réel avec les kokuchi... On sent bien tout le potentiel possible de cette histoire qui, en fin de compte, ne nous offre pas réellement de quête ou de méchant. En tout cas, pour le moment.
Non, ce n’est pas tant l’idée de base qui est dérangeante mais bien la scénarisation franchement fouillie de la mangaka. Le lecteur est tout aussi perdu que le pauvre héros, ne comprenant pas vraiment plus que lui les tenants et les aboutissants de l’histoire. Certes, c’est peut-être un choix délibéré mais qui tend à nous perdre. Sans compter cette manie, disons très japonaise, de nous faire croire qu’une explication va avoir lieu et finalement.... rien ! Conséquence, on survole plus qu’on s’immerge dans cette série. Mais bon, ce n’est que le tome 1.
Heureusement, les dessins sont très réussis. Shonen classé gothique, plus pour le côté monde des ténèbres que pour des tendances vestimentaires ou des comportements des personnages se rapprochant du gothique, on tombe vite sous le charme de ce coup de crayon très fin, qui entre parfois dans un grand soucis du détail au niveau des visages, qu’on ne peut qu’être admiratif. Le contexte urbain de base n’offre pas beaucoup d’occasion de voir si la mangaka s’attache autant aux détails des décors. Mais comme je le disais pour le scénario, ce n’est qu’un premier tome.
“Monochrome Factor” pâtit d’un premier tome un peu brouillon mais recelant un véritable potentiel pour lui donner une seconde chance... En janvier prochain.
Monochrome Factor (T1)
Auteur : Kaili Sorano
Traducteur : Sano Yasuhito et Charles Ardaillon
Éditeur : Soleil Manga
Collection : Gothic
Dépôt légal : 17 novembre 2010
Format : 114x172 mm
Pagination : 194 pages
Prix public : 6,95 €
Numéro ISBN : 2-30201-314-8
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