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Au risque de se perdre
Cathi Unsworth
Rivages Noir, roman, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), polar noir, 366 pages, avril 2008, 9,50€

Jon Jackson est LA nouvelle sensation londonienne, et son film néo-noir à succès a secrété une nouvelle génération de pseudo-gangsters branchés… sauf qu’il est assassiné en une recréation d’une scène de ce même film. Or Diana Kemp, journaliste pour Lux, le magazine d’art qui monte, avait interviewé le réalisateur le soir d’avant… Pendant que son rédac’chef voit dans cet entretien la clé du succès, Diana découvre que le meurtre a peut-être un rapport avec un nouveau romancier talentueux…



Premier roman de Cathi Unsworth, celui-ci peut se définir par l’appellation « Londres noir », titre de l’anthologie qu’elle a éditée (chez Asphalte). Mais que dire d’un roman qui se réclame de Robin Cook (à qui il est dédié en vo, bien que curieusement, cette dédicace ait sauté de l’édition Rivages) et s’ouvre sur un clin d’œil à David Goodis ?

On connaît l’adage “écrivez sur ce que vous connaissez”, et on se doute qu’une ex-journaliste n’a eu aucun mal à trouver le ton juste pour parler des petits tracas et petites (ou grandes) mesquineries de ce métier et des rencontres qu’il entraîne.

Londres est également un personnage intégrant du roman, avec ses pubs, ses poivrots, ses stars has-been croisées au hasard d’une pinte, son stress et son strass. Une ambiance à l’odeur de bière et de rouge à lèvres qui est plus importante que l’intrigue — non pas que celle-ci démérite, mais elle passe après d’innombrables notations crédibles pleines d’une ironie mordante et bien sentie.

Un travail remarquable donc pour un pur polar réhabilitant l’archétype « noir » du journaliste, qui ne cherche pas la branchitude, mais s’avère décidément inscrit dans notre époque, servi par un travail de traduction qui n’a pas dû être facile tous les jours. Vrai, il aurait fallu imprimer ce livre sur papier noir pour se mettre dans le ton… et ce n’est qu’une mise en bouche pour le second roman de l’auteur, « The Singer », véritable chef-d’œuvre indispensable, un électrochoc d’intelligence et de sensibilité dont on reparlera à sa sortie prévue pour début 2011.


Titre : Au risque de se perdre (The Not Knowing, 2005)
Auteur : Cathi Unsworth
Traduction : Karine Lalechère
Couverture : Natasa Blagojevic-Stokic/Getty Images
Éditeur : Rivages
Collection : Rivages/Noir
Site internet : page roman, une autre critique sur un blog
Pages : 366
Format (en cm) : 11 x 17
Dépôt légal : avril 2008
ISBN : 978-2-7436-1825-4
Prix : 9,50 €



Thomas Bauduret
19 décembre 2010


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