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Washita (T4)
Gauthier, Lérolle et Labourot
Dargaud

Nous sommes en terre amérindienne, avant que ne survienne la perte d’identité due à la colonisation blanche. Et nous sommes avec Equani, fier guerrier cherokee confronté comme les siens et la gent animale à une mystérieuse maladie parsemant de taches noires ceux et celles qu’elle décime. Avec Equani, dont les trois volumes précédents ont décrit en long et en large le lent cheminement vers les terres de l’Ouest : en quête de Washita, la femme de ses rêves qu’il rencontre bel et bien, et grâce à qui il découvre un possible remède au mal qui court...



Or il se fait que le bonheur individuel auquel Equani a goûté n’est pas sans contrarier le cours général des choses, ni sans susciter le courroux des forces supérieures. Une confrontation entre intérêt général et destin personnel qui est au coeur de ce quatrième album, suscitant sur le mode grandiose -à la limite parfois de la grandiloquence - une façon d’apothéose graphique et narrative.

En l’occurrence, c’est par hasard qu’Awi-Usdi, le dieu des Daims, apprend qu’existerait un remède à ce mal qui frappe son peuple, autant que les humains : une boisson noire qu’Equani lui-même a expérimentée et dont, malgré ses désagréables effets secondaires, il continue d’user afin de préserver sa vie et celle de Washita...

Ainsi donc, Equani n’aurait pas respecté le pacte d’aide mutuelle passé avec les daims, pas plus que les promesses faites en son temps au Peuple des Ours... Il n’en faut pas davantage pour que les tribus animales, tenant leur conseil sur la colline sacrée Ahtahluhyee, menacent de déclarer la guerre aux humains. De quoi mettre en péril le fragile bonheur familial qu’Equani avait tenté de construire, alors même qu’il se voit confronté à Asgina, son frère ennemi que l’on croyait mort...

Centralisant sur lui la haine et les ressentiments du panthéon animal, Equani n’a d’autre choix que de s’aventurer sur des terres interdites à ces humains dont il entend plaider la cause, en même temps que faire valoir sa bonne foi d’amoureux égaré entre fantasme et réalité. Il se lance ainsi dans un nouveau périple et dans des joutes physiques ou verbales, dont le découpage heurté, le graphisme audacieux et les couleurs sépulcrales ou solaires - ainsi dans cette scène remarquable de force où Equani est à tu et à toi avec le dieu des Serpents - transmuent l’histoire en un récit mythologique et lui confèrent une ampleur d’ordre musical, faisant de “Washita” un morceau de bravoure sublimée : la symphonie du Nouveau Monde d’alors, dont on attend avec confiance et impatience le cinquième et ultime mouvement...


Washita (T4)
- Scénario : Séverine Gauthier
- Dessin : Christian Lerolle
- Couleurs : Thomas Labourot
- Éditeur : Dargaud
- Date de publication : 5 novembre 2010
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Prix public : 13,50 €
- ISBN : 978-2-5050-0984-9


Illustrations : © Dargaud et les auteurs



Alain Dartevelle
27 décembre 2010




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