Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Justiciers (Les)
Jack Higgins
LGF, Livre de Poche, Thriller, n°31493, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), action et espionnage, 377 pages, septembre 2009, 6,50€

Suite à une tentative d’assassinat raté sur le président des États-Unis, Charles Ferguson, chef de l’« Armée privée » de la Couronne Britannique, envoie son homme de main Sean Dillon, ex-dur de l’IRA, démanteler un réseau complexe. Un millionnaire russe, Josef Belov, utilise des camps de terroristes islamistes pour exécuter son plan de domination du monde (!). Mais Sean Dillon et Blake Johnson s’en mêlent…



La fin de la Guerre froide n’a guère arrangé les auteurs d’espionnage à la papa, privés d’une bonne partie de leur fonds de commerce… Apparu dans les années 60 avec une production pléthorique sous divers pseudonymes, mais remportant son premier grand succès en 1975 avec « L’aigle s’est envolé » (traduction inversée du titre originel, « The eagle has landed »), Higgins chevauche les deux époques, abordant une génération où le genre de l’espionnage virait plutôt au roman d’aventures. N’empêche : la majorité de ses romans sont du genre vite lu et vite oublié, le mettant plutôt en équivalent britannique de James Patterson (ce qui est ironique, son vrai nom étant Henry Patterson !)

Depuis quelques temps, sa série principale est celle consacrée au personnage de Sean Dillon, ex de l’IRA, etc, etc, avec tous les attributs du héros désabusé cher au genre. Pourtant, cet épisode de la série marque un certain essoufflement : le tout sent quand même la redite, puisqu’après un début donnant à croire qu’on suivrait le schéma habituel de l’homme qui a vu l’homme qui a vu le terroriste, l’intrigue principale est axée sur la traque à travers le globe d’un oligarque russe, donc méchant (avec Poutine le croquemitaine en guest-star), et de ses sbires. Comme quoi, dans le style les bons et les méchants, le méchant a toujours tort, l’axe du mal, etc, les desiderata des auteurs populaires rejoignent celles de nos philosophes médiatico-manichéens…

Le tout virant vite au cache-cache international avec une série de fusillades culminant dans un finale pêchu où nos personnages, quasiment assimilables à des détectives privés, exercent leur « sombre justice » (le titre original, plus ambigu) entre deux rasades de vodka. Reste le style sec et nerveux de Higgins, même si certaines scènes font un rien précipité.

À l’heure ou le genre connaît une nouvelle mutation (notamment à travers l’excellent « Cristal Défense » de Catherine Fradier, introduisant l’espionnage du XXIe siècle), Higgins fait déjà figure de relique pittoresque d’une époque révolue… Mais cet épisode de la saga de Sean Dillon est loin d’être le plus percutant. Les fans y trouveront peut-être leur comptant, pour peu qu’ils ne recherchent pas la nouveauté, mais les nouveaux lecteurs risquent de trouver ça bien poussiéreux, même selon la doxa du “quelque chose de pas prise de tête à lire dans le métro…”


Titre : Les Justiciers (Dark Justice, 2004)
Auteur : Jack Higgins
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Pierre Reignier
Couverture : Leptosome
Éditeur : LGF - Le Livre de Poche
Édition originale : Albin Michel, 2007
Collection : Thriller
Numéro : 31493
Site internet : page roman, tous les romans de l’auteur en poche (site éditeur)
Pages : 377
Format (en cm) : 11 x 18
Dépôt légal : septembre 2009
ISBN : 978-2-253-12726-0
Prix : 6,50 €



Thomas Bauduret
25 novembre 2010


JPEG - 21.1 ko



Chargement...
WebAnalytics