De nos jours, Yamato n’est pas vraiment un élève modèle et en plus, il oublie la fête d’anniversaire de la fille dont il est amoureux. La journée de merde par excellence ! Faut-il ajouter que Yamato est fauché comme les blés ? Son seul espoir, un antiquaire qui accepterait de lui racheter quelques affaires. Mais c’est une étrange poupée qui va attirer son attention, Ultimo... Comment connait-il son nom ? Et à peine s’approche-t-il de la vitrine d’exposition que celle-ci prend vie ! La boucle est bouclée ! L’affrontement du bien et du mal peut enfin reprendre maintenant que les Karakuridojis ont retrouvé les incarnations de leur maître.

Qui ne connait pas Stan Lee, un des pères fondateurs de l’univers Marvel ? Après avoir donné naissance à Captain America avant la Seconde Guerre Mondiale, c’est en 1961 avec le mythique Jack Curby qu’il commence à décliner les personnages phares des éditions Marvel : Hulk, Iron Man, les Quatre Fantastiques, Spider-Man... Et à 87 ans, on pouvait se demander ce qui pouvait encore motiver ce sacré bonhomme. Stan Lee est un homme de défis et il y avait un milieu qu’il n’avait pas encore affronté : celui du manga. Pas facile de s’adapter au style particulier des éditions japonaises, pourtant Stan Lee va se lancer dans un script qu’il va confier à un mangaka dont il reconnait le talent : Hiroyuki Takei. Et cette bien étrange association va donc donner vie à “Ultimo”.
Hiroyuki Takei est loin d’être un débutant non plus. Nous le découvrons en France grâce à sa série “Shaman King” en 2000 (édité chez Kana). Et nous voici donc lancés dans le grand combat entre le bien et le mal, incarnés par deux poupées dont la puissance provient de leur maître. Mais ce serait un peu court venant de Lee et de Takei. Ils vont complexifier l’affaire par l’apparition de deux légions devant seconder les originaux. Yamato n’est pas non plus le héros au coeur pur comme Peter parker, mais plus proche des anti-héros classiques des mangas : un personnage à grande puissance qui va devoir apprendre à la maîtriser. Yamato est aussi là pour apporter la dose d’humour nécessaire à tout shonen ne voulant pas trop dériver vers du seinen. L’ambiguité de la relation entre Ultimo - homme ou femme ?- et Yamato sera évidemment à l’origine de quiproquos catastrophiques mais aussi obligatoires pour que les liens entre le maître et sa poupée se développent.
Graphiquement, au-delà du nom du créateur fou des poupées reprenant le prénom de Stan Lee, Hiroyuki Takei va franchement donner à Dunstan les traits de Monsieur Marvel. Le Dieu du comics va devenir un dieu plutôt malsain dans le manga. Pour le reste, le mangaka décline ses bases, avec toutefois un Yamato beaucoup plus grand que la plupart des personnages de son âge, comme pour marquer sa différence. On peut noter une tendance de Takei à donner de bien grosses têtes à ses personnages féminins - je ne ferai aucun commentaire. Pour le reste, c’est impeccable, aussi bien pour les décors que pour les acteurs de ce duel manichéen.
“Ultimo” est une curiosité par les noms de ses créateurs mais aussi par une histoire qui pourrait bien nous apporter des surprises.
Ultimo (T1)
Concept original : Stan Lee
Scénario et Design : Hiroyuki Takei
Couleur : Bob
Encrage : Daigo
Traducteur : Sylvain Chollet
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 28 octobre 2010
Numéro ISBN : 2-84965-904-5
Prix : 6,95 €
KARAKURI DOJI ULTIMO ©2008 by Stan Lee–POW ! Entertainment / Dream Ranch, Hiroyuki Takei / SHUEISHA Inc.
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