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Eye (The)
Un film thaïlandais de Oxide et Danny Pang (2002)
Sortie nationale le 27 août 2003


Genre : fantastique
Durée : 1h38

Avec Lee Sin-Jie (Mann), Lawrence Chow (Dr. Wah), So Yuy Lai (Yingying), Candy Lo (Yee, la soeur de Mann), Yinping (La grand mère de Mann), Edmond Chen (Docteur Lo), Ben Yuen (M. Ching), Winson Yip (le taoïste), Chutchua Ruhihanon (Ling), Pierre Png (Ed), Wang Sue Yuen (La mère de Long)

Mann est aveugle depuis l’âge de 2 ans. A 20 ans, à la suite d’une transplantation coronarienne expérimentale, elle retrouve la vue. Or, à la suite de cette intervention, des phénomènes inexplicables perturbent la vie de la jeune femme : il semble que ses nouveaux yeux lui prédisent les morts à venir.

Ce film est destiné à tous les adeptes des « Ringu » et autres « Dark Water » ou « Kaïro ». On retrouve également des références (beaucoup plus légères) à « Sixième sens ». L’atmosphère est énigmatique et pesante. Certaines scènes dont celles de l’ascenseur et du miroir sont pétrifiantes. La réalisation, parfaitement impeccable, joue avec les flous d’images, les bruits angoissants, les ombres mystérieuses et le concept des Ring-Link (montrer clairement un personnage fantomatique et le faire rester statique ou le faire avancer avec une lenteur étudiée). Bémol, cependant pour la dernière demi-heure qui explique le pourquoi du comment même si la fin est impressionnante et bien réalisée.

Cécila Jamart

On ne connaissait pas encore les frères Pang par chez nous, et voilà qu’en l’espace d’un été, Europacorp Distribution nous propose les deux premiers long-métrages qui ont fait la réputation du duo à travers le monde. En effet, après le fascinant « Bangkok Dangerous » (sortie en juillet), un polar atypique (le héros étant un tueur à gage sourd-muet) traversé d’éclairs de génie, Oxide et Danny Pang, jumeaux venus de Hong Kong, réinvestissent les salles obscures hexagonales avec « The Eye », un thriller fantastique envoûtant et l’une des toutes meilleures surprises de l’été.

L’histoire, que les deux touche-à-tout (les Pang Brothers étant également responsables du montage de leurs films) co-signent avec Jojo Hui Yuet Chun, nous conduit auprès de Mann. Aveugle depuis sa tendre enfance, la jeune femme se voit proposer, à l’aube de ses 20 ans, une greffe de cornée qui devrait lui permettre de recouvrer la vue. L’opération est une réussite et, peu à peu, Mann, émerveillée, commence à découvrir le monde qui l’entoure. Mais, en plus de ses proches et du personnel hospitalier, des ombres commencent à apparaître dans son champs de vision. Alors qu’elle appréhende ses troubles comme une étape normale de sa rééducation, les formes ne tardent pas à se préciser, puis à prendre relief. Bientôt, Mann est obligée de se rendre à l’évidence : elle voit des fantômes et des spectres sans visage, messagers de la Mort venus chercher les condamnés pour l’au-delà. Désemparée et incapable de faire la part des choses entre la réalité (ce que les autres voient) et sa propre réalité, la jeune femme, au bord de la folie, se tourne vers son psychiatre et l’embarque dans une enquête aux frontières du réel.

Mêlant les influences du cinéma de fantômes (de « Sixième sens » à ... « Kaïro ») et du thriller psycho-horrifique façon Hidéo Nakata (« Ringu », « Dark Water ») à une thématique fantastique à la Maurice Renard (« Les mains d’Orlac »), les deux frangins nous balancent un authentique film d’épouvante au climat angoissant et à la mise en scène inspirée, capable de foutre la pétoche aux fantasticophiles les plus avertis. En plus des recettes habituelles du genre, apparitions de spectres, visages défigurés, flashs aveuglants et bande sonore aux effets stressants, Oxyde et Danny Pang, adeptes du langage visuel, privilégient, comme avec « Bangkok Dangerous », la sobriété des dialogues et l’utilisation de la caméra subjective permettant d’impliquer le spectateur au cheminement de l’héroïne. Lee Sin-Jie étant particulièrement convaincante dans le rôle de Mann, on se laisse facilement embarquer dans les circonvolutions de la pellicule qui, après une première partie en forme de ghost-movie, emprunte les voies plus classiques d’un thriller pour mieux déstabiliser l’audience lorsqu’elle replonge au cœur de l’horreur métaphysique (la scène où Mann découvre enfin son vrai visage est tout à fait troublante).
La conclusion, petite merveille de mise-en-scène et de montage (un rat d’égoût venant voler la vedette aux protagonistes et se faire l’écho de l’intensité dramatique) devrait finir de convaincre les plus réfractaires. En tout cas, si les frères Pang ne sont pas de Bangkok, à deux derrière la caméra, ils sont sacrément Dangerous.

Bruno Paul
Pour Science Fiction Magazine

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Jian gui

Réalisation : Oxide et Danny Pang
Scénario : Pang Brothers, Jojo Hui Yuet Chun

Producteur : Cheng, Tan Shui Lawrence
Producteur exécutif : Peter Ho-Sun Chan
Producteur associé : Jojo Yuet-Chuen Hui
Directeur de production : Chin, Wing Wai
Image : Decha Srimentra
Directeur artistique : Simon Son, Kritapas Suttinet
Musique : Orange Music
Costumes : Stephanie Wong, Jittma Kongsri
Montage : Pang Brothers
Casting : Angelica Lee, Lawrence Show, Chutcha Rujinanon
Régie : Udom Piboonlapudom

Production : Applause Pictures
Distribution : EuropaCorp Distribution


12 septembre 2003



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