Décidément, Miyo va voir sa nature très sociable revenir au grand galop. Car Miyo a une énorme qualité, qui est aussi un défaut : elle ne peut s’empêcher de s’occuper de ce qui ne la regarde pas pour aider ses amis. Et elle va commencer par sa voisine de classe, Natsumi. La jeune fille est complexée par sa grande taille et Miyo va se confier la mission de la rendre plus sûre d’elle et plus féminine. Seconde mission : s’attaquer au cas Lisa. Si la jeune fille se fait passer pour la petite amie de Shiro, ses réactions de jalousie par rapport à Eiji laissent penser à un cas plus complexe. Et il reste Shiro, ce garçon qui lui rappelle temps un petit voisin qui l’avait bercé de ses chansons pendant son enfance. Son premier amour ? Peut-être. Et si le destin les avait de nouveau réunis ? Mais elle ne peut tirer un trait sur celui qu’elle a laissé en France, Nicolas...

Tous les ans, les éditions Fleurus éditent “Le Dico des Filles”, regroupant toutes les tendances de l’année en cours. Et pour 2010, “Miyo” a été classée comme le manga du “Dico des Filles”. Un duo d’éditeur, Fleurus et Kana, pour un manga sur une jeune femme se retrouvant de deux cultures. Si elle est née au Japon, elle a passé plus de la moitié de sa vie en France. “Miyo” est à la fois une réflexion sur le retour aux sources, mais aussi sur la force des racines. Irai-je jusqu’à dire que ce manga est un brin patriotique nippon ? Non, n’exagérons pas. Toutefois, on pourrait par contre y voir cette obsession japonaise sur la destinée.
Miyo et Shiro étaient-ils destinés à être amoureux ? Est-il impossible d’échapper à son destin ? Voila une véritable question qui ressort aussi de ce manga. Nami Akimoto crée un triangle amoureux qui démontre aussi la triste réalité du dicton : loin des yeux, loin du coeur. Car Shiro et Miyo ont, en fait, tout leur temps pour réapprendre à se connaitre et le pauvre Nicolas a, par contre, le mauvais role, celui de l’amoureux laissé au loin. Alors destinée ou plutôt une héroïne trop jeune pour vraiment savoir lire dans les coeurs ? Je n’irai pas jusqu’à dire que ses humeurs varient avec le sens du vent, mais si ce shojo parlera très certainement aux adolescentes, il ne va pas rassurer les adolescents.
Graphiquement, ce manga est sans surprise pour les habitués des shojos. L’effort est mis sur les personnages et les décors deviennent vite anecdotiques. Les dessins ont aussi les défauts de ce style : des personnages avec des traits proches, des physiques longilignes et assez statiques.
Bon, optons pour le retour au source, pour la force des racines et du premier amour sur des liens plus fragiles et sur les amours d’adolescents plus éphémères. Mine de rien, un manga qui risque d’en faire cogiter plus d’un.
Miyo
Auteur : Nami Akimoto
Traducteur : Masami Otsu
Éditeur français : Kana et Fleurus
Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
Nombre de pages : 192
Date de parution : 3 septembre 2010
Prix : 7.95 €
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