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Caulfield
Harald Rosenlow Eeg
Thierry Magnier, Grands Formats, traduit du norvégien (Norvège), thriller dépressif, 304 pages, octobre 2009, 17€

Pour Klaus, c’est le temps des changements.
Sa mère trouve un nouveau travail de CPE dans un lycée d’Oslo. Déménagement, nouvelle classe, nouvelles têtes. Et aussi nouveau copain pour sa mère : le prof de Klaus. Mais cet homme cache quelque chose.
Les autres lycéens aussi ont leurs secrets.
Et qui est ce Caulfield qui en fait trembler plus d’un ? Klaus va se plonger dans la recherche de la vérité à ses risques et périls…



La littérature jeunesse ne doit pas attenter à la moralité des jeunes lecteurs. Et leur moral alors ?

On savait les pays nordiques plutôt sombres et froids. Leur cinématographie nous a donné quelques perles de mise à l’épreuve des nerfs et de malsain. Pas pour les jeunes évidemment. Mais leur littérature poursuit le combat, y compris pour la jeunesse cette fois.

Ce roman norvégien est un pavé dans la mare de la bonne conscience. Dès les premières pages, le malaise est palpable pour Klaus et le lecteur. Tout est gris, poisseux, triste et sans issue. Klaus va tenter de sortir du marasme général en enquêtant sur la mort d’un des lycéens qui avait déjà donné une image de lui-même plutôt catastrophique. Et plus Klaus avance, plus il déterre l’horreur des gens. Personne n’est innocent, tout le monde transpire le mal, personne n’est honnête, le diable vit ici.

On a beau tourner les pages à la recherche d’un nouveau souffle, d’un air moins vicié, l’infamie s’abat inexorablement sur tout le monde. A-t-on une chance d’en réchapper ? Pas ici en tout cas.

Pesant est le mot qui convient le mieux à la lecture de ce roman. Pas dans le sens d’une mauvaise écriture insupportable, au contraire, mais dans celui d’une atmosphère étouffante qui vous colle à la peau après avoir refermé l’ouvrage.
L’auteur met tout le malaise possible au sein de son histoire. Chaque pas est une avancée vers l’enfer. Et même si la révélation sur Caulfield est un peu tirée par les cheveux et pencherait vers l’irréaliste, le final vous assène le coup de grâce.

Une bonne promenade au bon air est conseillée après fermeture du bouquin.
Un roman réservé aux grands ados qui n’ont pas le cœur fragile ni le moral dans les chaussettes.

Décidément, ces gens du nord...


Titre : Caulfield (Alt annet enn pensum, 2007)
Auteur : Harlad Rosenlow Eeg
Traduction du norvégien (Norvège) : Jean-Baptiste Coursaud
Couverture : Thomas Gabison
Éditeur : Thierry Magnier
Collection : Grands Formats
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 304
Format (en cm) : 14 x 22 x 1,90
Dépôt légal : octobre 2009
ISBN : 978-2844207715
Prix : 17 €



Michael Espinosa
13 octobre 2010


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