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Le cyberespace de l'imaginaire




Strange days
Film américain de Kathryn Bigelow (1995)
7 février 1996

****



Genre : anticipation cyber-punk
Durée : 2h20

Avec Ralph Fiennes (Lenny Nero), Angela Bassett (Lornette « Mace » Mason), Juliette Lewis (Faith Justin), Tom Sizemore (Max Peltier), Michael Wincott (Philo Gant), Vincent D’Onofrio (Burton Steckler), Glenn Plummer (Jeriko One), Brigitte Bako (Iris), Richard Edson (Tick), William Fichtner (Dwayne Engelman), Josef Sommer (Palmer Strickland), Joe Urla (Keith), Nicky Katt (Joey Corto), Michael Jace (Wade Beemer)
Louise LeCavalier .(Cindy « Vita » Minh), David Carrera (Duncan), Jim Ishida (Mr. Fumitsu)

30 décembre 1999, Los Angeles.
A l’approche de la date fatidique de l’an 2000, les fondements de la société ont complètement explosé. Prostitution, violences, délinquance arpentent dorénavant les rues de la Cité des Anges sous l’œil protecteur d’une police sur le pied de guerre.
Pour pallier aux besoins de sensation forte d’une population frustrée, un nouveau business a vu le jour : le télétrip.
Cette technologie, dérobée au FBI, permet au porteur d’un casque ultra-léger et facilement dissimulable, le Squid, d’enregistrer ses sensations au niveau du cortex et de les restituer sur un disque, réalisant ainsi des instantanés de vie réelle facilement partageable et surtout revendable. Mais de la descente d’une piste noire à Aspen aux cambriolages à main armée, il n’y a qu’un pas que les trafiquants n’hésitent pas à franchir.
Lenny Nero (Ralph Fiennes), un ancien flic, s’est reconverti dans le trafic de ces « Squid-disk ». Bien qu’ayant décidé, pour d’évidentes raisons d’éthique, d’éviter les clips de « snuff-movie », ce dernier commence à recevoir des enregistrements anonymes, sur lesquels sont imprimés les moments de folie d’un meurtrier d’une perversion extrême. C’est alors qu’il découvre un autre enregistrement que lui a laissé Iris, une prostitué de sa connaissance, avant d’être assassinée par le tueur fou. Cet enregistrement s’avère être une vraie bombe politique. En effet, la jeune femme a réalisé un Squid-enregistement du meurtre de Jeriko One, rapper et leader de la communauté noire, exécuté par des membres de la police de L.A.
Horrifié, Lenny Nero fait appel à son amie Lornette « Mace » Mason (Angela Bassett), une escorte-girl de choc, pour tenter de tirer tout cela au clair, comprendre si l’assassinat de Jeriko One est en relation avec les meurtres du tueur psychopathe et pourquoi ce dernier s’acharne à lui faire parvenir les squid-disks de ses agissements.

Pour son retour au cinéma, après le vampirisme moderne de « Aux frontières de l’aube » et le thriller psychopathe, « Blue Steel », Kathryn Bigelow nous assène un film percutant, qui à partir d’une trame cyber-punk nous embarque dans un thriller haletant, aux ambiances de jungle urbaine, dans lequel rythme, technologie, Rock n’Roll et perversions se mêlent dans un paroxysme qui ne prendra fin qu’au douzième coup de minuit, le passage à l’an 2000.
Si « Strange Days » est le film le plus abouti de la belle réalisatrice californienne, c’est avant tout un travail en collaboration avec son ex-mari, James Cameron, qui officie à l’écriture, au montage et à la production (Rien que ça, comme quoi les divorces peuvent parfois bien se passer).
Pas de temps mort, ni d’introduction explicative, « Strange Days » nous happe immédiatement dans l’action et nous délivre les données de l’histoire par l’intermédiaire des réactions et déboires des différents protagonistes.
En plus de l’expérience de James Cameron, la réalisatrice bénéficie d’une distribution de très haute volée. En effet, on retrouve à l’affiche, outre Ralph Fiennes et Angela Bassett, des pointures comme Tom Sizemore, Michael Wincott, Vincent D’Onofrio ou encore Juliette Lewis qui se verra même offrir le luxe de réaliser un de ses fantasmes, chanter en direct et en public sur une scène rock.
Ajoutons à cela les éclairages, les décors, l’atmosphère urbaine de la Cité des Anges perdus qui sont une totale réussite.
Assurément, Kathryn Bigelow confirme son appartenance aux surdoués du cinéma d’action et signe avec « Strange Days » l’une des meilleures réalisations mettant en scène le passage à l’an 2000.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Strange Days

Réalisation : Kathryn Bigelow
Scénario : James Cameron & Jay Cocks
Producteurs : James Cameron, Steven-Charles Jaffe
Producteurs exécutifs : Lawrence Kasanoff, Rae Sanchini
Coproducteur : Ira Shuman
Musique originale : Peter Gabriel, Graeme Revell
Photographie : Matthew F. Leonetti
Montage : James Cameron, Howard E. Smith
Casting : Richard Pagano
Décors : Lilly Kilvert
Direction artistique : John Warnke
Décorateur de plateau : Kara Lindstrom
Création des costumes : Ellen Mirojnick

Production : Lightstorm Entertainment
Distribution : 20th Century Fox Film Corporation, Fox Video (video)
Effets spéciaux : Banned from the Ranch Entertainment (BFTRE), Digital Domain, Fantasy II Film Effects, Light Matters, Inc., Pacific Titles & Optical, The Computer Film Company, Video Image


Bruno Paul
10 avril 2000



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