Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Meute (La)
Film franco-belge de Franck Richard (2010)
29 septembre 2010

**,7



Sélection officielle Festival de Cannes 2010

Genre : Fantastique
Durée : 1h25

Avec Yolande Moreau (La Spack), Emilie Dequenne (Charlotte), Benjamin Biolay (Max), Philippe Nahon (Chinaski), Matthias Schoenaerts (complet-veston), Jan Fonteyn (Tofu), Geoges Lini, Philippe Resimont et Brice Fournier (les bikers), Nicola Leroy (Pioche), Mathieu Bouteligier, François Doms et Benoit Bivien (les goules), Eric Godon (Jean-Jean), Boris Van Wabeke (l’enfant), ….

Charlotte trace la route au volant de son break sans objectif précis. Sinon d’aller au bout de la pile de CD étalée sur la plage avant de sa voiture. C’est d’ailleurs ce qu’elle répond à Max, l’homme qu’elle vient de prendre en stop pour décourager les 3 bikers qui la suivent depuis quelques kilomètres. Mais lorsque Max disparait mystérieusement dans les toilettes d’un routier déguisé en Saloon, la jeune femme décide de changer ses plans. Elle revient à la nuit tombée dans le bar de la Spack, une femme singulière au franc parlé. Charlotte ignore qu’elle est tombée dans un traquenard. La Spack est en effet en charge d’une drôle de meute dont Charlotte constitue le prochain menu.

Contrairement à ce que l’on peut lire ici où là, « La Meute » n’est en rien un film de torture, ou un sous « Calvaire » qui tournerait le genre en dérision. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que Cannes est le festival de tous les excès et de tous les paradoxes. Et comme souvent, lorsqu’un film de genre français fait partie de sa sélection officielle, ça agace la critique bien pensante. Surtout quand celui-ci est doté d’un casting dit « bankable ». Marina de Van a connu les même déboires l’an passé avec « Ne te retourne pas ». Certes, les deux films ne boxent pas dans la même catégorie. Alors que le fantastique de Marina de Van s’inscrit dans le drame introspectif, le premier long-métrage de Franck Richard est une comédie décalée couplée d’un film de monstres, où les influences de la BD et du Rock’n Roll sont omniprésentes (le storyboard a été réalisé en collaboration avec Tanxxx et la BO est signée par Chris « Unsane » Spencer et Ari Benjamin « Einstürzende Neubauten » Meyers).

Originaire de Lorraine, Franck Richard voulait témoigner de la désertification de sa région et du drame lié aux fermetures en série des mines de charbon. C’est ainsi qu’il a choisit de débuter son film à la façon d’un road-movie, un road-movie à la française, avec la gouaille qui va avec. Quant aux monstres, il en a fait des sortes de Golems. A la différence qu’ils ne sont ici pas en argile (comme dans la tradition juive) mais fait de la terre, celle des terrils, et qu’ils sont assoiffés de sang.

La première heure est d’ailleurs assez réjouissante. Et même si la séquence avec les bikers, dans le saloon de la Spack est un peu forcée, l’intervention ce celle-ci, menaçant fusil à la main de repeindre les murs de son bar au jus de couille est en revanche truculente. Le personnage de l’ex-flic, interprété par Philippe Nahon, est également assez savoureux. La façon dont il a de parler à son solex sans moteur comme s’il s’adressait à un cheval « Oh là, tout doux », renvoi au panneau Texas de la clôture défoncée de lieux et devrait vous dérider les zygomatiques. Puis soudain le film bascule dans l’horreur avec la scène du charriot de la Spack, puis la capture de Charlotte. Une horreur retenue, le film de Franck Richard ne faisant ni dan le gore, ni comme je le disais précédemment, dans le film de torture. A l’exception d’une scène, celle de la machine à gaver, probablement retenue par la commission de censure pour interdire, d’une façon assez incompréhensible, « La Meute » aux moins de 16 ans. Surtout qu’avec l’apparition des 4 golems de la meute, le film et sa photographie glissent résolument vers le fantastique.

En revanche, après une introduction très graphique (ils sont assez bluffant ces goules entre ombre et lumière), le scénario de Franck Richard s’égare en lieux communs (comme les retrouvailles avec les fameux bikers). On a, du coup, l’impression qu’une fois ses monstres à l’écran, Franck Richard ne sait pas trop quoi en faire, sinon les utiliser dans un final hommage au cinéma de John Carpenter. Si on comprend aisément le clin d’oeil du fanboy au maître, cette nouvelle rupture de rythme et d’ambiance fait perdre au spectateur les repères qu’il avait acquis pendant l’heure passée. Une maladresse qui démobilise l’attention et la tension et souligne les maladresses d’un scénario inabouti.



FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Franck Richard
Scénario : Frank Richard
Storyboard : Franck Richard & TANXXX

Producteurs : Vérane Frédiani et Franck Ribière
Coproducteur : Christophe Louis

Musique originale : Chris Spencer et Ari Benjamin Meyers

Image : Laurent Bares
Décors : Eugenie Collet Florence Vercheval
Costumes : Catherine Marchand
Maquillage : Olivier Alfonso
Coiffure : Nathalie Van Hen
Montage : Olivier Cajan
CastingBelgique : Patrick Hella Gerda Diddens
Son : Marc Engels

Production : La Fabrique 2, Be-Fils
Distribution : La Fabrique 2

Relation presse : Laura Guadain, Emilie Maison et Bénédicte Dubois pour 213Communication

LIEN(S) YOZONE

=> L’interview exclusive de Franck Richard
=> Le film annonce

INTERNET

Le site de la Fabrique 2 : http://www.lafabriquedefilms.fr/



Bruno Paul
28 septembre 2010



JPEG - 42.9 ko



JPEG - 7.3 ko



JPEG - 8.2 ko



JPEG - 9 ko



JPEG - 10.5 ko



JPEG - 6.4 ko



Chargement...
WebAnalytics