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Starlancer
Simulation de combat spatial
Microsoft / Digital Anvil, 2000

Retrogaming : retour sur un simulateur de combat spatial du début de millénaire.



L’histoire


2160. Le système solaire est en guerre. La Coalition Sino-russe (totalitaire) a repoussé l’Alliance Europe-USA-Japon (démocratiques) aux alentours des colonies de Jupiter. La contre-attaque s’organise suite aux attaques surprises de la Coalition bien décidée à rayer les forces de l’Alliance de l’espace connu.
En tant que volontaire, vous intégrez le 45e escadron de chasseurs, basé sur l’ANS Reliant. Il va falloir faire très vite vos preuves pour ne pas finir en débris spatiaux.

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L’ANS {Reliant}, votre vaisseau-mère


Après quelques missions, votre escadron fait une sale découverte : la Coalition a mis au point le voyage spatio-temporel, qui lui permet des embuscades redoutables, ses chasseurs surgissant là où on ne les attend pas, décimant les transporteurs de l’Alliance. L’ennemi met également au point un super-croiseur ainsi qu’un canon ionique, qu’il vous faudra mettre hors d’usage.
Heureusement, vous ne serez pas seul. Des vétérans vous prêteront main-forte. Quitte à devoir leur rendre la pareille plus tard.
Mission après mission, vous gravissez les échelons, jusqu’à devenir un as, avec un tableau de chasse à trois chiffres. Mais pourrez-vous changer le cours de la guerre ?

Rien de bien neuf, certes, voire parfois à la limite du caricatural (avec les méchants Russes), mais c’est dans le détail que le jeu fait toute la différence.

Le jeu

« Starlancer » est un jeu signé Chris Roberts, le créateur de la saga « Wing Commander ». Aussi retrouvera-ton facilement ses marques, notamment au niveau des commandes, des communications en vol, etc.
Contrairement à la saga « Elite », dont « Freelancer » est le dernier représentant en date, ici pas de “liberté d’action” avec tout l’univers pour vadrouiller à votre guise, mais un scénario solide à défaut de complexe, et de nombreux rebondissements.
En dépit de ce qu’on pourrait penser d’un simulateur de combat spatial, « Starlancer » ne sombre pas dans la routine du “je tire sur tout ce qui bouge à chaque point de nav.” Chaque mission débute par un briefing précis, qui vous indique précisément le rôle de votre escadron : escorte, patrouille, attaque, diversion.
Et là où ça devient beau, c’est que comme dans la réalité, tout ne se passe pas comme prévu.
Après que vous avez soigneusement choisi votre vaisseau et vos missiles, à peine calé dans votre siège, on vous informe d’un changement de situation. Va falloir faire avec, et plus que de votre mieux, si vous ne voulez pas vous faire botter les fesses en rentrant.

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On a bien écouté les consignes ?


Une patrouille de routine qui rencontre un croiseur ; une mission d’escorte discrète qui vous oppose aux redoutables Basilicks de la Garde Noire ; quand ce n’est pas le Reliant qui est menacé par des bombardiers et leur technologie de camouflage...
Au total, 24 missions qui feront la part belle à l’improvisation et l’adaptabilité. Si les dernières sont particulièrement ardues, les premières vous plongent directement dans le feu de l’action (on peut compter plus de 30 victoires à la fin de la 2e mission).
Un maître mot : suivez les consignes ! En effet, vous n’êtes pas chef d’escadron, et la survie des autres, et la réussite de la mission, dépend de la discipline de chacun.
Si l’IA ne fait pas toujours des merveilles, les scripts vous sanctionneront souvent si vous ne respectez pas les ordres : la mission peut être annulée pour une raison scénaristique : votre cible prioritaire s’est échappée, le vaisseau à défendre a été détruit... Aussi écoutez bien ce qu’on vous dit !
Parfois on se joue de vous : une cible s’avère immortelle, et fuit avant d’encaisser plus de dégâts. Dans ce cas-là, vous pouvez vous attendre à une surprise dans la zone suivante... Même chose pour les alliés à défendre : certains y passeront, aussi efficace que vous soyez...

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Au coeur de l’action !

Technique


Il va sans dire qu’un bon joystick, 8 boutons, éventuellement retour de force, est de rigueur. On pourra paramétrer les commandes à sa convenance.
Signalons au niveau des options que le jeu, par défaut en 640x480, peut monter à une résolution plus fine de 1024x768. L’optimisation graphique est assurée par du Direct3D, et l’accélération des cartes graphiques actuelles peut s’avérer décevante... Enfin, LE bug majeur du jeu : n’activez pas le son 3D ou le jeu plantera. Aucun patch ne le corrige, il faut aller tripatouiller manuellement dans les fichiers son de DirectX.
Le site Microsoft consacré au jeu ne vous apprendra rien, et comme dit au-dessus, aucun patch n’est jamais sorti.

Bons et mauvais points


« Starlancer » conserve l’immersion si présente dans les « Wing Commander », mais très allégée. Plus de vidéos avec acteurs, vous évoluez à l’intérieur du croiseur dans une vue subjective précalculée. De votre couchette où vous pouvez accéder au simulateur, à l’ordi de bord (avec les infos, les comptes-rendus de mission, votre tableau de chasse), vous vous rendez à la salle de briefing par un couloir, dans lequel vous croiserez des gens, en observerez d’autres en train de bosser à des réparations, on vous saluera (ou pas)... tout dépend de vos résultats en vol ! Si vous gagnez vite du galon, on s’écartera pour vous laisser passer ; si vous laissez le croiseur se faire pilonner de torpilles, les techniciens de maintenance seront nombreux à faire des étincelles...

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L’interface de préparation du chasseur


Installé dans la salle de briefing, vous suivrez celui-ci, en vidéo stratégique, avant de choisir votre chasseur. Différents vaisseaux sont disponibles, et d’autres se débloquent avec votre montée en grade (directement liée à votre tableau de chasse, oui, je sais, c’est cruel). Vous choisissez surtout vos missiles : torpille lourde, pod de roquettes, onde de choc, tête chercheuse... ou un réservoir de carburant supplémentaire pour le booster (très pratique lorsque la vitesse est primordiale, et la mission longue). Même chose, d’autres missiles seront disponibles, après certaines missions.

Un gadget très pratique équipe certains vaisseaux : le tir aveugle, qui se charge de corriger la visée et touche assurément la cible (faut quand même viser dans la bonne direction, rassurez-vous), très pratique notamment contre les torpilles. Au détriment de la puissance, cela va de soi.
La quasi-totalité des vaisseaux sont bons, on ne regrettera que de ne pouvoir les essayer dans le simulateur, celui-ci étant désespérément bloqué sur le Grendel, l’un des quatre chasseurs de base (et le plus puissant). Les adeptes du tir aveugle adopteront la lignée Predator (dispo dès le départ) - Coyote - Patriot, les autres se délecteront des forteresses volantes comme le Tempest ou le Wolverine qui combinent puissance de feu, missiles en nombre, vitesse et maniabilité. En attendant l’ultime Phoenix, dévastateur au corps-à-corps...

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Le Predator, un excellent chasseur léger


Avec un peu de pratique, et en mode facile, on peut venir à bout des 20 premières missions avec les vaisseaux de base. Pas forcément avec tous les honneurs, mais on peut... Mais attention, certains de vos échecs ont des répercutions : le croiseur sera moins résistant à la prochaine attaque, un fuyard peut revenir avec des renforts...

Pour espérer rafler les médailles, il convient néanmoins de faire des ravages choque fois que possible pour accéder à des vaisseaux plus puissants et mieux équipés qui vous permettront de faire encore plus de ravages, etc. Prendre un grade et débloquer un vaisseau peut changer la donne de la mission suivante ! la 14e mission, consistant à détruire une porte spatio-temporelle, est “presque” facile avec un Wolverine... si vous êtes lieutenant-colonel, avec 200 victoires contre l’ennemi ! Sinon, un Tempest fera l’affaire, ce ne sera qu’un peu plus très difficile...
On aborde, à titre indicatif, la dernière mission avec plus ou moins 400 victoires... Mission très, très difficile, pleine de rebondissements, très longue, et après laquelle on ne peut pas sauvegarder pour dire “je l’ai fait !

Au rang des quelques regrets, ajoutons à la fin qui présageait une suite : l’absence d’une campagne dans l’autre camp, ou du moins la possibilité d’utiliser les vaisseaux de la Coalition, et quelques petits bugs qui font planter le jeu inopinément (comme tirer 2 Raptor d’affilée). La faiblesse de l’IA et les scripts permettent de s’en tirer souvent plutôt bien, en anticipant l’arrivée de certains ennemis, et compensent la grande difficulté des missions de protection, durant lesquelles vos alliés ne brillent guère. Eh oui, on est jamais mieux servi que par soi-même.

Conclusion


« Starlancer » demeure un de mes simulateurs préférés. Les nombreuses interventions des personnages, les retournements de situations en font presque un “film” de guerre dans l’espace, et on s’attachera à certains personnages, notamment Klaus Steiner, le redoutable (et increvable) chef de l’escadron allemand des Vampires. Votre copilote, Moose, est aussi très sympa, mi-tuteur, mi-camarade de promo.
La construction des missions, sans linéarité, et les nombreux imprévus cassent la routine symptomatique inhérente à ce genre de jeu vidéo.

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De retour au vaisseau-mère


Si vous avez aimé « Wing Commander Prophecy » ou les excellents « Freespace » 1 et 2, « Starlancer » devrait vous satisfaire amplement.

Derniers points : le développeur, Digital Anvil, a été phagocyté par Microsoft. Aucune mise à jour, patch ou quoi que ce soit en vue. Si le support technique semble avoir fini aux oubliettes, le titre est encore vaguement commercialisé, mais vous le trouverez assez facilement en occasion.
Il y a un mode multijoueur, jamais expérimenté.
J’y rejoue assez régulièrement, aussi si vous avez un souci, si vous coincez quelque part, demandez, j’ai des notes... Mais non, c’est pas de la triche...


Titre : Starlancer
Développeur : Digital Anvil
Éditeur : Microsoft
Date de sortie : 2000
Configuration requise : Windows 95, Pentium 266, 16 Mo de Ram, 400 Mo sur le disque dur, carte graphique type 3Dfx , carte son, joystick.
Testé sur : Windows 98, Pentium 400, 196 Mo de Ram, carte graphique ATIRage128 (32 Mo) en mode Direct3D / Windows XP SP2, Celeron 2.4GHz, mode rendu logiciel avec la puce graphique intégrée. Joystick Sidewinder.


Nicolas Soffray
8 novembre 2010



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