Bon, jouer les médiateurs entre deux groupes de garnements, ce n’est pas vraiment le plus efficace pour changer le monde. Et alors que Nana prend conscience de son impuissance devant un nouvel assaut des soldats de Xyece, il va faire une rencontre qui va révolutionner sa vie. Celle de trois membres du groupe d’activistes Tripeace. Tout comme lui, ils veulent éradiquer la guerre mais en respectant trois règles, les trois lois de la médiation : l’amour, la paix et la violence. Si les deux premières vont de soi, Nana est assez étonné de voir que ce groupe n’hésite pas à massacrer ceux qui entravent le chemin de la paix. Toutefois, notre héros va devoir faire ses preuves pour pouvoir intégrer le Tripeace. Et si Bélial, une brute épaisse, est prêt à l’accepter dans son groupe, la jeune Shiro s’y oppose catégoriquement, le trouvant trop faible. Soit, Nana va chercher ses propres lois... C’est pas gagné !

Peut-on imposer la paix en utilisant tous les moyens, même la violence pure et dure ? Une question qui ravirait nos professeurs de philosophie. Heureusement, Tomoyuki Maru va développer sa thèse avec énormement de légèreté. Son héros, ou plutôt pour l’instant son anti-héros, a vraiment tout du looser, mais on sent derrière qu’il cache un grand secret. Certaines planches servant d’introduction de chapitre laissent même penser que Nana pourrait être tout ce qu’il déteste le plus : un militaire. Fausse piste ? Le futur nous le dira. Pour le moment, le mangaka pose ses personnages et nous présente cette étrange organisation, la Tripeace, qui n’hésite pas à user de la force pour imposer la paix. Contradiction par excellence. Et c’est bien là toute l’ambiguité que va tenter de comprendre Nana. Un objectif des plus simples, un certain manichéisme patent. “Tripeace” a l’apparence d’un shonen des plus basiques qui joue plus sur son humour et les quiproquos occasionnés par son héros.

Graphiquement, nous sommes dans du grand classique. Pas aussi déjanté que les dessins d’un “Soul Eater”, on reste, toutefois, dans la même école de dessin, avec des traits de personnages très simplifiés, mais avec chacun possédant assez de repères graphiques (chevelure, tenue...). Les décors et arrières plans sont minimalistes mais travaillés avec soins. Les combats, même s’ils sont bien rendus, sont encore assez classiques et on attend de voir comment le mangaka compte les gérer.

Encore une production Square Enix, qui pour le moment, nous laisse un peu sur notre fin, posant toutefois de bonnes bases mais qui méritent d’être plus développées. A voir si la série tiendra la distance.

Tripeace (T1 et 2)
 Auteur : Tomoyuki Maru
 Traducteur : Tony Sanchez
 Éditeur français : Ki-oon
 Format : 11,5 x 17,5 cm noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination : 208 (T1) et 192 (T2) pages
 Date de parution : 26 aout 2010
 Numéro ISBN : 2-35592-186-5 ; 2-35592-187-2
 Prix : 6,50 €

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