Après le meurtre de ses parents, Ciel est devenu l’héritier d’une véritable fortune. Mais sous la couverture du directeur de la célèbre fabrique de jouets Phantom, le jeune homme est aussi un défenseur de la Reine, un agent secret travaillant dans l’ombre, membre de l’organisation Les Chiens de garde de la Reine. Cette occupation est loin d’être de tout repos. Mais Ciel sait qu’il peut compter sur son cher Sebastian et le mafioso Azzuro Venere va comprendre que le contrat liant Ciel à Sebastian dépasse les règles humaines. De toute façon, le majordome n’est pas humain alors pourquoi les respecter ? Mais cette fois, l’affaire dont l’héritier des Phantomhive est chargé est bien plus complexe que poursuivre de petits malfrats. Il s’agit d’un tueur en série, s’acharnant sur les prostitués de Whitechapel, un assassin surnommé par la police Jack l’Eventreur. Pour Ciel, il ne peut s’agir que d’une personne ayant des connaissances de médecine. Un piètre indice. Ciel va devoir faire jouer ses relations des ténèbres et devoir subir une épreuve surhumaine : être déguisé en fillette.

“Black Butler”, sous une apparence de manga gentillet, cache une bien sombre histoire. Nous voici plonger dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle. Le manga va nous introduire en douceur dans les affaires de la famille Phantomhive, en nous présentant ce majordome exceptionnel qu’est Sebastian et son maître au bandeau sur l’oeil, Ciel. Yana Toboso va jouer un petit peu avec nos nerfs en commencant par de petites histoires humorisitiques qui vont planter le décor de sa série... jusqu’à la moitié du premier tome où le mangaka va réellement entrer dans le vif du sujet. Car Sebastian n’est pas un domestique hors du commun mais tout simplement un démon, et Ciel n’est pas un gentil gamin mais un agent secret de sa majesté. Loin d’être un James Bond, il est plus proche de Faust.
Et voici que le vernis appliqué au début du manga explose purement et simplement. Dorénavant, nous allons suivre les aventures ésotériques de Ciel et son diable de majordome Sebastian. Si l’humour est toujours présent, l’horreur commence aussi à faire tranquillement son apparition avec l’affaire de Jack l’Eventreur. La tentation de s’inspirer d’un des pères des serial killers était trop tentante, mais Yana Toboso va simplement utiliser les faits historiques pour inventer son propre assassin (mais je vous laisse découvrir son identité). On sent bien que finalement, “Black Butler” va nous emmener dans les recoins les plus obscurs de l’Angleterre victorienne. Un mélange explosif qui prend parfaitement.
Un mélange qui est bien soutenu par un dessin très classique mais aussi soigné. Que ce soient les costumes, les décors, on sent que Yana Toboso s’est renseigné sur cette époque. Le personnage ambigu de Sebastian est parfaitement rendu avec ses tenues impeccables, diablement bien habillé. Ciel est certainement d’une grande originalité, avec des tenues quelques peu décalées et ce bandeau cachant le sceau de son pacte démoniaque.
“Black Butler” est une série déroutante et passionnante, mais loin d’être tout public d’où sa présence dans la collection Dark de Kana. Une série à suivre impérativement.
Black Butler (T1 et 2)
Auteur : Yana Toboso
Traducteur : Pascal Simon
Éditeur français : Kana
Collection : Dark
Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 194 pages
Date de parution : 6 novembre 2009 et 19 mars 2010
Prix : 6,50 €
Numéro ISBN : 2-5050-0765-4 ; 2-5050-0829-3
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