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Simbad, la légende des sept mers
Film américain de Patrick Gilmore, Tim Johnson (2003)
Sortie nationale le 9 juillet 2003


Genre : animation fantastique
Durée : 1h30

Avec les voix de Brad Pitt (Sinbad), Catherine Zeta-Jones (Marina), Michelle Pfeiffer (Eris), Joseph Fiennes (Proteus), Dennis Haysbert (Kale), Timothy West (Dymas), Adriano Giannini (Rat), Raman Hui (Jin), Jim Cummings (Luca), Andrew Birch (Grum et Chum)

Avec son équipage de pirates, le marin Sinbad prend à l’abordage le navire de son ancien ami le Prince Proteus, qui convoie jusqu’à Syracuse le “Livre de la Paix”. Le combat est interrompu par un monstre marin envoyé par Eris, la déesse de la discorde. Le monstre est vaincu, mais Sinbad, emporté avec lui, est confronté à la déesse qui lui propose moult richesses si en échange il dérobe le livre. Le “bad boy” de la Méditerranée accepte. Mais à Syracuse, la déesse prend l’apparence de Sinbad et commet elle-même le larcin. Accusé à tort, le pirate a dix jours pour le récupérer. Et si jamais il ne revient pas, c’est Proteus, retenu en otage, sera exécuté. Sinbad prend la mer avec la ferme intention de partir se la couler douce dans les îles Fidji, mais Marina, la fiancée de Proteus, a embarqué en cachette et va obliger le marin à tenir sa promesse. Les multiples périples qui l’attendent ne sont rien comparées à la vie dure que Marina entend lui mener.

Cette nouvelle production des studios Dreamworks se démarque des récents films d’animation à l’humour débridé (Shrek, L’Âge de glace...) pour creuser une veine plus classique déjà abordée par le passé avec Le Prince d’Egypte. Il en résulte de la part du principal concurrent de Disney un dessin animé hybride, sur le fond comme sur la forme, à mi-chemin entre du Dreamworks “pur”.... et du Disney.

L’intrigue est menée sur un rythme trépidant. On n’a guère le temps de s’ennuyer, et les touches d’humour sont bienvenues (humour qui se fait parfois anachronique, rappelant en cela un certain Aladin....). Un bon point, donc, si les personnages n’étaient aussi prévisibles : le bandit cupide au grand cœur, l’équipage dévoué à son capitaine, la femme de caractère, le patriarche dont la sagesse se mesure à la longueur et la blancheur de la barbe ; jusqu’à l’animal familier dont les facéties sont censées faire rire... Tout cela a déjà été vu, revu et re-revu.

Le scénario essaie bien d’introduire une certaine ambiguïté, d’une part dans le personnage de Sinbad (mais qui doutera, ne serait-ce qu’un quart de seconde, qu’à la fin le voyou choisira l’honnêteté et la droiture ?), et surtout dans les relations amoureuses. La princesse Marina, promise au Prince Proteus et aux responsabilités du pouvoir, choisira in fine Sinbad et l’aventure. Contre toute attente ? Pas vraiment, car ce retournement est annoncé dès le départ lorsque Proteus dit à Marina qu’elle devrait l’épouser par amour et non parce que d’autres en ont décidé ainsi. De fait, Marina “ suivra son cœur ” (si ce n’est pas une réplique disneyenne, ça). Bref, on fait semblant d’être subversif mais on recule au dernier moment, parce que bon, il ne faut pas non plus exagérer, hein ?

Quant au substrat mythologique, il mélange sans vergogne un personnage des Mille et une nuits, des éléments de la mythologie classique, notamment grecque, et quelques inventions. Le mélange ne serait pas choquant en soit s’il était fait avec respect, et s’il ne vidait pas totalement de leur substance les éléments en question, un peu comme, en son temps, Disney a puisé dans le corpus des contes de fées pour les reformater à sa propre sauce. Ici, Sinbad n’a du personnage du conte oriental que le nom, et le reste est à l’avenant. La démarche de Dreamworks est douteuse, pour ne pas dire malhonnête.

Graphiquement, on navigue là encore entre deux eaux. Dans l’ensemble, l’animation est superbe, pour ne pas dire époustouflante, tant dans les décors que dans les scènes d’action. Le domaine d’Eris, les transformations et déplacements de la déesse, sont particulièrement réussis, et l’on retiendra également le superbe travail numérique qui a été fait pour les sirènes. En revanche, le mélange d’animation classique et de 3D n’est pas toujours très heureux : certains scènes hybrides sont même visuellement choquantes. Et puis, il y a les personnages, leurs mimiques, qui semblent tout droit clonés... des Disney modernes : non seulement ils manquent de charme, mais, pire, on a l’impression de voir un élève particulièrement doué copier sur son voisin.

Il résulte de tout cela un dessin animé globalement de bonne facture, plus que regardable, mais dont on ressort avec dans la bouche un arrière goût de déception, tant il demeure en permanence le cul entre deux chaises.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Sinbad, legend of the seven seas

Réalisation : Patrick Gilmore, Tim Johnson
Scénario : Paul Logan

Producteurs : Jeffrey Katzenberg, Mireille Soria
Musique originale : Harry Gregson-Williams
Décors : Raymond Zibach
Montage : Tom Finan
Effets spéciaux : Doug Ikeler


Philippe Heurtel
10 juillet 2003



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