On ne change pas une équipe qui gagne, c’est bien connu. Monika Feth reprend les personnages et le traitement de « Le Cueilleur de Fraises » pour « Le Peintre des Visages ».
À nouveau, la couleur est annoncée dès le titre, c’est d’un peintre que viendront les ennuis. Là où elle se renouvelle, c’est justement avec cet artiste obsédé par la personne d’Ilka. Il la peint sous toutes ses formes, détournant ses traits pour qu’elle ne soit pas reconnue, il se déplace souvent dans la ville de Bröhl rien que pour l’apercevoir. D’où vient cette obsession ?
Ilka est une jeune fille torturée, vivant chez sa tante depuis la mort de ses parents. Du moins, c’est ce que ses amis croient, mais elle garde bien des secrets. Sa relation avec Mike n’est pas simple, les contacts plus intimes la terrorisent. Mike l’aime à la folie, alors il la prend avec des pincettes de peur de la perdre.
Comme Monika Feth suit les principaux protagonistes, on sait ce que le peintre projette, même si ses motivations ne sont dévoilées que petit à petit. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un assassinat, mais d’un enlèvement.
Le lecteur se retrouve en terrain connu : Imke Thalheim s’inquiète pour les filles, Bert Melzig mène l’enquête d’une façon particulièrement poussive, Jette se montre imprudente…
L’ensemble est très bien ficelé et prenant. Ceux qui ont aimé « Le Cueilleur de Fraises » ne pourront qu’être séduits par « Le Peintre des Visages », un redoutable thriller qui sait nous faire réagir.
On pouvait craindre une redite du précédent tome, mais Monika Feth parvient à suffisamment s’écarter au niveau de l’intrigue pour ne pas nous ennuyer. Quant à la façon de mener le récit, elle a bien raison de ne rien changer. Pas de suspense pour le coupable, elle le conserve pour les évènements à venir.
Par contre, on peut lui reprocher une fin bâclée, balancée en deux pages à peine. À croire qu’il manque un morceau ! C’est un peu dommage, surtout après la maîtrise démontrée auparavant.
Comme pour « Le Cueilleur de Fraises », la couverture minimaliste accroche d’emblée le regard, elle va droit au but et renforce le titre. De quoi aviver la curiosité sur cette série que l’on peut recommander aux jeunes lecteurs à partir de 13 – 14 ans.
Jette et Merle ont-elles dit leur dernier mot ? Eh non ! La sortie de « Le Voleur d’Éclats » est annoncée pour novembre 2010 chez Black Moon.
Jette va, semble-t-il, à nouveau se fourrer dans de beaux draps…
Alors patientons !
Titre : Le Peintre des Visages (Der Mädchenmaler, 2005)
Auteur : Monika Feth
Traduction de l’allemand : Sabine Wyckaert-Fetick
Couverture : Frédérique Deviller / photographie © Cristain Balgt
Éditeur : Hachette
Collection : Black Moon
Site Internet : Roman (site éditeur) ; lecture-academy - Le site des mordus de lecture
Pages : 456
Format (en cm) : 13,5 x 21,5
Dépôt légal : octobre 2009
ISBN : 978-201-201-828-0
Prix : 17 €