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Mercy Thompson (T4) : La Croix d’Ossements
Patricia Briggs
Bragelonne, Milady, roman, traduit de l’anglais (USA), fantasy urbaine - bit lit, 382 pages, mai 2010, 7€

Alors que Mercy Thompson se remet difficilement du profond traumatisme physique et psychique qu’elle a subi dans « Le Baiser du Fer », Marsilia, la Reine des vampires des Tri-Cities, lance une puissante malédiction contre notre garagiste changeuse coyote préférée.
Et ce n’est pas tout, il faut aussi que Mercy décide une bonne fois pour toutes de son futur amoureux, sauve son ami vampire Stefan atrocement torturé par Marsilia et parte à la chasse d’étranges fantômes dans une ville voisine. Comble du malheur pour Mercy, c’est aussi le lieu de résidence de l’énigmatique « monstre » qui terrifie même les êtres surnaturels...

« La Croix d’Ossements » renoue fort heureusement avec une bonne dose de suspense dans une intrigue enfin complexe où l’action ne manque pas.



La fantasy urbaine, sous-catégorie ’bit lit", héberge parfois quelques séries distrayantes qui n’ont d’autre objectif que de fournir des lectures délassantes, mais de bonne tenue.
Ainsi en est-il de Mercy Thompson de Patricia Briggs dont « La Croix d’Ossements », quatrième volume que nous venons de lire, est une bonne surprise.

Dès les cinquante premières pages, la romancière parvient à créer une intrigue solide, bien construite et plutôt complexe. Comme par hasard, la caste des vampires est une fois de plus au cœur du sujet et, à l’image du second volume (« Les Liens du Sang ») qui se focalisait également sur les êtres aux longues canines, il s’agit d’un roman bien plus sérieux que « Le Baiser du Fer » (T3) consacré aux fæs ou de « L’Appel de la Lune » (T1) qui plantait surtout l’univers de la série.

Nous retrouvons donc Mercy là où nous l’avions quittée dans le précédent volume, hébergée par l’Alpha du clan des loups-garous, même pas remise de ce qu’elle a dû endurer précédemment (et c’est le seul élément qui rend la lecture du « Le Baiser du Fer » d’un quelconque intérêt).
Vu son état d’extrême faiblesse, l’apparition imprévue de son copain vampire Stefan en piteux état est une mauvaise surprise. En effet, tout indique que le buveur de sang va devoir se nourrir d’urgence pour survivre, mais non. Il résiste à la tentation et ce sont d’autres donneurs volontaires (à poils longs et durs) qui vont l’aider à traverser cette mauvaise passe sans qu’il ait besoin de toucher à Mercy.
Dès lors, les problèmes vont quand même s’enchaîner pour Mercy. Un, elle découvre des graffitis sur les murs de son garage. Deux, une malédiction diligentée par Marsilia la cible clairement et indique aux amis des buveurs de sang que Mercy est devenue une proie non protégée. Trois, une amie de Mercy sollicite son aide dans une chasse aux fantômes plus compliquée que prévue. Quatre, en quittant les Tri-Cities, Mercy se retrouve sur le territoire d’un être surnaturel appelé “le monstre” qui ne tolère aucune intrusion dans sa ville. Cinq, la décision de Mercy de devenir la compagne officielle de l’Alpha des Tri-Cities (enfin !) en fait une membre à part entière de la meute et implique d’office ses nouveaux amis...
Rien que ça !

Truffé de rebondissements, « La Croix d’Ossements » répond à de nombreuses attentes en relançant la dynamique de la série. Patricia Briggs trouve également le temps d’y créer un méchant assez sordide et dangereux ainsi qu’un fæ fascinant en la personne de l’homme-chêne (ce qui lui permet d’écrire quelques très belles pages sur le sujet). Mixant intelligemment plusieurs éléments fantastiques de son monde, la romancière maîtrise son sujet et parvient même à lier l’ensemble des questions soulevées en une conclusion logique qui tient la route.

On pourrait reprocher au principe de l’intrigue de propulser Mercy de Charybde en Scylla, mais la justification apportée convainc car le but du jeu est de l’amener sur un territoire autre que celui de Marsilia (à l’abri de sa malédiction) et Mercy n’est pas du genre à aller se planquer à la campagne en attendant que ça se passe !

Sans viser la noirceur absolue (pas le but du jeu), ce roman rend l’entreprise plus qu’honnête dans sa conception. Ce n’est évidemment pas génial (faut pas pousser non plus), mais très digne dans ses objectifs.
Un jolie moment de lecture délassante, efficace et convaincant, franchement réussi.


Titre : La Croix d’Ossements (Bone Crossed, 2009)
Série : Mercy Thompson (T4)
Autres volumes : L’Appel de la Lune (T1) et Délices et Daubes 132, Les Liens du Sang (T2), Le Baiser du Fer (T3), La Croix d’Ossements (T4) Le Grimoire d’Argent (T5).
Auteur : Patricia Briggs
Traduction (de l’américain) : Lorène Lenoir
Couverture : Daniel Dos Santos (illustration)
Éditeur : Bragelonne
Collection : Milady
Site Internet : fiche série et romans, fiche auteur, page illustrateur, Milady (site collection), site auteur (en anglais)
Pages : 383
Format (en cm) : 17,7 x 11 x 2,6 (poche, broché)
Dépôt légal : mai 2010
EAN : 9 782811 203092
ISBN : 978-2-8112-0309-2
Prix : 7 €



À LIRE SUR LA YOZONE
Série Mercy Thompson
- L’Appel de la Lune (T1) : critique et Délices et Daubes n°132
- Les Liens du Sang (T2) : critique
- Le Baiser du Fer (T3) : critique
- La Croix d’Ossements (T4) : critique
- Le Grimoire d’Argent (T5) : critique


Stéphane Pons
10 septembre 2010


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