Il est là, à l’autre bout du stade, debout sur cet amas de gravats, défiant l’adversité. Il est là, paradant, fier de sa victoire sur le maire. Il est là, à sa merci et pourtant encore si loin. 30 pas, il faut qu’Ando soit à moins de trente pas d’Inukai pour pouvoir utiliser son pouvoir sur lui. Mais cette foule qui les sépare est si dense. Il doit impérativement franchir ce dernier obstacle. Et plus le temps de jouer au plus fin. Il doit utiliser son pouvoir et avancer... encore... toujours... Il doit vaincre Inukai avant que son corps lâche, ce corps qui se fatigue de devoir subir les contrecoups de ce maudit pouvoir. Mais si cela doit être l’ultime action d’Ando, alors soit, tant qu’il réussit à discréditer devant tous le leader des Grasshoppers.

Mais comme Megumi Osuga a bien tiré ses ficelles pour nous mener la gueule enfarinée dans ce piège génial qu’il nous tendait ! Oui, je me suis laissé berner par ce manipulateur de génie. Difficile de ne pas penser encore une fois à “Death Note” dans ce premier dénouement parfaitement mené par Osuga. Dans un style différent, où le fantastique est finalement plus présent que dans l’oeuvre du duo Tsugumi Ohba et Takeshi Obata. Et pourtant, c’est un suspense plus proche du thriller que du film d’horreur qu’a mis en scène Osuga. Le parcours d’Ando dans le stade pourra évoquer différents films pour le lecteur mais pour moi, l’intensité se rapproche de la scène finale d’un “Dead Zone” (c’est mon jour Stephen King cher lecteur).
Le 7 est numéro magique pour les Japonais comme pour beaucoup. Ce tome 7 est une réussite stupéfiante, qui hisse réellement “Le Prince des Ténèbres” parmi les mangas de haut niveau. Ce tome est aussi une transition car après avoir suivi Ando, nous allons découvrir de quoi est capable son petit frère, Junya, le roi du « pierre-papier-ciseaux ». Bien sûr, après l’intensité de la première partie, celle de la seconde baisse inévitablement. Mais il faut repositionner les personnages, donner au lecteur l’envie de continuer la lecture après tant de sensations. Et le tome 8 sera crucial pour voir si la série saura rebondir avec un scénario aussi passionnant.
Oui, “Le prince des Ténèbres” est une véritable réussite, un premier final d’anthologie qui risque par contre de mettre la barre très haute et la pression sur Osuga pour continuer à faire aussi bien.
Le Prince des Ténèbres (T7)
Auteur : Megumi Osuga
D’après l’œuvre de : Kotaro Isaka
Traducteur : Kayo Chassaigne-Nishino et Nathalie Bougon
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 19 aout 2010
Numéro IBSN : 2-35142-522-0
Prix : 6,50 €
A lire sur la Yozone :
Le Prince des Ténèbres (T1)
Le Prince des Ténèbres (T2)
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Le Prince des Ténèbres (T4)
Le Prince des Ténèbres (T5)
Le Prince des Ténèbres (T6)
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