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Bleu est une couleur chaude (Le)
Julie Maroh
Glenat

Clémentine vient de disparaître, emportée par une maladie. Dans sa dernière lettre, elle demande à Emma, l’amour de sa courte vie, de récupérer ses journaux intimes chez ses parents.
12 octobre 1994, pour ses 15 ans, Clémentine reçoit de sa grand-mère, un cahier où, à partir de cette date, elle consignera sa vie. En seconde littéraire, elle est une ado « classique ». Le 27 octobre, poussée par ses copines, elle a rendez-vous avec Thomas , un « Term, super-mignon ». En attendant, son regard croise celui d’une fille aux cheveux bleus qui lui sourit. Mais après une super journée passée en compagnie de Thomas, lorsqu’elle s’endort, ses rêves et ses plaisirs intimes sont faits de bleu.



Le lendemain, c’est la panique. Plein de questions se bousculent, le regard des autres, ce sentiment d’être hors norme. Un début de prise de conscience de son homosexualité. Honteuse et pour faire comme tout le monde, Clémentine sort avec Thomas. 1 mai 1995, leur relation est terminée, Clémentine se sentant incapable de rendre les sentiments qu’elle reçoit. Son amitié avec Valentin, un garçon gay, va lui permettre de retrouver la fille aux cheveux bleus, Emma.

Comme vous l’avez compris, cette BD traite de l’homosexualité féminine. J’y vois aussi une formidable histoire d’amour. On suit la vie de Clémentine dans son parcours, à la recherche de sa sexualité, en marge de la norme. A travers ses journaux intimes, elle nous dévoile sa vie amoureuse, de sa tentative de relation avec un garçon à ses premiers émois féminins. Ce récit intime et touchant est rempli de moments d’émotions, de tendresse mais aussi de violence. Comme le passage où les parents de Clémence la mettent dehors, suite à la découverte de sa relation avec Emma. Il restera toujours cette angoisse du rejet parental. Autant la mère de Clémentine accepte le choix de sa fille, autant son père, 14 ans plus tard, reste bloqué. Comme le dit pudiquement Fabienne, la mère de Clém : « mon mari a du mal à comprendre votre place dans la vie de notre fille ». Entre une sexualité différente, une mise à la porte du foyer déchirante, difficile de se construire. On ressent, pourtant, le calme et la sérénité de Clémentine lorsqu’elle écrit ses dernières lignes.

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J’ai beaucoup apprécié la construction du récit qui nous ramène régulièrement au présent, jour de son enterrement où Emma vient récupérer les carnets. Il y a une sensibilité dans ce scénario qui ne juge pas et qui, à mon avis, reste juste, dans le ton et les situations.

Le graphisme est doux et très esthétique. L’utilisation du sépia pour raconter l’histoire est bien utilisé. Il y a un gros travail sur la couleur, principalement les touches de bleu qui parsèment l’album. Les traits sont expressifs, parfois de trop. Il y a un charme indéniable qui se dégage de cette BD. L’utilisation du bleu me fait penser à la série des « Nu bleu » de Matisse.

J’ai beaucoup apprécié cet album qui m’a fait m’interroger sur mon comportement en tant que père découvrant l’homosexualité de son enfant.

Je trouve que cet ouvrage devrait figurer en bonne place dans les bibliothèques, afin qu’il soit lu par les ados (et par leurs parents). Sans militer pour ou contre, ce roman graphique rend compte simplement et sans fard de l’apprentissage de l’amour (lesbien ou non) et de sa relation aux autres.

Merci à Julie Maroh de me permettre l’utilisation de certains dessins de son blog.

PS:Pour l’instant elle n’a pas de projet en cours.


Le bleu est une couleur chaude
- Scénario, dessin et couleur : Julie Maroh
- Éditeur : Glénat
- Dépôt légal : 01 avril 2010
- Collection : Hors collection
- Format : 225 x 320 mm
- Pagination : 160 pages couleurs
- ISBN : 9782723467834
- Prix public : 14,99€
- Public : Ados, Adultes



© Glénat / Maroh 2010



arjulu
14 août 2010




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