Genre : vampirisme
Durée : 1h38

Avec Jude Law (Steven Grlscz), Kerry Fox (Maria Vaughan), Nicholas Lamont (Toll Bridge Attendant), Joseph O’Conor (Mr. Nancarrow), Elina Löwensohn (Anna Levels), Timothy Spall (Inspector Healey), Jack Davenport (Sergeant Roche), Colin Salmon (Martin), Hitler Wong (Noodles Chan), Ashley Artus (Chef de bande)

Avec un tel titre étiqueté sous le label fantastique, on pouvait effectivement se demander à quelle sauce nous allions être mangés. Mais, finalement, c’est le terme sucé qui conviendrait le mieux, puisque le sujet traité n’est autre que le vampirisme. Surprenant film de Po-Chih Leong (réalisateur de Hong Kong, immigré en Angleterre, pratiquement inconnu sous nos latitudes, malgré une quinzaine de film à son actif - qui semble-t-il, au vue des prix récoltés au Fantastic’Art de Gérardmer et au Festival du Film Fantastique de Bruxelles)a séduit la critique.
Si, en effet, « La sagesse des crocodiles » revisite le mythe du vampire, le scénario l’extrait des contingences liées au thème pour nous en offrir une version New Age, exempte de cape et autres crucifix.

Grlscz (Jude Law), charmant jeune homme d’origine bulgare, totalement démuni de voyelle, semble vivre de façon tout à fait « normale ». Si sa profession de conseiller médical l’amène à côtoyer la maladie et la mort, elle ne l’aide en rien dans son besoin viscéral de sang. En effet, pour survivre, Steven Grlscz doit impérativement être aimé de sa victime. Bien entendu, le charisme du jeune homme, allié à une technique de chasse éprouvée, lui permet de profiter de la fascination qu’il exerce sur la gente féminine. Une fois séduite, Steven étudie sa proie, analyse son profil pour mieux en dégager les pulsions les plus intimes, celles dont il ne tardera pas à se nourrir en usant de son sang.
Mais, les jeux de l’amour sont souvent dangereux et notre « yuppie » buveur de sang ne va pas tarder à en faire l’expérience, au contact de Anna Levels (Elina Löwensohn), qu’il a sélectionnée comme prochaine compagne/victime.

La mise en scène de Po-Chih Leong intercale habilement l’enquête policière, dans un style très british, concernant les victimes retrouvées exsangues, à la sensualité des scènes de séduction, souvent teintées d’un érotisme discret, opposant les très charismatiques Jude Law (« Bienvenue à Gattaca », « ExistenZ ») et Elina Löwensohn.
Si le choix des interprètes principaux -en particulier, Jude Law, parfait dans ce personnage de vampire séducteur-, la qualité de la mise en images et l’esthétisme raffiné qui se dégagent de l’ensemble sont déjà de sérieux atouts, le réalisateur se démarque et surprend en délaissant les ficelles du genre. C’est bien plus le mystère que l’horreur qui caractérise ce récit, lui conférant une touche plutôt « intimiste ». Heureusement, peut-être, la durée du film, seulement 1h28, ne nous permet pas d’insupporter les évidentes lenteurs de rythme de cette mise en scène qui, malgré son indéniable charme, n’apporte pas grand-chose au thème du vampirisme.
Quant au titre, « la sagesse des crocodiles », il fait référence à un écrit de Francis Bacon concernant les crocodiles qui versent des larmes tout en dévorant leurs proies.

pour Imagivore : Les Imaginautes
(Critique parue dans ASFC 2000)

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The wisdom of crocodiles
Réalisation : Po-Chih Leong
Scénario : Paul Hoffman

Producteurs : Carolyn Choa, David Lascelles
Producteurs exéctifs : Dorothy Berwin, Scott Meek, Nigel Stafford-Clark
Musique originale : Orlando Gough, John Lunn
Photographie : Oliver Curtis, B.S.C.
Montage : Robin Sales
Costumes : Anna B. Sheppard

Production : The Arts Council of England, Foundry Film Partners, Zenith Productions