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Vestiges de l’Aube (Les)
David S. Khara
Black Coat Press, Rivière Blanche, Collection Noire, roman (France), fantastique, 216 pages, mars 2010, 17€

Werner Von Lowinsky est un vampire depuis que la soif de vengeance lui a permis de refuser sa mort. Vivant seul, reclus, il s’ennuie et, au moyen d’Internet, il va faire la connaissance de Barry Donovan, avec qui il se lie d’amitié.
Par contre, ce dernier est un simple mortel, flic à New York de surcroît. Actuellement, il est sur une affaire de meurtres en série.
Cette liaison peut-elle survivre à la vérité ?



D’après David S. Khara, pas de problème ! Et là, suivant le lecteur, cela passera ou pas…

Werner vit caché, personne n’est censé connaître son repaire. Pourtant, il passe commande sur Internet d’électroménager qu’il se fait livrer, possède toute une garde-robe dernier cri, sur mesure, alors qu’il ne m’a pas semblé sortir beaucoup, n’ayant besoin de se nourrir que très rarement. On lui passera son vague à l’âme qu’il cherche à combler via les réseaux d’échanges.
De son côté, Barry apparaît comme un flic intègre, même s’il dispose d’un appartement huppé, légué par un ancêtre fortuné. La vérité sur Werner et ses actes ne le feront pas fuir, ni même agir en conséquence. Qu’un clochard se fasse vider de son sang pour permettre à Werner de lui rendre visite n’accable pas Barry outre mesure.

L’imaginaire est un genre qui nécessite au lecteur un certain degré d’acceptation, mais là, les ficelles s’avèrent si grossières qu’il est difficile de pénétrer dans le récit.
De plus, David S. Khara n’oublie pas de nous servir son couplet sur la tragédie du 11 Septembre ; à l’occasion il croit aussi bon de nous faire visiter le luxueux Waldorf Astoria où les deux amis viennent boire un verre. Werner veut en mettre plein la vue à Barry, tout comme l’auteur veut impressionner le lecteur en lui jetant de la poudre aux yeux. Des détails desservant plus « Les Vestiges de l’Aube » qu’ils ne le servent.

Il nous présente bien un vampire d’un autre type, ne répondant pas aux stéréotypes habituels. Un miroir lui renvoie son image, un pieu ne transperce pas son épiderme… Toutefois, un peu d’originalité n’autorise pas toutes les facilités et apparentes invraisemblances prises dans l’intrigue.
On en vient même à oublier l’enquête première, dans laquelle Werner met son grain de sel à grand renfort d’hémoglobine. Tout ce qui précède nous fait perdre le fil et passer à côté de la conclusion.

Le sujet des « Vestiges de l’Aube » repose avant tout sur l’amitié qui se lie entre les deux personnages, malgré leurs disparités. Le message est clair : les barrières culturelles n’empêchent pas deux êtres de devenir amis. Dans la présente situation, y croire tient de la gageure.
Si l’on arrive à l’accepter, en plus du reste, tout ira bien. Dans le cas contraire, les deux cents pages tireront, hélas, en longueur.

Pourtant, un passage intéressera tout un chacun. Il s’agit de l’histoire de Werner qui a vécu la Guerre de Sécession. Une belle réussite qui ne nous fera que regretter davantage que le reste ne soit pas du même niveau.

David S. Khara semble avoir du potentiel, mais à trop vouloir en faire pour son premier roman, il peine à convaincre.
La fin est ouverte et annonce une suite.
Pour les amateurs…


Titre : Les Vestiges de l’Aube
Auteur : David S. Khara
Couverture : Philippe Lemaire
Éditeur : Black Coat Press
Collection : Rivière Blanche, collection Noire
Directeur de collection : Philippe Ward
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 216
Format (en cm) : 20,3 x 12,8
Dépôt légal : mars 2010
ISBN : 978-1-935558-21-7
Prix : 17 €



François Schnebelen
31 juillet 2010


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Illustration de Philippe Lemaire



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