Kinshasa est un labrador génétiquement et technologiquement modifié qui travaille pour la police. Lors d’une opération, il voit son maître/partenaire se faire tuer et se retrouve à devoir se réfugier sur une île au large de Manhattan. Il y découvre des enfants livrés à eux-mêmes, filles et garçons se livrant une bataille acharnée, et simplement nourris par des machines.
Mais pourquoi ces enfants croient-ils qu’il n’y a personne hors de l’île ?
Et qui dirige les machines ?
Qui a tué le coéquipier de Kinshasa ?
Et comment Kin va-t-il se sortir de ce pétrin ?
Jonas Lenn a démarré sa carrière d’auteur avec des nouvelles remarquées au fil des années, remportant même le prix Infini en 1998 et le Prix des Imaginales en 2002. Il intègre la patrie du roman en 2005 chez les adultes, et après un autre titre, tente l’aventure jeunesse dans la collection « Royaumes Perdus » chez Mango avec « Sindbad le Voyageur ». Son second titre jeunesse est donc de la SF.
L’originalité majeure de ce roman est le point de vue choisi. Tout le long, le lecteur se trouve à la place du chien. Évidemment, derrière les yeux d’un chien amélioré qui se pose d’autres questions qu’uniquement celles de la bouffe, de la baballe et de l’écureuil. Sa quête de la vérité est cependant motivée à son attachement pour son maître et ami. Mais est-ce l’apanage du meilleur ami de l’homme ?
D’un livre policier, on passe à un récit de découverte lorgnant vers « Sa Majesté des Mouches » avec tous ces enfants devant se battre pour survivre, réglant leurs problèmes avec leurs connaissances limitées de petits d’hommes. Au milieu, Kinshasa ne sait plus très bien à qui il doit venir en aide. Il va osciller en permanence entre sa propre recherche de l’assassin et celle des gens qui ont abandonné les enfants sur l’île.
Le récit est plutôt dynamique, en particulier lorsqu’une machine tueuse est débarquée sur l’île. Et les enfants sont plutôt bien dessinés, même si l’on a du mal à se projeter et se sentir vraiment concerné par leurs problèmes. On reste vraiment au niveau du chien qui doit faire ses propres choix, avec sa conscience.
On regrettera l’apport des explications dans un bloc final que l’on sent presque un peu détaché du reste. Le saupoudrage d’éléments de réponse au fil du récit aurait sans doute apporté ce plus qui aurait donné toute son ampleur à ce livre.
Reste un roman d’aventure sympathique qui a le mérite d’avoir tenté un point de vue particulier.
Titre : Kinshasa
Auteur : Jonas Lenn
Éditeur : Mango
Collection : Autres Mondes
Directrice de collection : Audrey Petit
Couverture : Grégory Szucs
Nombre de pages : 150
Dépôt légal : juin 2010
Format : 13 x 20 cm
ISBN : 978-2740426319
Prix : 9 euros
