Natsuno n’arrive plus à dormir tranquille, il est convaincu d’être épié et pas par n’importe qui, par Megumi. Sauf qu’il y a un petit problème, la jeune fille est morte. Cela n’empêche pas le jeune homme de paniquer et préférer se réfugier chez le seul ami qu’il possède dans ce bled paumé, Tooru. En fait, Natsuno serait bien resté seul dans son coin en attendant de pouvoir fuir ce village. Mais finalement, sa rencontre avec Tooru fut une bonne chose et venir squatter chez Tooru était devenu une habitude qui n’étonne plus la famille du garçon. Mais ce soir, en venant dormir chez son ami, Natsuno va apporter le malheur, une malédiction, celle que porte dorénavant Megumi. Car en rencontrant l’étrange famille habitant la demeure de Kanemasa, elle est devenue une vampire et jamais elle laissera une ou un autre accaparé son Natsuno bienaimé, pas même Tooru. Oui, il va payer le prix, celui de tous ceux qui ont le malheur de rencontrer sa nouvelle race.

Fuyumi Ono continue son hécatombe mais cette fois, le mangaka lève toute ambiguïté sur la cause de la mort de tous ces gens : des vampires. Les nouvelles canines de Megumi ne laissent aucun doute sur la raison des anémies qui terrassent tout être vivant dans le village. Et le mangaka ne va pas simplement leur rallonger les canines mais nous fabriquer une nouvelle forme sympathique de dents vampiriques. Ce deuxième tome se constitue de deux parties qui semblent indépendantes l’une de l’autre. Tout d’abord, les enquêtes menées par Seishin et Toshio, l’un sur le plan spirito-matériel et l’autre sur le plan médicale. Les deux sont encore loin de la vérité et les morts s’accumulent. La deuxième partie s’intéresse à Natsuno et l’entourage de Tooru. Le nouveau personnage qui va bien sur mal finir est un petit con, imbu de sa personne que l’on prend plaisir à détester et même à voir mourir. Le mangaka mène de front la résolution du mystère et l’éradication de tous les êtres vivants du village sans chercher des transitions compliquées mais tout simplement par une certaine linéarité du récit.
Les dessins influent grandement sur la sensation malsaine qui imprègne ce manga. Les dessins très sombres, ce graphisme bien particulier des personnages ajoute à la bizarrerie ambiante. Certes, certaines proportions sont un peu choquantes, des bras longilignes gigantesques, cette zébrure, moins présente. Mais au-delà de ces imperfections, Ryu Fujisaki est très efficace quand il s’agit de créer la peur et surtout sa vision des vampires est très intéressante, avec un rien d’originalité.
Finalement, “Shi Ki” réussit à retenir son lecteur par un scénario qui préserve le mystère et ne nous laisse nullement deviner jusqu’où vont nous entrainer les mangakas. Et ce dessin, qui m’avait un peu choqué dans le premier tome, réussit à me convaincre de son efficacité et sa capacité à créer la peur et le frisson.
Shi Ki (T2)
Scénario : Fuyumi Ono
Dessin : Ryu Fujisaki
Traducteur : Arnaud Delage
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 112 x 176, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 10 juin 2010
Numéro ISBN : 2-84965-840+6
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone : Shi Ki (T1)
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