L’Abysse. Finalement, les Messagers ont porté leur jugement et celle qui s’avère s’appeler Alice est parvenue à ses fins : entrainer Oz dans l’Abysse, un univers sorti de l’imagination d’un enfant totalement psychotique, où de démoniaques poupées, les Chains, sèment la terreur. Alice va lui proposer un pacte de dupes : s’il accepte de devenir son contractant et passer un pacte avec elle, elle lui permettra de fuir cette Abysse. Et il ne faut pas sous-estimer la volonté d’une femme. B-Rabbit va lui tendre un piège et Oz va y tomber des deux pieds. Mais Alice va avoir une mauvaise surprise. Un comité d’accueil les attend, trois personnages tout aussi étranges qu’Alice : la jeune et belle Sharon Rainworth, l’antipathique Xerxes Break et le taciturne Raven. Tous font partie d’une mystérieuse organisation cherchant à utiliser le pouvoir d’Oz : Pandora. Mais quel est donc ce pouvoir que possède oz ? Qui est vraiment Alice ? Et quel est donc ce crime perpétué par le garçon ?
Les éditions Ki-oon ont redoublé d’efforts pour mettre en avant ce nouveau titre : “Pandora Hearts”. Il est vrai que le thème était alléchant : être condamné à une sorte d’Enfer pour l’unique crime d’exister. Le lecteur pouvait donc attendre beaucoup de ce titre, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il en aura pour son argent. Le scénario va vite être complètement fou, après une petite mise en place des principaux acteurs. Très vite, on découvre que le véritable fil rouge de cette histoire n’est pas l’évasion de l’Abysse mais bien de savoir qui sont réellement Oz et Alice. Plus le récit se déroule, plus le lecteur est dérouté par un afflux d’informations parfois totalement contradictoires. Le caractère d’Oz passe du gentil garçon à un être inquiétant. Pour Alice c’est l’inverse, la créature terrifiante qu’elle incarne redevient soudain une pauvre jeune fille. Déboussolant mais surtout passionnant !
Bien sûr, ce qui saute aux yeux ce sont les noms des personnages qui attisent l’imagination. En premier lieu Oz, le magicien avec les deux faces de ce monde, ensuite évidement la version d’“Alice au Pays des Merveilles” après un passage dans les “Livres de Sang” de Clive Barker, cette Alice brune qui ne fait qu’un avec un lapin psychotique. Dledum et Dledee sont devenus de vrais tueurs sadiques. Mais d’autres références se baladent dans ces deux premiers tomes, des clins d’œil à de grandes œuvres du suspense ou du fantastique comme avec la famille des Messagers qui se nomme Baskerville. Et évidemment le titre laisse présager une aventure sombre car Pandora est celle qui amena la souffrance aux hommes.
Graphiquement, le classique du shonen cotoye le « limite » gore, les chains sont vraiment des créatures sorties d’un esprit bien dérangé mais surtout talentueux. Jun Mochizuki semble avec tous les talents, du conteur au dessinateur. Si le premier tome est très sombre, le deuxième laisse plus de place à un peu d’humour. Mais le ton reste très noir, tragique, nous emmenant dans ce cauchemar que subit un Oz à la fois victime et quelque part maitre du jeu.
Ah que ce “Pandora Hearts” s’annonce passionnant et mérite cette mise en avant par les éditions Ki-oon, une série à ne manquer sous aucun prétexte.
Pandora Hearts (T1 et 2)
Auteur : Jun Mochizuki
Traducteur : Fédoua Lamodière
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 178 pages
Date de parution : 1er juillet 2010
Numéro ISBN : 2-35592-175-9 ; 2-35592-176-6
Prix : 7,50 €
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© Jun Mochizuki / SQUARE ENIX CO., LTD.
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