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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Rey Jubert ou Hervé Mysterio ?
Une interview Yozone
Juin 2010

Hervé Jubert est une sorte d’ovni dans le paysage littéraire de l’imaginaire français.
Dès ses premiers romans reconnus au Masque il met sa marque de fabrique.
Lire du Jubert, c’est lire autre chose.
Il le confirmera avec sa trilogie du Diable ou dite de Morgenstein chez Wiz (« Le quadrille des Assassins », « Un Tango du Diable » et « Sabbat Samba ») et encore plus avec sa plongée au cœur du XIXème siècle aux côtés de Blanche (« Blanche ou la triple contrainte de l’enfer », « Blanche et l’œil du Grand Kahn » et « Blanche et le vampire de Paris »).
Pour poursuivre sa visite du XIXème, ll nous fait côtoyer le monde imaginaire de l’exposition universelle de 1900 dans « Le Palais des Mirages » l’an dernier.
Mais c’est pour son expérience d’écrivain /catcheur que nous sommes allés le chercher dans son antre du grand sud…




Hervé Jubert sur la YOZONE :
Catch-A-Team T1
Blanche et le vampire de Paris


Bonjour Hervé Jubert. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

1 m 70, plus ou moins 70 kilos, 40 ans au compteur mais 13 ans d’âge mental. Je publie depuis 1997 des romans un peu bizarres mêlés de fantastique, de polar, d’aventures…

Avec la sortie de Catch-A-Team, vous surfez sur la vague du catch qui fait fureur chez les enfants. Ressentez-vous cet engouement vis-à-vis de vos livres ?

Hélas non. Malgré une très belle mise en place, des partenariats télés et magazines et un éditeur (Baam) qui a mouillé la chemise, la Catcha n’a pas pris. Mystères de l’édition.

Pourquoi avoir choisi le catch ?

J’ai repéré cet engouement lors d’un atelier d’écriture avec des élèves de 6ème, et constaté qu’il n’existait pas de série utilisant cette accroche. Car le catch, dans « la Catch-A-Team » n’est qu’une accroche pour amener les enfants dans des récits d’aventures.

Vos catcheurs sont plus de l’école mexicaine qu’américaine. Pourquoi ce choix ?

Pour les masques. Et la dramaturgie, certes basique, mais bien plus intéressante que dans le catch musculeux, huilé et à visage découvert du catch américain. Les catcheurs masqués sont les héritiers du « Fantôme du Bengale », de « Zorro », de « Batman »... Ça m’amusait aussi beaucoup de travailler dans ce type d’univers.

Vous avez choisi le principe du roman illustré avec Moreno au dessin. L’association vous paraissait-elle indispensable ?

La Catcha en roman seul ? Pourquoi pas. Mais j’ai démarré le projet avec Marc. On l’a porté ensemble. Et je ne le regrette pas. Au résultat, on a des petits romans illustrés, colorés et plutôt péchus tant pour l’image que pour le texte. Exactement ce qu’on voulait.

Ce côté dessin n’est-il pas une ouverture vers le dessin animé où l’on verrait bien vos catcheurs en action ?

Ah oui, le dessin animé, on est pour ! On signe où vous voulez quand vous voulez.

Est-ce que le « A-Team » est une référence à « L’agence tous risques » et de fait à ces séries B qui ont bercé l’enfance des trentenaires (bientôt quadra) ?

Le A-Team ne vient pas de l’agence tous risques (j’ai découvert la correspondance après.) Par contre, plusieurs séries se sont penchées sur le berceau de la Catcha : les « Thunderbirds », « Drôles de dames », « Mission impossible », les « Totally Spies », etc.

« Wiz » réédite les « Blanche » mais votre dernier roman grand format est « Le palais des mirages » sorti en 2009. Vous nous avez manqué depuis tout ce temps. Où étiez-vous ?

J’ai sorti un roman chez Mango (« La face cachée du poisson-lune »), une bio de Robert-Louis Stevenson à l’Ecole des Loisirs. J’ai fait la « Catch-A-Team » (5 volumes). J’ai aussi transcrit le « Dictionnaire de la racaille » (manuscrit qui a initié l’écriture des Blanche) pour les éditions Horay. Je n’ai point chômé.

Comment ressentez-vous le marché du livre en France actuellement ?

Le marché du livre paraît un tantinet frappé par la crise. Les libraires pleurent, les éditeurs pleurent, et les auteurs ont du mal à vendre leurs projets.

Comment vous sentez-vous au sein de ce marché ?

Je pense avoir un nom en jeunesse. Des éditeurs me demandent des textes. De ce côté-là, je suis plutôt chanceux. Mais mes envies d’écriture me tirent vers l’adulte. Et, vu le climat ambiant, je suis obligé de repartir de zéro pour placer mes textes. Faut avoir la foi.

Où aimez-vous travailler ?

Dans mon bureau, dans ma maison, sans enfants dans les environs. Ou bâillonnés.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Je prépare une séance d’écriture d’environ deux heures, je la laisse mousser doucement pendant deux jours, et je l’écris. Il faut aussi la préparer avant, évidemment. Et je sais où je vais, grosso modo, quand j’écris un bouquin.

Avez-vous un objet fétiche (stylo, ordinateur...) ?

Non. Pas de fétiches. Je demande juste à Word de ne pas planter pendant que j’écris. C’est le genre de truc qui m’énerve.

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

Pas de rituel non plus. Mais une grande incertitude à la fin de chaque livre. Et un bonheur aussi. Et l’envie d’en découdre pour un prochain.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

Comme disait Ed Mc Bain : écrire avec du cœur et de l’esprit. Etre opiniâtre. Et oser. Qui ne tente rien…

Quel est votre futur éditorial ?

Un gros roman-feuilleton adulte qui sortira en un ou deux ou trois volumes. Un polar historique se déroulant dans le Tarn (très beau faits-divers balzacien). Des projets de romans jeunesse. Mais j’ai surtout envie de reprendre une série fantastique XIXème que j’avais entamée au Masque (La bibliothèque noire) et de la développer en n tomes. Sont aussi prévus un polar à quatre mains qui devrait déchirer. Et j’écrirai Blanche IV avant la fin du monde.

Merci Hervé Jubert.


Michael Espinosa
25 juin 2010


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