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Life (T12)
Keiko Suenobu
Kurokawa

Hirose a manqué son suicide. Le hasard bon ou mauvais ne l’a pas autorisé à passer dans l’autre monde et curieusement, ce sont Ayamu et Miki qui viennent lui rendre visite. Mais la bande de Manami commence à subir les contre-chocs de la tentative de suicide de la jeune lycéenne. Les 3 filles paniquent devant la folie de leur « chef » et surtout, elles craignent qu’une enquête mette en avant les brimades qu’elles ont fait subir à Ayamu. Manami sent peu à peu le vent tourner et elle finit par découvrir que sa bande est en train de la lâcher. C’est aussi un train que vont prendre Ayamu et Miki, elles partent pour le week-end chez le grand-père de cette dernière, un véritable retour au source pour la blonde rebelle, mais Ayamu est-elle vraiment à sa place ?



Pour une fois, Ayamu va passer un week-end en toute tranquillité, sans penser à l’école, à ses malheurs et surtout à cette garce de Manami. Pourtant très vite, la jeune femme ne se sent pas à sa place. Non pas que Miki la délaisse. Non, c’est tout simplement que son amie est de retour chez les siens après une très longue absence et tous lui font une fête digne d’une reine. Et il y a le beau Naoto, un ami d’enfance de Miki. Et difficile de croire que le garçon ne se sente qu’un simple ami... Ayamu est un peu jalouse et triste à la fois et pourtant... Pourtant Miki voulait que ce week-end soit inoubliable pour son amie et elle aussi a soudain peur de la voir s’éloigner, surtout qu’Ayamu prend de plus en plus d’assurance et de confiance en elle.

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L’ambiguité de la relation entre Ayamu et Miki fait le bonheur des lecteurs de “Life”. La jeune femme se cherche. Elle tente de retrouver un équilibre, la confiance en elle qui lui manque tant. Et Miki lui a apporté ce qui lui manquait et plus encore... Et cette recherche va aussi de déporter vers la sexualité d’Ayamu. Est-elle amoureuse de Miki ? Tout porte à le croire et Keiko Suenobu nous avait apporté tous les indices nécessaires pour nous faire une opinion bien tranchée. Et si le voyage nous confirme dans notre idée, la mangaka va nous démontrer qu’Ayamu est plus proche de la bi que de la lesbienne... Ambivalence, le mot caractérisant le mieux ce nouveau tome.

Mais au-delà de l’histoire, arrêtez-vous sur les dessins. Regardez ce portrait pleine page de Naoto. Un pur chef-d’œuvre tout en simplicité et c’est là aussi la grande force de ce manga. Beaucoup de grandes cases, de pleines ou double pages. Certaines surchargées pour signifier la folie et la haine de Manami. Les autres tout en légèreté, en simplicité. Mais avec une qualité du coup de crayon qui vous laisse béa d’admiration au tournant d’une page, sur un visage au bord des larmes d’Ayamu, sur un portait crayonné du grand-père... Oui, ce 12e tome est un bijou de technique de dessin et la preuve irréfutable de l’énorme talent de dessinatrice de Suenobu.

Me voilà encore une fois dithyrambique devant la qualité de ce manga, qui allie scénario poignant, angoissant à un graphisme de toute beauté. Un shojo qui mérite de sortir de ce carcan trop restreint car destiné à un vaste public, appréciant le bel ouvrage.


Life (T12)
- Auteur : Keiko Suenobu
- Traducteur  : Olivier Sart
- Éditeur français : Kurokawa
- Date de Parution  : 12 mai 2010
- Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 176 pages
- Numérotation ISBN : 2-35142-307-3
- Prix public : 6,50 €


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Frédéric Leray
17 juin 2010




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