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Ligne verte (La)
Film américain de Frank Darabont (1999)
Sortie nationale le 1er mars 2000


Genre : fantastique
Durée : 3h09

Avec Tom Hanks (Paul Edgecomb), David Morse (Brutus Howell), Bonnie Hunt (Jan Edgecomb), Michael Clarke Duncan (John ’Johnny’ Coffey), James Cromwell (Warden Hal Moores), Michael Jeter (Eduard ’Del’ Delacroix), Graham Greene (Arlen Bitterbuck), Doug Hutchison (Percy Wetmore), Rockwell (William ’Wild Bill’ Wharton), Barry Pepper (Dean Stanton), Jeffrey DeMunn (Harry Terwilliger), Patricia Clarkson (Melinda Moores), Harry Dean Stanton (Toot-Toot), Dabbs Greer (vieux Paul Edgecomb), Eve Brent (Elaine Connelly), William Sadler (Klaus Detterick)

Pour Paul Edgecomb, la vie à la maison de retraite est d’une banalité qui lui rappelle ses vieilles années au pénitencier de Cold Mountain. Un endroit morose, où il veillait, en tant que gardien-chef, sur le couloir de la mort. Un couloir vert sombre séparant des cellules sordides. Mais un jour, un des condamnés, John Coffee, un immense noir accusé du double meurtre de petites filles, vient bouleverser la routine. La magie et l’espoir font leur entrée dans ce lieu sans issue.

Les adaptations de romans ou nouvelles de Stephen King ont toujours tenu de la gageure pour les scénaristes. On a eu le droit à tout, soit dans l’excès (Le cobaye), soit dans le manque (Un élève doué). Paradoxalement, alors que King est le maître de l’horreur, ce sont les adaptations de ses romans plus psychologiques qui ressortent les plus grandis en cinémascope.
Stand By Me avait ouvert la voie, Misery et Les évadés avaient suivi le mouvement, ainsi que Dolorès Claiborne. Et voici La ligne verte. Adapté du roman-feuilleton homonyme par Frank Darabont (déjà magicien sur Les évadés), le film rend justice au travail de l’écrivain. Il a bien fallu ôter les passages de retour dans le futur qui ponctuaient et débutaient chacun des six fascicules pour donner l’ampleur nécessaire au film, et éliminer quelques répétitions d’événements comme les venues incessantes de la souris, Mr Jingles. Mais tout le reste est là et bien là.
Les personnages sont traités avec amour et passion, le casting y étant pour beaucoup. On a aucun mal à identifier les personnages du roman. Tom Hanks devient Paul Edgecomb dès sa première apparition, sa vessie le faisant souffrir comme pas permis (élément anodin qui prendra toute son importance en temps voulu). David Morse est Brutus « Brutal » Howell, ce gardien sympathique sous son aspect agressif. Et surtout Michael Clarke Duncan interprète avec talent un John Coffee respirant l’innocence et la gentillesse, victime de la colère et de l’aveuglement des hommes. Sans oublier Doug Hutchinson parfait en Percy Wetmore, petite ordure arriviste et pistonné, incarnation du Diable dans une histoire plus tournée vers l’humain que vers un fantastique habituel.
Et pourtant, la magie est omniprésente et le fantastique fait son apparition insidieusement, comme il devrait d’ailleurs le faire habituellement. Ici, pas d’effets spéciaux grand-guignolesques, juste des éclats de lumière et quelques images de synthèse pour appuyer un propos humaniste sorti tout droit des contes de fées.
Car là est toute la magie de ce film. Nos yeux d’adulte retrouvent leurs repères d’enfant, sans pour autant se noyer dans un propos bêtifiant. Frank Darabont a su tirer l’essence fantasmatique du livre et l’exposer sur grand écran avec une grande pudeur et beaucoup d’émotion vraie.
Ce film est un hymne à la vie, un cri contre l’injustice, une lueur d’espoir et surtout un extraordinaire long métrage de qualité. Un film que beaucoup devraient regarder avec humilité pour, peut-être, se remettre en question quant à leur perception du cinéma.
C’est un régal, alors profitez-en !

SLASH Imagivore
Critique parue également dans l’ASFC 2000

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The green mile

Réalisation : Frank Darabont
Scénario : Frank Darabont d’après le roman de Stephen King
Producteurs : Frank Darabont, David Valdes
Musique originale : Thomas Newman
Image : David Tattersall
Montage : Richard Francis-Bruce
Distribution des rôles : Mali Finn
Création des décors : Terence Marsh
Direction artistique : William Cruse
Création des costumes : Karyn Wagner
Décorateur de plateau : Michael Seirton
Maquillage : Lois Burwell

Production : Castle Rock Entertainment, Darkwoods Productions, Warner Bros.
Distribution : United International Pictures (UIP)
Effets spéciaux : Industrial Light & Magic (ILM), K.N.B. EFX Group Inc., Matte World Digital, Pacific Ocean Post Digital Film Group

INTERNET

http://thegreenmile.warnerbros.com/


Michael Espinosa
30 mars 2000



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