Tout arrêter ! Il lui faut tout arrêter sous peine de risquer sa peau. Les yakusas ont été des plus explicites : s’il continue à se mêler de leurs affaires, sa vie ne faudra plus grand chose. Il lui faut donc tout abandonner et retourner à sa bien morne vie. En tout cas, c’est ce qu’il aurait été sensé de faire, sauf que rien ne se déroule comme le jeune homme avait prévu. Au moment même où il s’était fait une raison, la jeune Risa vient lui rendre visite. Elle, la jeune fille à l’origine de son plan, cette pauvre gamine prostituée par cette garce de Hikaru. La première réaction de Miroku est évidement la méfiance. Commenta-t-elle su où il habitait ? Pourquoi Hikaru l’envoie-t-elle ? Mais très vite, il se rend compte que Risa est venue pour qu’il l’aide à se débarrasser de sa tenancière. Soudain, tous les espoirs renaissent pour le garçon. Avec une telle alliée dans la place, il n’a plus à être en première ligne. Risa va lui apporter la tête de Hikaru sur un plateau.

La justice, peut-on encore qualifier de justice le plan de Miroku ? Le mangaka nous laisse de plus en plus dubitatif sur les justifications de son héros pour son passage à l’acte. Nous étions restés sur une vision assez manichéenne des choses, le bien et le mal. Et pour l’éradiquer, il faut détruire le mal, tuer Hikaru. Mais peu à peu, ce projet devient un acte d’égoïsme pur, la juste cause disparaît, le héros avouant lui-même qu’il n’a rien à foutre de Risa, alors qu’elle devrait être sa seule raison d’agir. En se perdant dans son désir de tuer, le jeune homme perd de vue le véritable « pourquoi » de son acte. Tuer par justice certes, mais finir par tuer par désir de savoir si on en est capable n’a plus rien de morale.
Mais le mangaka cherche-t-il réellement à vouloir garder une véritable morale ? La réponse que nous donne la seconde partie du manga est a priori non. Toujours soutenu par un dessin hyperréaliste et un découpage très cinématographique de son récit, Naoyuki Ochiai accélère son histoire par le passage à l’acte de Miroku. Je vous laisse découvrir comment le jeune homme va finalement s’occuper de Hikaru mais ce qui est certain, c’est que l’apparence de quasi dément dont l’affuble le dessinateur le rend de plus en plus proche d’un psychopathe.
La soif de justice va-t-elle finir par rendre fou Miroku, va-t-il devenir un tueur sadique pire que sa victime ? De quoi faire bosser nos étudiants pour l’épreuve de philo en attendant le 3e tome.
Syndrome 1866 (T2)
Auteur : Naoyuki Ochiai
Éditeur : Delcourt - Akata
Dépôt légal : 12 mai 2010
Format : 127x180 mm
Pagination : 228 pages
Prix public : 7,50 €
Numéro ISBN : 2-7560-1694-8
A lire sur la Yozone : Syndrome 1866 (T1)
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