C’est sur ce postulat proche de la question « Que se passe-t-il après “Et ils vécurent heureux” ? » que débute « L’Orbe de Xaraz ».
Nos aventuriers, le Ranger, l’Elfe, le Nain, le barbare, l’Ogre et la Magicienne, sont un peu déboussolés. Ils errent sans trop savoir quoi faire, avant de rejoindre promptement Waldorg, la capitale. Ils espèrent y trouver du travail, mais surtout y soigner un des leurs tombé au combat. Enfin, au combat... ce n’est pas parce qu’on se contente de folâtrer dans les bois que le danger ne guette pas !
Accompagnés du gnome Gluby qu’ils ont sauvé du sacrifice, la compagnie envisage de se dissoudre, maintenant que chacun est niveau trois et qu’ils ont tous réalisés leurs rêves d’aventures. Aussi acceptent-ils une dernière mission, fastoche, histoire de grappiller un niveau de plus avant de rentrer à la maison.
Seulement voilà : ils se retrouvent au cœur d’une manigance politique, ourdie par le conseil secret de Waldorg contre une grande prêtresse de Glargh. Censés se faire capturer (à leur insu) avec des documents compromettant la dame, notre fière compagnie, pourtant bien au point, se gourre de donjon ! Et recroise la route de Zangdar !

« L’Orbe de Xaraz » fait suite à « La Couette de l’Oubli », et compose la 4e saison du Donjon de Naheulbeuk (plus d’infos sur le phénomène dans la chronique du tome précédent). La plume de John Lang y semble plus sûre, plus maîtrisée. En effet, si l’humour rôliste et “donjonesque” (ou “-nique” ?) est toujours présent, la folie du récit est tempérée par une plus grande profondeur des héros (enfin, pas trop, faut pas pousser non plus, chez le Nain, on aura beau creuser...) et un scénario beaucoup plus “audacieux”.
L’auteur accorde en effet le premier tiers du livre à l’errance de sa compagnie, moments d’introspection, de remise en question du groupe, de volontés personnelles, et de questionnement sur ce qu’ils recherchaient tous : l’aventure. Eh oui, la vie d’aventurier n’est pas de tout repos, mais lorsque le calme arrive, il est accompagné de l’ennui... Ennui que le lecteur n’éprouvera pas, se délectant au contraire de ces petits malheurs du quotidien sur les routes.
La seconde quête de nos héros a ainsi le temps de se mettre en place, et ne tombe pas toute rôtie sous les yeux du lecteur. Pas déplaisant.
On appréciera aussi les quelques chapitres qui permettent de suivre l’ancien méchant emblématique de la série : Zangdar. Affligé d’un léger handicap (il est incapable de contrôler ses sorts, qui virent au cataclysme), il se décide à suivre des cours (discrètement) pour reprendre le contrôle de son Donjon. C’est ce qui l’amène lui aussi à Glargh, chez son cousin, tenancier d’un Donjon Urbain, nouveau concept, ouverture prochaine. Sauf en cas d’intrusion prématurée...

Un bon moment de lecture, à réserver quand même aux fans de la série, en MP3 ou en BD, et aux lecteurs de « La Couette de l’Oubli ».

Toujours beaucoup de coquilles (une cinquantaine), malheureusement. Par manque de temps je ne vous mets pas le détail habituel (bientôt j’espère), juste quelques fautes récurrentes : les “eh bien”, “eh oui”... systématiquement orthographiés “et”, “gnôme” ne prend pas de circonflexe, quelques “où” sans accent...

Titre : Le Donjon de Naheulbeuk T.2 : L’Orbe de Xaraz
Auteur : John Lang
Couverture : Marion Poinsot
Éditeur : Octobre
Collection : La Croix des Fées
Site internet : page roman (site éditeur)
Pages : 378
Format (en cm) : 15,3 x 23,8 x 3,1
Dépôt légal : novembre 2009
ISBN : 978-2-915621-27-3
Prix : 19,50 €

 À lire aussi sur la Yozone : la chronique du tome 1 : « La Couette de l’Oubli »