Pendant que le professeur fait les présentations, Soyo ne peut s’empêcher de le comparer à un mannequin de magazine de mode. Il est grand, se met du parfum, à l’air sympathique et arrive de Tokyo. Mais lors du déjeuner, lorsque Soyo lui tend une pomme, Hiromi lui demande si celle-ci ne sent pas l’urine, suite à l’incident de Sachi. Après les cours sur le chemin du retour, il dénigre le village qui n’a qu’un magasin et pas de docteur. Elle vante la bonne santé générale des élèves, mais la petite Katsuyo fait remarquer que les deux grandes fille ont « la maladie des monstruassions ». Voulant montrer qu’il avait compris, Hiromi reprit le terme en parlant de règles, mais Soyo gênée le gifla avant. Pour un premier jour, ça débute bien ! Elle qui croyait pouvoir se faire un ami. Soyo le trouve beaucoup moins gentil, il lui semble hautain, voir odieux. Elle s’interroge sur le devenir de leur relation, mais dans son for intérieur, elle sent bien que des sentiments nouveaux l’attirent vers lui.
On ne peut pas se tromper, on est bien dans un shôjo manga. Dans ce tome, servant plus d’introduction, l’auteure nous plante le décor et présente ses personnages. On retrouve l’ambiance « campagne idyllique » de “Une sacrée mamie”, avec ses traditions et ses croyances. Un petit village isolé, un peu replié sur lui même où tout le monde se connaît. Fusako Kuramochi nous entraîne dans une histoire d’adolescents, romantique et sentimentale. Elle pose un regard juste sur le début du sentiment amoureux et les premiers pas vers l’amour. Les protagonistes vont, à travers leurs expériences, faire l’apprentissage de la vie. Le ton est plutôt insouciant et frais, mais malheureusement l’intrigue est inexistante. L’ambiance calme ne donne pas beaucoup de dynamisme au scénario. Mais « Simple comme l’amour » est aussi un manga qui a plus de 15 ans.
Le dessin est léger et fluide, proche de l’esquisse et du crayonné. Fusako Kuramochi a un graphisme qui lui est propre, elle a influencé des mangakas comme Ai Yazawa (« Nana » chez Delcourt), Sakura Fujisue (« Comme Elles » non publié en France). Elle est la créatrice de l’archétype du bishônen, mot japonais qui signifie « joli garçon », présent dans l’ensemble des mangas du type shôjo. Il est vrai que l’impression un peu brouillonne des dessins, que j’ai eu, ne m’a pas aidé à apprécier ce manga. Le découpage est parfois surprenant proche du story-board, avec un cadrage très cinématographique, parfois trop chargé.
Personnellement, je n’ai pas trouvé le manga très emballant, mais j’attends le tome deux pour porter un jugement plus précis. « Simple comme l’amour » est un manga culte au Japon qui a reçu le prix de meilleur shôjo manga, décerné par l’éditeur Kodansha en 1996. Le manga était adapté en long métrage, sous le titre « A gentle Breathe in the Village ». Il a été diffusé au festival international de Toronto (l’un des plus importants festivals de films au monde et l’un des premiers en Amérique du Nord). La série est prévue en 14 volumes.
Simple comme l’amour (T1)
Scénario : Fusako Kuramochi
Dessin : Fusako Kuramochi
Traduction : Yuki Kakiichi
Éditeur : Delcourt
Dépôt légal : 10 février 2010
Collection : Sakura
Format : 112x176 mm
Pagination : 192 pages N&B
ISBN : 978-2-7560-1850-8
Prix public : 6,25€
Public : Ados, Adultes
TENNEN KOKEKKO © 1994 by Fusako Kuramochi / SHUEISHA Inc.