Et c’est une Midori transformée en garçon qui arrive dans le dortoir des élèves du lycée Aoba. Mais avec cette fichue manie de se promener toute nue, elle va vite se faire repérer par Kazuma Shinbashi. Au lieu de la dénoncer, le garçon va tomber sous le charme et va même devenir avec elle un duo particulièrement efficace sur un terrain de foot. Très vite, elle va devenir plus que la mascotte de l’équipe, un titulaire incontournable... Au point d’attirer l’œil de sa Némésis : Tsukasa. Et celui qui l’avait tant humiliée se retrouve non seulement de nouveau attiré par la jeune fille mais aussi jaloux de sa relation avec Shinbashi. Celui que l’on surnomme le tueur serait-il finalement tombé amoureux de Midori ? Et la plus belle vengeance, serait-elle de le battre sur un terrain ou lui voler son cœur ?

Un shojo dédié au football ? Voilà qui peut paraître assez pittoresque. Et le début du manga est plutôt scabreux avec cette pauvre Midori en quelque sorte violée par Tsukasa, car abuser de la jeune fille comme il le fait reste proche du viol. Mais au lieu de déprimer, la victime va vouloir se transformer en bourreau et se venger sur le plan sportif. Et très vite, l’humour prend le dessus sur le tragique. Se faire passer pour un garçon afin de pouvoir entrer dans la principale équipe adverse de celle de Tsukasa peut paraître oser, d’ailleurs, même déguisée en garçon, elle réussit à séduire ses coéquipiers. On se retrouve parfois à la limite du yaoi, avec ces pauvres garçons qui perdent la tête devant l’innocente Midori. Car malgré sa vengeance, elle reste très naïve, ce qui va permettre de créer moult quiproquos.
Go Ikeyamada installe tranquillement son trio amoureux – nous sommes tout de même dans un shojo ! Kazuma tombe évidement amoureux de sa partenaire et étant le seul à connaître son secret, il va être source de situations embarrassantes, surtout pour lui. Tsukasa est un personnage plus ambigu, haïssable dans les premières pages, on ne sait plus trop quoi penser de lui au fur et à mesure que sa personnalité se fait jour. N’est-il pas lui aussi une victime de son succès ? Pour le moment, les questions restent ouvertes.
Graphiquement, c’est du classique shojo, les personnages sont longilignes et il faut repérer les petits détails qui permettent de différencier des protagonistes dont la trame des traits du visage est assez répétitive. Mais là où l’on attend Go Ikeyamada, c’est évidemment sur les matchs de foot et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas grand chose à nous mettre sous la dents en deux tomes. Mais laissons le temps à la mangaka de nous prouver qu’elle peut réellement mélanger le sport à une histoire qui pourrait devenir d’un grand banal sans cette petite dose de surprises et d’innovation.
Alors, si “Prince Eleven” laisse pressentir des histoires plutôt originales, ces deux premiers tomes ne font que nous mettre l’eau à la bouche. A voir dans la durée.
Prince Eleven (T1 et 2)
Auteur : Go Ikeyamada
Traducteur : Tamako Kageyama-Chesnet
Éditeur français : Kurokawa
Format : 115 x 177, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 8 avril 2010
Numéro IBSN : 2-35142-452-0 ; 2-35142-453-7
Prix : 6,50 €
© Edition Kurokawa - Tous droits réservés