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Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban
Film américain de Alfonso Cuaron (2004)
Sortie nationale le 2 juin 2004


Genre : fantastique
Durée : 2h 20

Avec Daniel Radcliffe (Harry Potter), Rupert Grint (Ron Weasley), Emma Watson (Hermione Granger), Tom Felton (Drago Malefoy), Robbie Coltrane (Rubeus Hagrid), Sir Michael Gambon (Albus Dumbledore), Richard Griffiths (Vernon Dursley), Gary Oldman (Sirius Black), Alan Rickman (Le Professeur Rogue), Fiona Shaw (Petunia Dursley), Dame Maggie Smith (Le Professeur Minerva McGonagall), Timothy Spall (Peter Pettigrew), David Thewlis (Le Professeur Lupin), Emma Thompson (Le Professeur Trelawney), Julie Walters (Mrs Weasley), etc

Après avoir craqué et transformé son insupportable tante Marge en ballon météo géant, Harry Potter décide de quitter sa famille adoptive. Récupéré dans sa fugue par le Magicobus, il est expédié sans autre forme de procès, et paradoxalement sans grand reproche pour l’utilisation intempestive de ses pouvoirs magiques, vers le fameux collège de Poudlard.. A peine a-t-il eu le temps de comprendre qu’un dangereux criminel nommé Sirius Black, ancien comparse présumé de Lord Voldemort, vient de s’échapper de la prison d’Azkaban qu’il retrouve déjà ses amis, Hermione Granger et Ron Weasley. Néanmoins, l’ambiance de Poudlard s’est notablement assombrie. Pendant que les mystérieux et dangereux Détraqueurs, gardiens de la prison d’Azkaban, veillent sur le collège et guettent l’évadé en fuite, d’étranges événements surviennent. Sirius Black ne serait-il pas derrière tout cela et ne souhaiterait-il pas tout simplement tuer Harry Potter ?

Troisième volet des aventures magiques du sorcier le plus apprécié et le plus connu de la planète, « Le prisonnier d’Azkaban » séduira les enfants, les ados et décevra sans doute les grands. Intrigue molle du genou, enchaînements sans surprise et sans grand suspense, effets spéciaux à l’inutilité souvent confondante, bestiaire fantastique de grande envergure mais à l’utilisation réduite, cet épisode se laisse regarder sans émoi, sans passion, sans joie mais aussi sans déplaisir particulier. Une impression de grand vide pourrait cependant saisir le spectateur adulte aussitôt la projection terminée.

Tout ça pour ça, se dit-on, la tête bien récurée par ce lavage de cerveau à l’imagerie gothique appuyée. C’est donc l’œil hagard et le cortex proche de l’encéphalogramme plat que l’on se retrouve à l’air libre, comme sorti d’un rêve étrange, pas désagréable mais qui n’a laissé aucune trace particulière...

Mais comment en est-on arrivé là, se dit-on ? L’heureuse surprise du premier volet a disparu, la consistance des aventures du second opus s’est évanouie et le changement de réalisateur n’a pas réussi à épaissir la sauce. La noirceur supposée du « Prisonnier d’Azkaban » censée apporter de la maturité aux aventures d’Harry, annoncée à grands renforts d’échos et bruits de couloirs flatteurs répétés à satiété par tous les médias, se révèle être un brouillard de bazar ou un fumigène de train fantôme. Quant à la répétition des plans larges centrés sur les paysages et la minutie des scènes qui doivent nous permettre de découvrir Poudlard dans ses moindres détails, au lieu d’atteindre leurs objectifs et d’élever notre imaginaire, ils nous poussent à nous pincer souvent pour se persuader que nous n’assistons pas à un reportage du National Geographic !

Daniel Radcliff (Harry Potter) a beau s’améliorer et commencer à ressembler à un acteur, Emma Watson (Hermione Granger) reste la seule à irradier positivement la pellicule. Ruppert Grint (Ron Weasley) et toute la troupe de Poudlard, même renforcée du couple David Thewlis (l’excellent Professeur Lupin) et d’une Emma Thompson (Professeur Trelawney) qui cabotine à souhait, ne sauvent rien. Espérons que tout cela aura au moins permis à Gary Oldman (Sirius Black) malheureusement et scandaleusement sous exploité, de relancer sa carrière grand public tout en reconstituant son compte en banque. Tenir un personnage et un acteur pareil pour 10 minutes d’apparition en 2h 20 mérite presque le boycott.

Un constat diablement négatif me direz-vous. En effet et paradoxalement, il est à craindre que cet assemblage diablement négatif fasse le succès de ce film. Expliquons-nous ! Pas une scène de plus de 4 minutes. Alternance parfaite entre une scène d’action et une scène de repos (découverte, bla-bla, réflexion). Linéarité totale du récit. Irréalisme absolu du psychisme et de la réalité des personnages (des ados qui n’ont pas un bouton et que le sexe ne turlupine pas, c’est sûr, c’est de la magie !), les indices ne manquent pas et sont autant de petits cailloux sur le chemin de la compréhension.

Mais bon sang, c’est bien sûr ! Il ne s’agit pas d’un film mais d’une œuvre conçue et réalisée pour « les petits Nenfants » ! Un grand assemblage de dessins animés filmés, permettant à n’importe quelle tête blonde de rester vissée sur son fauteuil et de ne pas flirter avec l’éternelle limite de concentration qui fait qu’au-delà du temps imparti, tout risque de dépassement devient un effort risqué et non plus un plaisir primaire.

Brossons donc les enfants dans le sens du poil, offrons 2h20 de calme à des parents ravis de voir leurs mouflets aussi attentifs et le succès est au bout de la magie ! Constat pessimiste d’une époque où toute tentative d’élévation est suspecte, « Harry Potter, Le Prisonnier d’Azkaban » n’est pas dans ce contexte un échec mais une totale réussite. Un plaisir facile qui ne décevra pas mais n’apportera rien de plus. Une vision éthérée du cinéma, un grand espace sombre et vide, constellé d’étoiles mortes depuis des siècles dont la lumière n’est que le mirage d’anciens rêves. Des rêves dorés d’une époque où nous cherchions la petite monnaie permettant d’acheter ce fameux billet qui nous offrait le sourire ou la fatigue d’une ouvreuse, le couloir central d’une salle plongée dans la pénombre où nous devinions les témoignages de la projection précédente ; miettes de pop-corn, bâtons de glaces glissés hypocritement sous un fauteuil, foulards et pochettes oubliés dans la joie d’un baiser de jeunes amoureux, spectateurs assoupis dans l’étrange moiteur d’une salle surchauffée...

Vraiment, la nostalgie et la magie ne sont plus ce qu’elles étaient.

Pour enfants modernes...

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Harry Potter and the Prisonner of Azkaban

Réalisation : Alfonso Cuaron
Scénario : Steve Kloves d’après le roman de J. K. Rowling

Producteurs : David Heyman, Chris Columbus, Mark Radcliffe
Producteurs exécutifs : Michael Barnathan, Callum McDougall & Tanya Seghatchian
Producteurs associés : Paula Dupré’ Presmen & Chris Carreras
Directeur de production : Tim Lewis

Chef cascadeurs : Greg Powell
Chef monteur : Steven Weisberg.
Casting : Jina Jay
Chef costumière : Jany Temime
Musique : John Williams
Décorateur : Stuart Craig
Directeur de la photographie : Michael Seresin
Superviseur des effets visuels : John Richardson & Stephen Hamilton

Production : Warner Bros. Pictures
Distribution : Warner Bros. Pictures.

Relation Presse : Françoise Dessaigne

INTERNET

http://www.harrypotter.fr


Stéphane Pons
2 juin 2004



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