Genre : thriller fantastique
Durée : 1h39
Avec Kevin Bacon (Tom Witzky), Kathryn Erbe (Maggie Witzky), Zachary David Cope (Jake Witzky), Illeana Douglas (Lisa), Kevin Dunn (Frank McCarthy), Conor O’Farrell (Harry Damon), Lusia Strus (Stella McCarthy), Stephen Eugene Walker (Bobby), Mary Kay Cook (Vanessa), Larry Neumann Jr (Lenny), Jenny Morrison (Samantha Kozac), Richard Cotovsky (Le voisin), Steve Rifkin (Kurt), Chalon Williams (Adam), Liza Weil (Debbie Kozac)
Après une séance d’hypnose anodine, Tom Witzky, gentil père de famille va voir sa vie bien monotone subir un changement radical. Il est pris d’assaut par des visions effrayantes qui le mettent mal à l’aise. Et quand ces visions prennent la forme d’une jeune fille fantômatique qui a disparu 6 mois auparavant, et que son fils avoue la voir aussi, la psychose s’empare de son esprit. Il va alors tout mettre en œuvre, au grand désespoir de sa femme, pour percer le secret de sa nouvelle perception.
Lançons tout de suite le pavé dans la mare, Hypnose marche sur les plates-bandes du Sixième Sens, tout en choisissant un angle de vue bien différent. Le suspense est autre part et le propos aussi.
Ici l’enfant n’est pas la pièce maîtresse du drame qui se déroule. Tout est centré sur Tom, incarné par Kevin Bacon, acteur énergique qui voit sa carrière reprendre du poil de la bête et c’est tant mieux (on le verra encore bientôt dans Hollow Man).
Tom est un homme simple, avec des ambitions passées qu’il a oubliées, qu’il a mises de côté pour faire vivre sa petite famille. Il s’est embourbé dans une routine qui le démange, qui le rend nerveux et obtus. Et cette séance d’hypnose va l’ouvrir. Mais pas forcément comme il l’aurait aimé. On le voit d’ailleurs tout d’abord tenter de se débarrasser de ce nouveau pouvoir. Il cherche à refermer son esprit qui s’est ouvert sur le monde. Comme si sa vie d’américain moyen était son plus grand bonheur. Il se rend aussi compte qu’être ouvert, et donc plus ambitieux aussi, aspirer à une nouvelle vie, n’est pas chose aisée et qu’il faudra faire des sacrifices. Peut-être jusqu’à la rupture avec sa femme.
Vous l’aurez compris, au delà du simple film de fantôme, David Koepp, qui a écrit et réalisé le film, a voulu traiter de la nature humaine. De son inaptitude au changement radical, de son plaisir à rester dans ses pantoufles, à surtout éviter de perdre des repères qu’elle a mis des années à bâtir. Et pourtant, parfois, il faut accepter son changement. Pour se sauver soi-même en aidant les autres.
Car c’est à un sauvetage que se livre Tom. Il va tenter d’aider ce fantôme à retrouver la paix. Et ainsi il pourra retrouver sa vie d’avant.
Koepp s’est focalisé sur son personnage principal, l’amenant vers un état dépressif progressif, le rendant fou aux yeux des autres, en particulier de sa femme. Il filme la mise en abîme de son héros en employant les astuces de la peur par l’image. Des ombres furtives, des visions hallucinatoires, des rêves dans la réalité. Tom passe par des stades paranoïaques que seul le spectateur peut percevoir. Koepp n’hésite pas non plus à lancer quelques scènes chocs mais sans en abuser.
D’ailleurs, Hypnose reste dans le cadre du film fantastique qui n’abuse ni de sexe, ni d’horreur gratuite. Inutile de faire dégouliner le sang des murs et d’exploser des yeux et des têtes. Toute l’horreur transparaît dans les visions de Tom, et aussi dans les découvertes qu’il fait, Koepp nous rappelant au passage que la vie est parfois bien plus horrible que le surnaturel et tout ce qui pourrait s’y rattacher.
Ici, les fantômes ne sont pas agressifs. Ils ne cherchent que le repos et ont soif de vengeance ou tout au moins d’explications, et de compréhension de la part du monde des vivants.
Hypnose est un très bon film d’ambiance qui installe le spectateur dans un état de stress progressif. La mise en scène est habile, ne s’étalant jamais en tape à l’œil superflu, et est soutenue par des interprètes très convaincants, n’en faisant jamais trop, trouvant l’expression juste. Le scénario déroule ses qualités jusqu’au bout, envoûtant.
Pour un deuxième film, David Koepp réussit un coup de maître.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Stir of Echoes
Réalisation : David Koepp
Scénario : David Koepp d’après « Stir of echoes » de Richard Matheson
Producteurs : Judy Hofflund Gavin Polone
Producteur exécutif : Michele Weisler
Musique originale : James Newton Howard
Photographie : Fred Murphy
Montage : Jill Savitt
Décors : Susie Goulder
Costumes : Leesa Evans
Maquillages : Linda Melaso
Production : Artisan Entertainment
Distribution : Mars Film
Effets spéciaux : Alterian Studios, Banned From The Ranch Entertainment (BFTRE)