Genre : Thriller dramatique naturaliste
Durée : 1h30
Avec Marimar Vega (Ana), Dario Yazbek Bernal (Daniel), José Maria Torre (Rafael), Luis Miguel Lombana (Fernando), Montserrat Ontiveros (Galia), ….
L’avenir de Daniel et Ana semblait pourtant radieux. Enfants d’une famille aisée de Mexico, ils sont tous deux à des moments clés de leur vie. Alors que la belle Ana est à fond dans les préparatifs de mariage avec son bel hidalgo, Daniel, son jeune frère, vient de se faire offrir par leurs parents sa toute première voiture. Mais leur paisible existence bascule le jour où ils sont enlevés par un groupe d’individus sans scrupule. Leurs kidnappeurs savent à peu près tout sur eux, mais ne cherchent pas à obtenir de rançon. Leurs desseins sont autrement plus pervers : les filmer en train de commettre un acte contre nature dont Daniel et Ana ne sortiront pas indemnes …
Premier long-métrage de Michel Franco, « Daniel Ana » fait partie de cette nouvelle vague de films mexicains aux frontières des genres qui pallient à leurs manques évident de moyens par le biais d’une approche naturaliste forcenée qui témoigne, sans juger, des résonances irréversibles du drame auquel ses protagonistes ont été confrontés. En effet, ici, pas d’enquête policière, ni même d’explications sur les motivations des kidnappeurs (ces derniers disparaissent d’ailleurs de l’intrigue une fois leur méfait commis). Inspiré par une histoire vraie que lui a rapportée une amie psychologue, Michel Franco positionne le spectateur en observateur pour rendre compte des conséquences émotionnelles et psychologiques du drame et des changements dans les relations familiales qui en découlent. Un sujet controversé qui aborde des questions taboues sur les relations entre frère et sœur, leurs peurs, leur honte, leur impossibilité de se confier à leurs proches ainsi que les désirs refoulés fruits de la crise qu’ils traversent.
Michel Franco ayant choisi de jouer sur le registre d’un cinéma vérité où le langage corporelle des acteurs prend le pas sur des dialogues minimalistes, il lui a fallu trouver de jeunes comédiens capables de se glisser naturellement dans la peau de ses personnages traumatisés, voire gravement perturbés. Si le manque d’expérience de Dario Yazbek Bernal (le frère de Gael Garcia Bernal) s’avère finalement un plus dans sa performance d’adolescent de 16 ans à la dérive, la belle Marimar Vega (connue principalement pour ses prestation télévisées et théâtrales) fait preuve d’une sensibilité qui fini de crédibiliser l’essai. On devrait à mon avis la revoir très prochainement sur le grand écran.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Daniel Ana
Réalisation : Michel Franco
Scénario : Michel Franco
Producteur : Daniel Birman Ripstein
Coproducteurs : Michel Franco, Enrique Alagon, Adolfo Alagon, Guillermo Alagon, Alvario Longoria
Producteur exécutif : Daniel Birman Ripstein
Images : Chuy Chavez
Décors : Martha Papadimitriou
Montage : Oscar Figueroa
Musique originale : Atto Attié
Son : Carlos Aguilar
Production : Alameda Films, Fidecine, Labofilms, Labodigital, Blu Films, Strawberry Films, Morena Films
Distribution : Chrysalis Films
Relation presse : Alexandra Faussier et Florence Alexandre (Les piquantes)