Arriver dans une ile où les indigènes semblent vouloir votre tête pour vous dépecer n’est guère rassurant, mais être par la suite attaqué par des dinosaures affamés n’aide en rien. L’équipe de M. Sebastian aurait pu y laisser leur peau immédiatement sans l’intervention de cette étrange sauvage, Jana. Toutefois, tous les membres de l’équipage ne sont pas ici pour de saines raisons. L’avion sert de mulet pour le trafique de stupéfiants et le conflit entre les membres de l’équipage va bientôt tous les mettre en danger. Mais Jana connait parfaitement son ile et elle compte bien sauver ces hommes soit disant civilisés de la faune locale et d’eux-mêmes.
Le mythe de Tarzan s’est décliné en quantité de formes plus ou moins heureuses. “Jungle Girl” nous offre un seigneur de la jungle féminin et bien en formes. Ok, le scénario a l’épaisseur d’un papier à cigarette. Nous voici donc dans une ile sortie de “Jurassic Park” et, vivant parmi les créatures locales, une jeune bodybuildée mais avec des tenues hyper sexy mettant en valeur des formes fort appétissantes. Au milieu de tout cela, un avion sorti d’on ne sait où avec à l’intérieur son lot de gentils et de méchants. Pas de fioritures donc dans ce monde super classique de comics books, parfaitement manichéen, avec son héroïne invincible qui ne se décoiffera évidemment pas une seule fois.
En fait, “Jungle Girl” est une caricature parodique des BD de « Tarzan à la préhistoire » ou « Et si King Kong était une femme... ». Frank Cho, fantastique dessinateur, se borne ici à lancer l’idée générale et s’atteler aux couvertures des parutions américaines, ponctuant les chapitres de l’édition française. Doug Murray va se déchainer avec cette idée de façon jubilatoire, alignant cliché sur cliché, allant jusqu’à pousser le vice à cacher des soutifs de rechange au détour des fougères géantes. Excessif à souhait dans son scénario, il ne veut rien nous épargner, pas même le cliffhanger totalement surréaliste, reprenant la planche du crash de l’avion en remplaçant ce dernier par une navette spatiale.
Côté graphismes, Adriano Batista n’est pas non plus en reste, offrant un dessin très réaliste et de bonne qualité. Ce dernier est loin d’être un débutant dans l’univers du comics, ayant déjà travaillé sur des tomes de “Witchblade” et “Red Sonja”. Donnant la priorité aux avantages prédominants de son héroïne, il se délecte à nous dépeindre une Jana mélangeant muscles bien développés et bonnets D. Il nous offre surtout de très belles cases et des pleines pages travaillées avec beaucoup de soins.
“Jungle Girl” se lit donc comme un comics parodique, mais peut aussi se prendre au premier degré (moins fun) comme au deuxième voir troisième degré.
Jungle Girl
Idée originale et couverture : Frank Cho
Idée originale et scénario : Doug Murray
Dessin : Adriano Batista
Couleurs : Frank Martin Jr.
Traduction : Frédérique Zepter
Éditeur : Milady
Collection : Graphics
Dépôt légal : 13 novembre 2009
Pagination : 136 pages couleurs
Prix public : 12,90 €
Numéro ISBN : 9782811202286
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