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À l’Ombre des murs
Arnaud Le Roux & Marion Laurent
Futuropolis

La Tâche, qui doit son surnom à la trace qui orne sa joue, n’est pas un gamin des rues. Fils d’une famille respectable, ce n’est pourtant pas ce qui l’empêche d’avoir des fréquentations qu’aucun critiquerait. Cependant, le jour où sa route croise celle de Jude, jeune fille enfuie d’un orphelinat, il est bien content de pouvoir compter sur ses amis qui connaissent aussi bien les recoins de la ville que le fond des poches des passants.
Ensemble, ils veilleront sur la jolie Jude qui n’est pas si innocente que ça. Qui est donc La Fouine qui lui court après et est-ce vraiment pour sauver sa peau que la jeune fille cavale ? Une chose est sûre, l’aventure « Jude » ne sera pas de tout repos pour la bande d’adolescents.



Le décor de cette aventure est une ville qui n’est pas sans faire penser à une Londres du XIXe ou XXe siècle. La différence, c’est qu’en dehors des murailles qui la ceinturent, il n’y a plus rien, tout a été détruit. Cette cité au milieu de nulle part est dirigée par une reine despotique qui essuie toute tentative de rébellion avec la sévérité la plus extrême.

C’est ce contexte qui sert de toile de fond à l’histoire de cette bande de gamins des rues, même s’il reste davantage un prétexte qu’un véritable élément narratif. En effet, le récit s’axe principalement sur les adolescents, leur cavale et leurs relations. On s’attache rapidement aux personnages et le scénario est plutôt sympathique et bien mené.

Cependant un bémol, les dialogues rédigés en argot ne se lisent pas toujours avec beaucoup de fluidité. Un exemple pris au hasard :

« - J’suis assez grand pour zoner où ça m’plaît !
- Tu d’rais déjà être chez tes darons, ils vont clamser d’inquiétude…
- J’y crois pas mes écoutilles ! V’là le fils de bonne famille qui s’rébellionne ! »

Niveau rythme, on a vu mieux ! On finit néanmoins par s’y faire et on passe à côté des abréviations intempestives pour ne garder que l’essence des dialogues.
On se laisse guider avec plaisir dans ce scénario qui ne cherche pas midi à quatorze heures et qui est ponctué de personnages intéressants.

Côté graphisme, on est dans un semi-réalisme à la fois simple et agréable. On voit la texture du papier, les traits de crayons et la colorisation en lavis sépia renforce ce petit côté « old-scool » et fait-main qui fait la différence. S’il n’est pas très dynamique ni moderne, le dessin de cet album à l’avantage d’être authentique et original. De plus, il correspond particulièrement bien au scénario, ce qui donne à l’ouvrage de la cohérence et un charme particulier.

Pas mal sans être exceptionnel, “À l’Ombre des murs” est un récit juste qui fait sourire et a ses points forts.


A l’Ombre des murs
- Scénario : Arnaud Le Roux
- Dessins et couleur : Marion Laurent
- Éditions : Futuropolis
- Dépôt légal : mai 2009
- Pagination : 112 pages
- Format : 20,5 x 27,5 cm
- ISBN : 978-2-7548-0186-7
- Prix public : 18€


© Futuropolis (2009)



Myriam Bouchet
17 mars 2010




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