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Le cyberespace de l'imaginaire




Meddik
Thierry Di Rollo
Le Bélial, 237 pages, 13 euros


Dans le petit monde de l’imaginaire français, se trouvent quelques singulières plumes qui avancent leur petit bonhomme de chemin en faisant fi des modes et des coutumes, Di rollo semble être de ceux-là.

Ce roman décrit un futur noir de noir dans lequel le mot « espoir » semble vain pour ceux qui le contemplent de leur petit horizon. Pas d’espoir de rédemption pour les hommes qui ont transformé la terre en poubelle.
Bon, jusque-là cela ressemble à du déjà lu. Oui mais la petite musique de Di Rollo nous entraîne plus loin.
John Stolker, fils de nanti (de la caste des justes) vit isolé dans l’immeuble familial. Il refuse toute la propagande déiste qui permet de cimenter la société qui l’entoure. En fumant une cigarette de Beckin K (l’héroïne pure) il a la vision d’un éléphant porteur de mort qui écrase tout sur son passage. Il rejette alors toutes les idées de Dieu reçues par son enseignement et suit ce dieu de mort. Il en est devenu l’instrument et se jette à corps perdu dans les bas-fonds de Grand-Ville pour rejoindre le groupe des guérilleros qui lutte contre celui des parfaits (chrétiens décervelés ?).
D’années en années il détruit à peu près tous ceux qui l’entourent, proches ou pas et s’enferre de plus en plus dans sa vision étroite.
Pas de salut pour Stolker qui se réfugie sur Mars pour reprendre à plein temps son boulot d’éliminateur des partisans du prophète rouge et terminera son errance réfugié dans une grotte contemplant l’image d’un éléphant gravé sur la paroi.

Bref un roman de sueur et de sang dont la moindre des limites est de se demander ou il nous mène. Certes Di Rollo prose bien. Son roman se lit d’une traite mais il semble écrit trop rapidement. L’intrigue ne résout rien et ce livre semble plus un cri de douleur jeté à la face du monde qu’une introspection ou un regard lucide sur ce qui l’entoure. Outre la private joke sur Beckinsale (Di Rollo aurait-il flashé sur la comédienne ?) on trouve cependant plusieurs images qui sauvent le roman et l’arrachent de l’enlisement. Car on est partagé entre l’envie d’aimer ce roman qui vous prend aux tripes et celle de l’envoyer balader au bout de la pièce tellement on a parfois l’impression que Di Rollo bâcle son travail et écrit dans un long cri de douleur ininterrompu. Mêmes les quelques scènes pudiques ou l’auteur se laisse surprendre à quelques confessions, telle la vision de la recherche de sa mère chez Stolker qui pourrait le sauver (la femme avenir de l’homme) sont trop cachées pour s’extraire de la noirceur générale qui masque tout.
Et c’est bien dommage car on sent chez Thierry Di Rollo une écriture puissante qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement. Il lui reste peut-être à trouver réellement son cadre d’expression.
Di Rollo est-il trop pudique dans son écriture ?

Meddik de Thierry Di Rollo, couv d’Eikasia
ISBN : 2-84344-067-X, 237 pages, 13 euros

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23 mars 2008


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