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Emmanuelle
Guido Crepax
Delcourt

Bangkok, époque contemporaine. Une jeune femme de 19 ans, que l’on vient de marier à un bourgeois expatrié, s’offre à ses amants et amantes dans la moiteur de l’Orient. Elle est sous la coupe de Mario, un bel Italien qui deviendra son professeur de jouissance. Son nom : Emmanuelle. Ses aventures, d’abord publiées dans la clandestinité, en feront bientôt le symbole de la jeune femme moderne et libérée.



Il parait évident qu’il n’est plus nécessaire de présenter « Emmanuelle ». Cette véritable icône de l’érotisme des années 70’, si bien incarnée à l’écran par la très sensuelle Sylvia Kristel et son célèbre fauteuil en osier.
Une succession de films érotiques a réchauffé les soirées d’au moins deux décennies de fidèles spectateurs.
Relativement facile, donc, d’adapter une BD d’un tel « monument ». Et bien finalement pas tant que cela, lorsque l’on découvre la version de Guido Crepax.

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Le scénario n’était pas le point fort de l’œuvre originale, comme pour la majorité des films de ce genre. Le but étant tout simplement de mettre un fil conducteur suffisamment solide pour amener les scènes érotiques à se succéder sans trop de lourdeur.
G. Crepax semble avoir tout simplement oublié l’utilité d’une bonne orchestration du récit. Il n’y a quasiment aucune trame de fond, les scènes se succèdent avec des liens plus fins qu’une toile d’araignée.
De plus, il mêle allègrement et sans retenue réalité et rêve, vérité et chimère. La montée de l’érotisme et la sensualité qui se passent dans le tangible sont immédiatement interrompues par le passage dans le monde du songe où des animaux remplacent les partenaires d’Emmanuelle. Cet effet de style est vraiment très étrange ou alors est-il d’un trop haut niveau pour un esprit comme le mien !

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L’histoire est quasi incompréhensible, les personnages se substituent les uns aux autres sans réelle personnalité et on finit par se rendre compte que l’on ne connait que leur prénom et c’est vraiment trop peu.
Si j’osais, je dirais que le scénario n’a « ni queue ni tête ».
Vous me direz que si l’auteur a voulu plus s’orienter vers le Art’sBook, le scénario serait secondaire et le graphisme primerait. Mais là aussi, la déception est grande.
Le choix du noir et blanc semble être une excellente idée pour éviter la vulgarité des scènes « osées ». Mais les personnages sont tellement laids et inexpressifs que même des teintes flashies n’auraient rien changé. Les hommes sont proches de l’anorexie et assez efféminés. Les femmes sont, quant à elles, très longilignes, infantiles, voire androgynes.
La mise en page, elle aussi, est d’une originalité déconcertante. Planches découpées anarchiquement, vignettes inversées, texte écrit dans tous les sens : il faut tourner la BD pour arriver à lire, au bout d’un moment ça devient usant.
Bon j’arrête là.

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Cette adaptation est tellement étrange ou tellement travaillée, qu’elle m’a fortement déplu, j’en suis même venu à me demander si je n’étais pas complètement passé à côté ???
Une chose est sûre on est très loin du mythe des seventees.
A réserver à un public averti et avec une grande ouverture d’esprit.


Emmanuelle
- Scénario : Guido Crepax
- Dessin : Guido Crepax
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Erotix
- Dépôt légal : Novembre 2009
- Format : 23 x 30 cm
- Pagination : 136 pages
- ISBN : 978-2-7560-1931-4
- Prix public : 17,50€


© Illustrations : Guido Crepax - Delcourt.




Bison 13
11 mars 2010




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